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Sarkozy, le retour ? Oui, mais sans l'UMP ; FN, phase 2 : après la dédiabolisation, "le recours" ; Patrick Buisson : le "haut-le-cœur" de son fils
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi le "rapport Moreau" et la réforme des retraites - les pistes envisagées et surtout celles qui, hélas, restent taboues - et, et, et… l’appel du 18 juin du socialiste Gérard Collomb pour "secouer la France"… et le gouvernement.

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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“ Il revient ! ”, tonne “ L’Express ”. Qui ça ? Nicolas Sarkozy ! Ah, heu… on le savait pas déjà ? Ben, faut voir ce que dit le mag, en même temps… l’a ptêt du concret, hmm ?

“ Ca y est, il est candidat ”

La parole à “ L’Express ” : “ En le voyant, le 3 juin, sortir d’une voiture aux allures officielles, devant le 10 Downing Street, pour un rendez-vous avec le premier ministre britannique, David Cameron, l’un de ses plus proches conseillers n’a pu retenir ce cri du cœur : “ Ca y est, il est candidat ” ”. Hou, ça commence bien, cet article… Et ensuite ? “ Sarkozy le revenant a opté pour la stratégie du chaos, nous dit l’hebdo. Chaos économique et sociétal, d’abord. Convaincu que François Hollande est un président mou, il en déduit que les tensions dans le pays vont s’exacerber, voire dégénérer. (…) Au terme d’un tête-à-tête, un ancien ministre est arrivé à la conclusion que, pour (Sarkozy), le salut se trouve également dans le chaos de la droite ”. Mouais… rien de neuf quoi. Autre chose ? Hé bé non. Pas dans “ L’Express ”, en tout cas.

“ Il a plus besoin que jamais d’être rassuré ”

Car “ VSD ” a un peu plus creusé le sujet… “ Nicolas Sarkozy prépare déjà minutieusement son retour ”, annonce le news, qui précise, ce faisant…, que l’ancien président “ a une blessure à soigner, une plaie d’ego qui ne guérira pas tant qu’il ne sera pas à nouveau désiré. Son entourage ne cesse de lui démontrer que les Français l’aiment encore plus qu’hier. On lui imprime des lettres d’internautes, on lui montre des montages vidéo. L’un d’eux, un nuage de mots autour des concepts d’ ”honneur ”, de “ liberté ”, de “ retour ”, se concluant par “ le boss, le seul : Nicolas Sarkozy ”, lui a fait chaud au cœur. A ses visiteurs, il raconte aussi qu’en janvier, au concert d’Enrico Macias, la salle s’est levée. Emotion. “ Il a plus que jamais besoin de se rassurer ”, confie un proche. L’ex-président compte fréquemment “ le nombre de livres qui ont été écrits sur lui ” ”. Ah oui ?

Nicolas jaloux de Carla ?

“ VSD ” le note aussi, incidemment : “ Carla Bruni ne devrait pas constituer un obstacle au retour de son époux. Elle en est même l’un des moteurs. “ Elle a repris sa carrière, fait toutes les couvertures de magazines et entame une tournée internationale. Il y a une forme de jalousie de la part de Sarko. Ils sont dans un jeu narcissique, ils veulent toujours épater l’autre et Sarko se dit que seule la politique peut lui permettre de revenir au top ”, explique un visiteur du soir ”. Ah, ben si l’avenir de son couple est en jeu, par-dessus le marché…

Attention ! Une armée de “ têtes nouvelles ” s’est levée…

“ Pour entamer cette reconquête, poursuit l’hebdo, Nicolas Sarkozy a levé une armée débarrassée des poids lourds d’hier. Véronique Waché, l’ancienne attachée de presse de l’Elysée, occupe un rôle majeur, alors que Franck Louvrier, à qui l’ancien chef de l’Etat reproche de l’avoir coupé de la presse durant la campagne électorale, aurait été écarté. L’ancien préfet de police de Paris Michel Gaudin et Consuelo Remmert, la demi-sœur de Carla Bruni et ancienne conseillère G20-G8, occupent une place importante au sein du dispositif, tandis que deux autres anciens de l’Elysée, Olivier Biancarelli et Eric Schal, font le lien avec les parlementaires. Cette équipe est chapeautée par Emmanuelle Mignon, chargée du programme en 2007, puis en 2012. Pas des novices en sarkozie mais des noms qui ont, selon l’ancien chef de l’Etat, le mérite d’être neufs aux oreilles du grand public. “ Il doit revenir avec des têtes nouvelles et des idées différentes. Il doit se montrer autre. Je lui ai dit : “ Il faut faire comme de Gaulle, recréer quelque chose ”, expliquait déjà un ami cet hiver. Ce dernier semble avoir été entendu : Sarkozy imagine même faire son retour en dehors de l’UMP ”. Non ? Et comment ça ?

“ L’UMP, c’est mort ”, et c’est Sarkozy qui le dit

Pour le savoir, il faut ouvrir “ Le Point ”. Le news n’en fait pas sa une, il n’y consacre même qu’une seule petite brève, mais, d’après lui, “ Nicolas Sarkozy a repris avec gourmandise la tournée des popotes, en s’intéressant plus particulièrement aux fillonistes. A tous (Baroin, Ciotti, Pécresse, Falco…) il tient désormais un discours radical : “ L’UMP, c’est mort ! Copé a cassé le jouet. Il faudra construire autre chose après les élections européennes ”. Hue ! Carrément ? Et on peut en savoir plus ?

Sarkozy n’a plus besoin de l’UMP

“ L’ancien chef de l’Etat pronostique un très gros score de Marine Le Pen aux élections européennes de 2014, explique “ Le Point ”. Selon lui, l’UMP sera alors incapable de tenir une ligne tant s’accumulent les tensions entre l’aile souverainiste et celle des fédéralistes. “ En vérité, ces deux sensibilités ont toujours existé, mais avant nous avions un chef capable de faire la synthèse. Sans chef, on en est incapable… ” confie un filloniste. S’il devait revenir en 2017, Sarkozy n’a de toute façon plus besoin de l’UMP. Brice Hortefeux, à travers les Amis de Nicolas Sarkozy, a constitué le socle de son futur parti et commence à collecter des fonds, à l’image de Force républicaine, le microparti de François Fillon ”. Ah, on comprend mieux le plan, maintenant…

Le PS, l’UMP et le FN seraient au coude-à-coude aux Européennes

Hasard ? Le “ pronostic ” de Nicolas Sarkozy concernant “ le très gros score de Marine Le Pen aux européennes ” est vérifié par… un sondage (ah, ah). “ Selon le sondage Ifop paru le 5 juin, nous alerte “ Challenges ”, le PS, l’UMP et le FN seraient au coude-à-coude, avec 21 % d’intentions de vote. Pour le parti d’extrême droite, qui avait recueilli 6,4 % des suffrages aux européennes de 2009, c’est une résurrection. Le FN surfe sur une montée du populisme ? Comme un peu partout en Europe en ces temps de crise ? La réalité est plus compliquée ”, affirme le journal. C’est-à-dire ?

Quand le FN émerge comme un recours 

“ A l’extrême gauche, explique “ Challenges ”, Jean-Luc Mélenchon, plus violent dans la dénonciation, ne progresse pas d’un iota, et stagne à 9 %. “ Concernant le FN, on assiste à l’émergence d’une dimension de recours, analyse Frédéric Dabi, directeur adjoint de l’Ifop. Il atteint 21 % car il présente une offre alternative. Et le rejet de l’Europe est la clé de voûte de son discours ”. C’est la faute de l’Europe. A commencer par la réforme des retraites ! Marine Le Pen est également en hausse dans le baromètre de l’Ifop : 40 % de bonnes opinions. Elle est en train de passer d’une fonction purement tribunitienne à un rôle de leader. Comme s’en félicite le numéro deux du FN Florian Philippot : “ Le FN est passé à l’étape d’après. Il n’est plus dans la dédiabolisation, mais dans l’accession au pouvoir ” ”. Va peut-être falloir se réveiller, les gars !

Patrick Buisson : le “ haut-le-cœur ” de son fils

Et puisqu’on parle de sondages et d’extrême droite, “ Le Point ” a décroché un sacré scoop, cette semaine : une “ réaction ” de Georges Buisson “ aux propos de son père contre le mariage pour tous. Alors que (Patrick Buisson), déjà accusé par certains d’avoir poussé l’UMP dans une dérive droitière, continue d’attiser les braises de la contestation malgré le vote de la loi, (le fils) marque sa distance idéologique, annonce le mag. “ (Ce n’est pas une lettre à mon père, mais un haut-le-cœur, commence-t-il.) Des années durant, j’ai subi à la maison le discours de mon père, qui embarquait la religion dans une croisade politique à coups de références bibliques, parfois erronées. Mais, aujourd’hui, je ne supporte pas qu’il fasse des déclarations sur la voie publique, en multipliant les interviews dans la presse ”.

Le "portrait au scalpel d’un père assoiffé de "revanche""

“ Sur deux pages, titrées “ La religion du père, une histoire de paille et de poutre ” (publiées sur Lepoint.fr, ndlr), Georges Buisson taille au scalpel le portrait d’un père assoiffé de “ revanche ”, tout en étant empétré dans “ l’affaire des sondages de l’Elysée ”, où il aurait embarqué son fils malgré lui, poursuit le journal. “ L’homme était passé maître dans l’art de déceler les ressorts cachés de l’opinion et de déterrer les motivations enfouies de l’électeur. Cette compétence n’avait pas de prix. Ceux qui y ont fait appel pouvaient le confirmer ”. Et d’insister : “ Dans ce monde ivre d’idées chrétiennes devenues folles, il entendait bien promouvoir sa propre théologie. De l’ennemi il avait retenu que le ver doit être infiltré dans le fruit. La radicalité évangélique offrait justement un territoire que l’on n’aurait jamais dû cesser d’exploiter. Le retour du christianisme dans le récit national : un champ métapolitique propice à la moisson de parts de marché ”. Ce n’est pas fini…

La charge finale de Buisson fils contre Buisson père

“ Le fils, note “ Le Point ”, se fait implacable quand il lâche : “ Ses commandements tenaient en peu de chose. Puisque le Messie était venu sur terre apporter la division en même temps que l’épée, il en avait conclu qu’il était urgent, dans un univers mondialisé, de tracer des frontières partout : spatiales, sécuritaires, scolaires, sociales. Lui-même avait donné l’exemple en dressant une solide barrière entre son cœur et son esprit ” ”. Wow ! Derrière la prise de “ distance idéologique ”, ça sent la méchante blessure d’amour filial…

Hollande et Ayrault : légère accalmie 

Et quoi de neuf, côté gouvernement ? “ Le Point ” nous en informe : “ Dans les basses eaux de son impopularité, François Hollande regagne 1 point d’opinions favorables, à 26 %. Ce n’est pas très significatif à ce stade. Son Premier ministre, tombé le mois dernier à 24 % d’opinions favorables, reprend 3 points avec 27 % de bonnes opinions. Une (petite) accalmie dans la tempête qui secoue le tandem depuis plusieurs mois. Les retraités commencent à s’inquiéter de la réforme à venir des pensions. Si bien que, sur cette frange de la population, le président recule de 2 points et retombe à 27 % d’opinions favorables ”. Aïe, c’est vrai qu’il y a la réforme des retraites…

Réforme des retraites : c’est pas gagné

“ Après celles de 1993, 2003 et 2010, François Hollande s’apprête à lancer sa réforme des retraites. Il y a urgence, souligne “ Challenges ” : le déficit dépassera les 20 milliards d’euros en 2020, d’après le Conseil d’orientation des retraites (COR). Les travaux débuteront le 14 juin, avec la remise du rapport Moreau à Jean-Marc Ayrault : une palette d’outils pour économiser plusieurs dizaines de milliards. Tous seront étudiés cet été avec les partenaires sociaux, pour un projet de loi à l’automne. Sauf qu’entre les syndicats, qui préparent une grève pour octobre, et le Medef, opposé à la hausse des cotisations, la partie s’annonce serrée. “ Les pistes les plus audacieuses risquent de passer à la trappe ”, redoute Philippe Crevel, économiste au Cercle des épargnants ”. Ah bah, on va pas encore la jouer petits bras, hmmm, les gars ?

La piste la plus probable : l’augmentation de la durée de cotisation

Méthodique, “ Challenges ” fait le point sur les pistes “ sérieusement envisagées et celles qui restent taboues ”. Trois “ pistes possibles ”, selon le mag : “ aligner la CSG des retraités “ aisés ” (ce qui rapporterait 1 milliard par an) ”, “ augmenter les cotisations (2 milliards par an) et, “ augmenter la durée de cotisation (5 milliards par an). C’est la piste la plus probable, d’autant que François Hollande lui-même y est favorable, indique l’hebdo. “ La durée de vie s’allonge, celle des cotisations devra s’allonger aussi ”, a-t-il clairement annoncé. La réforme de 2010 avait déjà porté le nombre d’annuités nécessaires pour toucher la retraite à taux plein de 40,5 à 41,5 ans pour les générations nées après 1956. Le gouvernement pourrait l’augmenter à 43 ou 44 ans. Avantage : cette mesure ne pénaliserait pas ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, contrairement au recul de l’âge légal. Mais, à court terme, elle ferait un peu monter le chômage des seniors ”.

La mesure la plus taboue est celle qui rapporterait le plus (en plus d’être juste)

Les “ mesures taboues ” sont, elles aussi, au nombre de trois : “ reculer l’âge légal de départ (6 milliards par an) ”, pour ne pas “ pénaliser ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans ”, comme vu précédemment, “ désindexer les retraites (1 milliard par an) ” et… “ aligner les retraites du public sur le privé ”, ce qui rapporterait pourtant… 10 milliards par an ! “ C’est l’une des inégalités les plus criantes du système, souligne “ Challenges ” : selon le ministère des Affaires sociales, les fonctionnaires touchent une pension moyenne de 1937 euros net par mois, contre 1256 euros pour les salariés du privé. Il faut dire que la retraite des premiers est calculée sur les six derniers mois de traitement, contre le salaire des vingt-cinq meilleures années pour les seconds. D’après le think tank IFRAP, l’alignement total des régimes du public sur le privé, avec suppression de tous les avantages annexes des agents de l’Etat, rapporterait, à terme, 10 à 15 miliards d’euros par an. Même s’il ne va jamais jusque-là, le gouvernement pourrait néanmoins, comme le suggère le rapport Moreau, revoir les règles de calcul de la retraite des fonctionnaires, en prenant en compte les dix meilleures années. “ S’il fait ça, ce sera la guerre ”, prévient Eric Aubin, de la CGT. Pas gagné… ” Tu nous l’ôtes de la bouche, “ Challenges ”…

L’appel du 18 juin du socialiste Gérard Collomb

Quatre jours, pile poil après la remise du rapport Moreau… Gérard Collomb a bien choisi sa date, dis donc, pour lancer son “ appel du 18 juin ” ! En trente ans, nous dit “ Le Point ”, “ le sénateur maire socialiste de Lyon n’a pas (…) beaucoup varié. Il prône toujours une ligne “ sociale-réformiste ”, la seule qui vaille à ses yeux. Le 18 juin, il lancera une sorte d’appel pour secouer la France. A son initiative, une dizaine d’économistes de haut vol (Philippe Aghion, Gilbert Cette…) débattront au Sénat avec un petit cercle de parlementaires des solutions pour redresser le pays, avant d’autres rencontres. “ Je veux donner les bases théoriques à mes collègues en mal de repères ”, dit le maire de Lyon. Il y a fort à parier que tout le monde, au PS, n’appréciera pas sa potion ”. Ah bon ?

Le gouvernement manque de “ cohérence ”, dixit le socialiste Gérard Collomb

“ Vous voulez proposer d’autres solutions à la crise parce que le gouvernement fait fausse route ? ”, commence “ Le Point ”, sabre au clair. —“ Je pense surtout qu’il faudrait montrer de la cohérence ! répond Gérard Collomb. Le Président et le Premier ministre ont pris un tournant par rapport à la ligne défendue par certains au sein du PS avant la présidentielle, car la crise s’est imposée. Mais, quand le chef de l’Etat parle de boîte à outils, les Français s’interrogent : la maison est-elle en train de s’effondrer ? Si oui, quels sont les plans pour la reconstruire ? Les architectes et les maçons sont-ils tous d’accord ? Nous voulons expliquer pourquoi il est nécessaire de reconstruire, et selon quels plans ”. Heu... François, Jean-Marc, il vous ferait pas un peu la leçon, Gérard, là ?

Alerte au niveau de la dépense publique !

“ Pourquoi la maison s’effondre-t-elle ? ” lui demande le mag. —“ Notamment parce que le niveau de la dépense publique atteint des sommets insoutenables, avec 57 % du PIB, contre un peu moins de 52 % en Suède, un pays connu pour l’importance de l’intervention publique, et seulement 46 % en Allemagne ”. —“ Un socialiste qui critique le poids de la dépense publique, c’est un peu le monde à l’envers ! ”, ironise “ Le Point ”. —“ Mais comment ne pas voir que cette dépense pèse lourd sur nos entreprises ? En France, elles assurent près du tiers de nos ressources fiscales et sociales, contre 25 % en Allemagne. Le coût du travail est donc très élevé, et pénalise tout le monde. Pour payer un salarié 31 000 euros net, une entreprise française paiera chaque année 58 000 euros, contre 48 000 euros en Allemagne. C’est là un cercle vicieux : les salaires sont sous tension, la rentabilité des entreprises se réduit, elles n’ont plus les moyens de financer leur développement, elles perdent des parts de marché. Un seul chiffre pour traduire cette perte de compétitivité et d’innovation : on a acheté en 2012 3 500 robots pour nos usines ; les Allemands, 19 000 ! ”

“ Il faut des choix clairs, qui ne soient pas contredits sans cesse ”

—“ Avec quels plans l’architecte Gérard Collomb veut-il rebâtir la maison ? ”, demande le mag à Gérard Collomb. —“ D’abord, il convient de rétablir la santé financière du pays en continuant à réduire les déficits. Mais il faut des choix clairs, qui ne soient pas contredits sans cesse. J’en veux pour preuve la réforme des rythmes scolaires.D’un côté, le gouvernement réduit son aide aux collectivités de 1,5 milliard d’euros, mais il nous oblige à dépenser plus. Je sais que, pour Lyon, la réforme des rythmes me coûtera par exemple entre 5 et 8 millions d’euros. Attention aux injonctions contradictoires ! Deuxième point, la décentralisation. On peut aller plus loin, enlever quelques couches au mille-feuille des collectivités locales, procéder à de grandes réformes de structure. La politique du rabot ne suffira pas à résoudre nos problèmes ”. —“ Et le système des retraites, auquel le gouvernement va s’attaquer ? ” Ah, tiens, justement, puisqu’on en parlait…

Retraites : “ Le système à la suédoise, par points, me paraît performant ”

“ On ne doit pas l’adapter à la marge, répond Gérard Collomb. Il faut le réformer en profondeur et regarder l’ensemble des systèmes, privés et publics, régimes spéciaux compris. J’ai déjà dit que le système à la suédoise, par points, me paraît performant, car il permet chaque fois que l’espérance de vie progresse d’allonger la durée de cotisation, sans avoir l’effet brutal de nos réformes. De plus, il prend en compte la pénibilité des métiers et la situation de chacun. Il donne la liberté de continuer ou non. En France, le couperet tombe pour les fonctionnaires à 65 ans, par exemple, alors que certains aimeraient continuer à travailler ! ” Rebelle, Gérard, assez innovant — et intéressant, dans ses propositions — mais soucieux de ne pas trop, trop chagriner quand même les fonctionnaires, on dirait…

“ On ne peut rester avec ce système et cette société bloqués. François Hollande n’a pas le choix ”

“ Vous voulez marcher dans les pas de Schröder, l’ex-chancelier dont on loue aujourd’hui les profondes, mais douloureuses, réformes ? ”, lui demande “ Le Point ”, en conclusion. —“ Ce n’est pas comparable, la période n’est pas la même, répond le maire de Lyon. Mais il faut réformer, c’est certain. On ne peut rester avec ce système et cette société bloqués. La France est en train de perdre pied, ça ne date pas d’aujourd’hui, mais des dix dernières années. François Hollande n’a pas le choix. S’il veut éviter que la France ne se laisse définitivement distancer, il doit rebâtir la maison ”. Et compter avec l’architecte Gérard Collomb, apparemment… Bonne semaine, les goulus de l’info, à samedi, les friands de peopleries !

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