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Ce que peut (et doit) faire la France pour épargner à l'Europe un nouveau krach boursier
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Editorial

La chute brutale qui vient de frapper les places boursières ne va pas faire l’affaire de la France, qui pâtirait grandement d'un krach du marché obligataire.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Les milieux financiers redoutent toujours l’arrivée du mois d’octobre, car c’est traditionnellement la période des krachs. Et cette année fait renaître la grande appréhension qui les étreint avec la chute brutale qui vient de frapper les places boursières.

En quarante-huit heures, des milliards se sont évanouis en fumée sur l’ensemble de la planète, en venant compromettre l’activité économique déjà languissante dans bon nombre de pays.

La bourse de Paris a été particulièrement malmenée, avec une chute de onze pour cent depuis le début du mois, avec une tentative d’arrêt à la baisse dans la journée de jeudi dans un volume d’échanges exceptionnel proche de huit milliards d’euros, témoignant de l’intensité de la peur qui s’installe sur les marchés.

Si la France est prise dans la tourmente, elle n’est pas la seule, loin de là. L’Allemagne est particulièrement affectée, mais les Etats-Unis, dont les marchés s’envolaient depuis des mois, pourraient amorcer une véritable correction et entraîner le reste du monde en une spirale baissière inconnue. Tout se passe en effet comme si la reprise économique s’essoufflait outre-Atlantique, comme partout dans le monde, aussi bien en Chine qu’en Russie, l’Europe étant globalement à l’arrêt depuis plusieurs mois. Les cours des matières premières en chute libre en portent témoignage, à l’instar du pétrole tombé de 110 dollars le baril en-dessous de 80 dollars jeudi.

Cette brutalité dans le retournement conjoncturel inquiète déjà le Fonds Monétaire International qui y voit le risque d’un retour à la récession alors que la sortie apparente de crise était encore bien récente. Et les maillons faibles suscitent les premières alertes, à commencer par la Grêce, qui, pour vouloir sortir trop vite du carcan que lui avait imposé le FMI, a vu ses taux d’intérêt repartir fortement à la hausse avec un risque de défaut de paiement généralisé.

Cette situation, si elle se prolonge, ne va pas faire l’affaire de la France. Certes, dans l’immédiat, elle représente comme l’Allemagne un refuge tout provisoire pour les capitaux internationaux désertant les pays du sud les plus menacés. Les taux d’intérêt sont tombés à un niveau historiquement bas de 1,1% pour notre pays et 0,74 Outre-Rhin. Mais la nervosité qui se manifeste sur le marché obligataire ne permet pas d’exclure aussi un risque de krach sur ce dernier, envisagé depuis longtemps par certains observateurs pessimistes.

Et pour diminuer le risque, il est essentiel que la France, étant  donné son poids en Europe, s’engage sur la voie des réformes, toujours annoncées, jamais réalisées, d’autant que les agences de notation Standard’s and Poor et Fitch sont prêtes à dégrader sa dette déjà affublée d’une perspective négative. Certes, la France n’est pas  la Grèce, mais une défiance sur notre pays pourrait avoir les plus graves conséquences sur le reste du continent.

Sans compter que le déficit prévu de 4,3% du produit intérieur brut pourrait se trouver très vite dépassé, car il repose sur une croissance d’un pour cent qui parait déjà illusoire, si les tendances dépressives de la conjoncture se concrétisent, avec plongée simultanée dans la récession et la déflation. Avec pour seule consolation que le phénomène affecterait l’ensemble de l’Europe. La France partagerait alors le sort commun et ne pourrait plus être considérée comme le plus mauvais élève de la classe.

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