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Coup de force contre la liberté de manifester : la droite doit défiler elle-aussi !
©Reuters

Chroniques du pot aux roses

C’est plus fort qu’eux : beaucoup de politiciens de droite, dès qu’ils voient un défilé avec des syndicalistes, ne peuvent s’empêcher d’appeler à la répression. C’est un vrai réflexe conditionné.

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Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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1 - Pour sortir de l’opposition stérile, la droite devrait défiler avec les syndicats !

La sinistre manipulation gouvernementale qui laisse de mystérieux «casseurs» s’en prendre à un hôpital pour justifier ensuite une atteinte au droit fondamental de manifestation était en passe de réussir puisqu’un jeune propre-sur-lui des Républicains, un certain Guillaume Larrivé, porte-parole de son état, avait approuvé bruyamment l’interdiction voulue par Valls et Cazeneuve.

Pourtant, ces éléments soi-disant incontrôlés sont parfaitement identifiés, comme on l’a vu lorsque les plus cagoulés d’entre eux ont quand même été appréhendés à la suite de l’incendie d’un véhicule de police près du canal Saint Martin à Paris. Notons qu’ils ont été presque immédiatement relâchés ... Il est donc évident que l’Etat pourrait suivre ces activistes à la trace et les empêcher de nuire avant qu’ils passent à l’acte autour des cortèges. Mais il est plus rentable politiquement de s’en servir pour discréditer la CGT.

C’est plus fort qu’eux : beaucoup de politiciens de droite, dès qu’ils voient un défilé avec des syndicalistes, ne peuvent s’empêcher d’appeler la répression de leurs voeux. C’est un vrai réflexe conditionné. Ce faisant, ils oublient le principal adversaire, celui qui ruine la France bien plus sûrement que la CGT : le gouvernement et ses sbires. Lorsqu’on mène un combat politique, il faut distinguer la cible essentielle et les leurres accessoires. Quand le pays sera débarrassé de Mou-Président et de ses démembrements, il sera toujours temps de s’attaquer aux archaïsmes syndicaux.

Et puis il y a là une question de principe, que diable ! C’est à l’Etat de se donner les moyens d’identifier et d’appréhender les fauteurs de troubles. Comme il est le plus souvent inerte, faute de volonté gouvernementale ainsi qu’en témoignent les infractions permanentes à la loi sur le port du voile intégral par exemple, la chienlit, selon la belle expression gaullienne, pousse drue. Le gouvernement n’a pas à se prévaloir de sa propre turpitude. S’il n’est pas capable de mettre une centaine d’activistes hors d’état de nuire, il n’a pas à en tirer la conclusion qu’il doit interdire à des dizaines de milliers de militants de manifester.

Sarkozy a vu juste, cela lui arrive de temps en temps : il a donc recadré son porte-parole et agit en candidat astucieux en défendant le droit de défiler.

La droite pourrait même aller plus loin en manifestant carrément aux côtés des protestataires, au seul nom de la liberté. Certes, puisque les cégétistes sont bas de plafond, elle risque de se voir huer ou même infliger un traitement à la Finkielkraut à Nuit debout. Il lui faudra aussi éviter de s’afficher comme élus ou membres de partis et défiler plutôt sous des bannières de syndicats étudiants par exemple. Mais ce qui permet depuis des années au PS de s’en sortir est l’incapacité de ses opposants à fédérer leurs forces pour précipiter sa chute. Il est encore temps de le faire.

2 - Hollande, Hidalgo : les truqueurs de dettes

A quoi reconnaît-on un bon socialiste ? Il vous appauvrit sans que vous vous en rendiez immédiatement compte. Double exemple ces derniers temps grâce à Hollande et Hidalgo qui, curieusement, utilisent des méthodes jumelles pour masquer la dégradation accélérée de la situation de la France et de Paris.

A tout saigneur (orthographe vérifiée), tout déshonneur : commençons par Mou-Président qui, nous le savons grâce à la Cour des Comptes, s’est arrangé pour verser près de 6 % d’intérêt sur des bons du trésor émis par la France alors que le taux normal devrait être de moins d’1 %. Avantage de cette manipulation : le Trésor engrange immédiatement des sommes supérieures à la valeur faciale de l’emprunt, il capitalise les intérêts à l’envers en quelque sorte. On appelle cela une prime d’émission. Un emprunt d’un milliard est «vendu» deux milliards. Qu’importe si, tout au long de la durée du remboursement, l’Etat devra faire face à une charge bien supérieure. Cela ne coûte rien, ce sont les contribuables du futur qui paieront.

Cette magouille a permis de réduire optiquement la dette publique de 20 milliards d’euros depuis deux ans et de prétendre qu’elle était désormais en légère baisse alors qu’elle continue d’augmenter à la vitesse grand V.

Combine similaire chez Hidalgo avec pour prétexte le logement social. Elle «conventionne» des immeubles propriétés de la ville, c’est à dire qu’elle les transforme artificiellement en logements sociaux. Au passage, certains locataires voient leurs loyers baisser et sont priés de bien voter. Astuce suprême, les loyers anticipés qu’ils verseront sont capitalisés par la société d’HLM qui les redonnent en une fois à la ville en s’endettant parallèlement. Hidalgo, elle, peut afficher des rentrées largement fictives mais considérées, grâce à un arrangement douteux avec Bercy, comme des recettes de fonctionnement. Cette embrouille vicieuse permet de limiter artificiellement le déficit municipal mais se paiera tous les ans dans les comptes des sociétés de HLM que la ville devra équilibrer.

Tel est le genre d’individus qui, le coeur sur la main, viennent désormais annoncer aux socialistes et à la gauche qu’ils vont organiser dans la plus parfaite transparence les primaires pour désigner un candidat à la présidentielle. 

3 - Primaires de déjà vu

Montebourg, Hamon et compagnie feraient bien de se méfier. La tenue de primaires socialistes en janvier est suffisamment différée pour que Cambadélis et Hollande trouvent d’ici là un prétexte pour y renoncer. Un attentat par exemple ferait l’affaire. Imaginez Mou-Président en campagne alors qu’il devrait larmoyer aux Invalides à nouveau ! Impossible diront les caciques.

En revanche, l’avantage immédiat de cette annonce est qu’elle incitera peut-être les frondeurs à ne pas voter de censure en cas de nouveau 49 alinéa 3 sur la loi El Khomri. Ainsi, Hollande aura gagné deux ou trois mois. Tel est désormais son unique horizon politique.

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