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Déficit de la sécu : Bismarck et Montebourg sont dans un bateau, qui fait plouf ?
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Zone franche

En Alsace, la sécu est excédentaire et les cotisations des salariés baissent. Il est grand temps de reprendre cette région en main et de lui expliquer comment on fait.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Je sais bien que le trou de la sécu n’a strictement rien à voir avec une quelconque mauvaise gestion et tout à voir avec la spéculation internationale et l’ultranéolibéralisme (j’adore ce mot. J’espère qu’il va passer dans le langage courant et que l’on m’en attribuera un jour la paternité), mais je me demande si quelqu’un ne pourrait pas se dévouer pour mettre les Alsaciens au courant.

C’est vrai quoi, maintenant que le TGV va jusqu’à Strasbourg, un technocrate parigot pourrait se fendre d’un aller-retour dans la journée histoire d’aller leur remettre les idées en place… Parce que nous faire un coup pareil, hein, annoncer que le système de santé local ― hérité de ce bismarckisme qui fait si peur à Arnaud Montebourg ―, est en excédent pour la deuxième année consécutive, c’est à la limite du comportement antipatriotique !

De toute manière, les Alsaciens, ils ont toujours été un peu louches. Leur concordat élimine les trois-quarts de nos angoisses laïcistes dans le calme et la sérénité, leur pinard et leur foie gras ridiculisent les gastronomes qui pensent que l’on ne fait bonne chère qu’en dessous de la Loire, leur souci de l’environnement agace les décroissants qui affirment qu’on ne peut pas avoir des usines qui tournent à plein rendement et des pistes cyclables…

Mais là, franchement, ils exagèrent. Car enfin, une sécu régionale dont les recettes sont supérieures aux dépenses de 5,5 millions d’euros et des cotisations salariales qui baissent de 1,6% à 1,5%, quel message ça envoie au reste du pays ?

Bon, OK, leur martingale est assez transparente : ils consomment moins de médicaments que les autres, lorsqu’ils sont forcés d’avaler la pilule, ils privilégient le produit générique sur la marque de designer et ils y vont mollo sur les arrêts maladie.

C’est sûr, si on va par là, n’importe qui peut le faire, hein…

Et en plus, les brouzoufs économisés, au lieu de les placer sur des machins obscurs indexés sur l’évolution de la parité roupie indienne-bath thaïlandais sur trois semaines, ils les mettent dans des trucs de pères de famille qui produisent des intérêts (18 millions d’euros en 2011). Mais ça ne s’arrête pas là parce que les Alsaciens, quand ils ont une idée derrière la tête, ils ne l’ont pas ailleurs : ça marche tellement comme sur des roulettes que leur taux de remboursement des actes médicaux est à 90% au lieu de 70% dans le reste de l'Hexagone.

Donc, ils payent moins, ils sont aussi bien soignés et la Caisse dispose d’une trésorerie confortable juste au cas où… Le Montebourg, on comprend que ça lui fiche un peu les jetons, lui qui table essentiellement sur l’arrivée groupée des quatre cavaliers de l’apocalypse pour faire remonter sa cote. Ah, vivement qu’on les remette sur le droit chemin, ces Alsaciens !

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