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Les Arvernes entendent proposer une alternative de droite au groupe de réflexion lancé en 2007 pour rénover la gauche.
Les Arvernes entendent proposer une alternative de droite au groupe de réflexion lancé en 2007 pour rénover la gauche.
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Zola du 21e siècle

Les Arvernes, un groupe de "hauts fonctionnaires, professeurs, essayistes et entrepreneurs" qui entendent être à la droite ce que les Gracques veulent être à la gauche, publient leur profession de foi sur Atlantico.

Les Arvernes

Les Arvernes

Les Arvernes sont un groupe de hauts fonctionnaires, de professeurs, d’essayistes et d’entrepreneurs. Ils ont vocation à intervenir régulièrement, désormais, dans le débat public.

Composé de personnalités préférant rester anonymes, ce groupe se veut l'équivalent de droite aux Gracques qui s'étaient lancés lors de la campagne présidentielle de 2007 en signant un appel à une alliance PS-UDF. Les Arvernes, eux, souhaitent agir contre le déni de réalité dans lequel s'enferment trop souvent les élites françaises.

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Lire aussi : Contre-attaque : les Arvernes se lancent pour être les Gracques de la droite

La tribune des Arvernes sur Le Monde : A la France de donner l'impulsion politique

Nous accusons le gouvernement français de feindre de ne pas comprendre que le rejet exprimé par Angela Merkel de la « médiocrité » est plus qu’une insulte à notre pays. Il est le constat de la situation dans laquelle la France se trouve. Il est une manifestation de la destruction progressive de la construction européenne, que la France a su impulser. Il est, si le gouvernement poursuit obstinément son refus du monde actuel, l’un des signes avant-coureurs de la sortie de la France de l’Histoire.

Nous accusons les élites françaises de ne pas comprendre la force du symbole que représente l’entrée à l’Assemblée Nationale comme benjamine de la représentante d’un parti extrémiste. Ce symbole est aussi le signe de l’exaspération, de la frustration, du désespoir de notre jeunesse, que la génération du baby-boom, qui défilait en 1968 au cri de « à bas la bourgeoisie », a pourtant méthodiquement spolié, en accaparant comme rarement dans notre Histoire la richesse nationale, et en lui laissant pour tout héritage un pays exsangue, croulant sous une dette insupportable et un chômage endémique.

Nous accusons un ancien Premier ministre, fils d’un des pères du programme nucléaire français, de passer par pertes et profits la garantie ultime de notre survie et l’instrument de notre présence au Conseil de sécurité des Nations Unies. Comme si les deux décennies qui se sont écoulées depuis la chute du mur de Berlin ne nous avaient pas appris que l’Histoire est tragique, que la violence structure les relations internationales, comme elle constitue une facette irréductible de la nature humaine.

Nous accusons de légèreté tous ceux qui sont prompts à s’émouvoir du sort tragique de deux femmes gendarmes assassinées mais qui, le concert des pleureuses compassionnelles terminé, oublient tout aussi vite que dans nos villes, dans nos banlieues, et jusque dans nos campagnes, c’est le cœur de notre « vouloir vivre ensemble » que la violence civile et le non-respect de la loi blessent.

Nous accusons les élites économiques, médiatiques, politiques qui connaissent le monde, qui savent combien la situation de la France s’y détériore, de leur passivité, voire de leur complaisance. Ne nous y trompons pas, une « étrange défaite », telle que celle qui se prépare, n’est pas séparable d’une trahison des clercs. Les Français ont choisi l’apaisement, ils ont obtenu le renoncement. La lâcheté est de retour : nous n’en voulons pas. La politique ne peut se réduire à des carrières individuelles construites sur la seule communication.

Nous refusons, pour nous-mêmes et nos enfants, la sortie inéluctable de la France de l’Histoire, et avec elle de l’Europe, si un changement radical de politique n’est pas immédiatement décidé. Parce que nous savons que les plus grandes défaites naissent de l’absence de vertèbres intellectuelles et morales, nous serons désormais présents pour réaffirmer les principes sans lesquels le relèvement de la France est impossible.

Nous ne renoncerons pas à la République. Nous n’aurons de cesse, fasse aux gadgets « sociétaux » imaginés entre deux cafés parisiens, recyclage pitoyable de l’affirmative action, de rappeler ce qui est sans doute l’apport essentiel de la Révolution Française au monde moderne : l’égalité des citoyens, sans distinction de fortune, de sexe, de religion, ainsi, encore et toujours, que le rôle essentiel de l’école.


Nous ne renoncerons pas au rétablissement de notre économie, lequel ne peut se faire que si l’on se souvient qu’une dette – même publique – se rembourse (89% du PIB en 2013), qu’avant de partager les fruits de la croissance, il faut la créer par le travail, qu’un peuple ne peut durablement consommer plus qu’il ne produit. En un mot, il est urgent de dissiper le brouillard que les adeptes de la pensée magique, au premier rang desquels les naufragés de Keynes, continuent d’agiter pour justifier de différer les réformes inéluctables pour notre pays : baisse des prélèvements obligatoires, simplification fiscale, restauration de l’offre productive, lutte contre les rentes de situation dans le public et le privé, recul de l’âge de la retraite.

Nous ne renoncerons pas à ce que la France se réconcilie avec l'esprit d'entreprise et le goût de l'innovation, si nécessaires au rétablissement de notre compétitivité, et à ce qu'elle réforme en profondeur son marché du travail pour que la première des protections sociales ne soit pas l'indemnisation chômage, mais bien la détention d'un emploi.

Nous ne renoncerons pas à l’ouverture au reste du monde, lequel ne nous attendra pas. Le commerce international crée la croissance. La France ne saurait être elle-même que si elle continue à irradier le monde par sa culture et sa capacité singulière à concevoir une destinée qui la dépasse. De nos expériences à l’étranger, nous en avons acquis la conviction : le monde a besoin de la France, car oui, la France a du génie.

Sans indulgence à l’égard d’une gauche qui concentre désormais tous les pouvoirs, nous appelons au réveil une droite exsangue. Nous opposerons, dans les prochains mois et régulièrement, la réalité des faits et la nécessité de l’action aux dérobades et aux voies sans issues.


Pour que la France vive !


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