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Election UMP, J-3 : le front anti-Sarkozy ; L'antisémitisme plus fort au FN : l'étude-scoop ! ; François Hollande : sa revanche sur Valérie Trierweiler
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi la guerre Marion Maréchal-Le Pen/Florian Philippot à la veille du congrès national du FN, Alain Juppé soutenu par François Fillon après l'épisode huées à Bordeaux, les détails de la "nouvelle UMP" et de la stratégie post-"victoire" de Nicolas Sarkozy et, et, et... le retour de Jean-François Copé ! Ah, ça bouge, ça secoue, dans la revue de presse des hebdos !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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Grôsse, grôsse - hénaurme - actu en cette veille d'élection à l'UMP et... de congrès national au FN ! Sérieux : il y a un peu de quoi, sinon se faire une réaction méningée, se tournebuler passablement le neurone. En vrai, ça part en live, ça s'éparpille tellement façon puzzle, qu'on ne sait plus trop où donner de la tête, quoi penser, mais surtout... comment penser. Comme on a le sens pratique chevillé au corps - faut ce qu'il faut ! -, on va commencer par le commencement : quelles ont été les réactions face aux huées essuyées par Alain Juppé, dans sa bonne ville de Bordeaux, lors du meeting de Nicolas Sarkozy ?Cela peut paraître anecdotique, comme ça... zallez voir que ça ne l'est pas. Pas forcément, en tout cas.

Juppé grandi par les huées du meeting de Bordeaux

"En croyant humilier Juppé sur ses terres, écrit Nicolas Bonnaud dans "Les Inrocks", en ne faisant pas un geste pour faire taire les siffleurs, Sarkozy n'a fait que renforcer la posture d'homme d'Etat et de sang-froid de son rival. Il s'est piégé tout seul, les images sont terribles et le renvoient à sa vieille image d'Iznogoud sans foi ni loi, le fourbe parfait qui ne sait que trahir et mentir. Tandis que Juppé, sous les huées, a su improviser la phrase qui tue : "Vous me connaissez, et je ne me laisse pas pour ma part impressionner par des mouvements de foule". Ce "pour ma part" fait très mal. Le plus doué des scénaristes n'auraient pu l'inventer".

"Il y a beaucoup de sifflets qui se perdent à l'UMP"

Directeur de la rédaction du "Point", Etienne Gernelle pense-t-il différemment ? "Reprenons : un ancien Premier ministre, maire ultrapopulaire de Bordeaux, est hué dans sa propre ville par des militants de son parti (il est vrai venus d'ailleurs). La scène, assez navrante, a choqué, écrit le journaliste. Néanmoins, la méthode n'est peut-être pas à proscrire. Il y a beaucoup de sifflets qui se perdent à l'UMP. A l'endroit, par exemple, de Nicolas Sarkozy, lorsqu'il envisage de supprimer la moitié des compétences de l'Union européenne, ou de Bruno le Maire lorsqu'il fustige — c'était l'an dernier — une certaine Europe qui serait "à vomir". Inutiles flatteries envers les eurosceptiques, d'autant que ces deux-là n'appartiennent pas, au fond, à cette catégorie. (...) La "rupture", comme disait Sarkozy, le "renouveau", comme l'annonce Le Maire, consisterait à siffler précisément ceux qui, pour ne pas se faire chahuter, vont dans le sens du courant. "Rien ne produit autant d'effet qu'une bonne platitude, disait Oscar Wilde. Cela donne à tout le monde un sentiment de parenté". A quand l'inversion de la courbe du sifflet ?". Et pôf !

Alain Juppé soutenu par... François Fillon !

Mais "Le Point" nous en balance une bien bonne... Devinez un peu qui a été "le premier à appeler Alain Juppé après que celui-ci a été sifflé à Bordeaux" ? François Fillon ! "Dans l'entourage de Fillon, précise le mag, on murmure même que le député UMP de Paris serait prêt, s'il était hors course pour la présidentielle, à soutenir Juppé. (...) TSS (tout sauf Sarkozy)...", conclut le journal.

Le Front anti-Sarkozy

"TSS". "Tout Sauf Sarkozy", vraiment ? "Le Point" n'est pas le seul à parler d'un "front anti-Sarkozy"... D'après "Challenges", celui-ci aurait pris corps lors de la remise des prix de la Fondation Chirac pour la prévention des conflits au musée du quai Branly, le vendredi 21 novembre. "En présence de Jacques Chirac, diminué, souriant et muet, racontent Pierre-Henri de Menthon et Airy Routier, c'est à la constitution d'un véritable front anti-Sarkozy qu'on assiste ce matin : il va, nul n'en doute, structurer les batailles internes de la droite au cours des deux prochaines années". Oho ! "Absent, expliquent les journalistes, Nicolas Sarkozy est pourtant bien présent à travers Bernadette Chirac, ouvertement hostile à Alain Juppé. Alors qu'entre tous les autres, à commencer par François Hollande et le maire de Bordeaux, ce ne sont qu'assauts d'amabilités. L'ancien Premier ministre évoque son "admiration" et sa "fidélité" à l'ancien chef de l'Etat. Et loue les valeurs démocratiques, "comme le fait le président Hollande, avec persévérance". Hollande, lui, rend hommage à Juppé et dit à Chirac son "respect, à l'unisson de l'affection que vous portent les Français"". Hé bien, voilà qui va un peu plus conforter Nicolas Sarkozy dans l'idée que tout le monde s'est ligué contre lui...

Nicolas Sarkozy "usé"

Le problème... le problème, c'est que même ses très proches, ceux qui veulent le voir gagner, commencent à douter, d'après "L'Obs". A la veille de l'élection du patron de l'UMP, l'hebdomadaire l'affirme en une : "Pas d'idées, pas de travail, pas d'envie. (Nicolas Sarkozy est) "usé". Et le mag de rapporter les propos qu'un "ami qui lui veut du bien" a tenus à l'ancien président, "voici deux semaines" : "Nicolas, est-ce que tu bosses vraiment ?" (...) Nicolas s'offusque. Comment ? Bien sûr qu'il travaille ! Et de raconter ses rendez-vous, ses réunions, ses meetings. Pas convaincu, son interlocuteur lui recommande amicalement de s'y mettre". Hé bien, si on s'attendait... Mais il y a plus. "Depuis le mois de septembre, précise le journal, Nicolas Sarkozy découvre qu'on lui résiste. Ouvertement". Comment cela, "ouvertement" ?

Résistance ouverte

D'après "L'Obs", les démarches entreprises par Nicolas Sarkozy pour rallier les suffrages de certains jeunes élus UMP auraient fait chou blanc. Ainsi, "Arnaud Robinet, le jeune maire de Reims" aurait décidé de "rallier Bruno Le Maire". Quant à "David Lisnard, nouveau maire de Cannes", il "a préféré rester neutre dans cette campagne. (...) Sarkozy n'a pas eu plus de chance avec les députés Franck Riester, Damien Abad ou Thierry Solère, fervents supporters de Bruno Le Maire". Signe que quelque chose, décidément, ne tourne pas rond ? Rachida Dati, elle-même, a marqué ses distances. Dans "Challenges", Nicolas Domenach rapporte en effet qu'"en dépit des pressions de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati a refusé d'enfoncer Jean-Pierre Jouyet, qui est un de ses amis. (...) La députée européenne et maire du VIIe arrondissement de Paris n'a pas lâché : "La loyauté en amitié n'est pas à géométrie variable"". Et re-pôf.

Nicolas Sarkozy "ailleurs"

Nicolas Sarkozy "semble avoir perdu de sa vista, comme l'a révélé sa prestation le 15 novembre devant l'association Sens commun, club de dissidents de la Manif pour tous, encartés à l'UMP, reprend "L'Obs". Au-delà de sa position de fond sur le mariage pour tous — abrogation —, la forme est catastrophique. Un Sarkozy qui semble acculé par la salle et cède à la pression. Un ancien président — ou un maquignon ? — qui lâche : "Si ça peut vous faire plaisir, ça coûte pas cher..." Calamiteux. Que lui arrive-t-il ? Où habite-t-il ? se demandent même ses plus proches soutiens, atterrés. Ailleurs. Nicolas Sarkozy serait ailleurs. Déconnecté du réel, du terrain. Pendant deux ans et demi, l'ancien président a vécu une autre vie, souvent loin de Paris et de la France. Tantôt pour le plaisir et les vacances avec sa femme Carla, tantôt à l'étranger pour ses conférences bien payées devant la crème de l'élite mondiale, un public policé et souvent conquis".

"L'abrogation", fruit d'un jet-lag ?

Si d'aucuns le pensent "ailleurs", "déconnecté", "d'autres, ajoute "L'Obs", pointent son ennui — "Cette campagne l'emmerde" — ou les effets néfastes des conférences à l'étranger qu'il a continué de tenir pendant toute cette campagne. Voici deux semaines, il était à Hong-Kong, la semaine suivante aux Etats-Unis. L'épisode désastreux de Sens commun est-il aussi l'effet du jet-lag ? Beaucoup de ses anciens ministres le pensent. (...) Résultat, résume un parlementaire parisien après le crash sur l'"abrogation" du mariage pour tous : "Comme ça l'ennuie, il n'est pas bon, comme il n'est pas bon, il s'énerve, et, comme il s'énerve, il fait des conneries"". L'hebdomadaire l'indique en conclusion de son article : "certains de ses partisans les plus déterminés en sont à souhaiter qu'il n'obtienne pas un trop bon score. Pour qu'il subisse un électrochoc salutaire"

"Le Rassemblement" ou la nouvelle UMP

Après l'élection de ce week-end que tous s'accordent à dire gagnée d'avance pour Nicolas Sarkozy, l'ancien président pourra, enfin, lancer sa "nouvelle UMP". D'après "L'Obs", elle pourrait être baptisée "Le Rassemblement", mais tout cela reste au conditionnel. Au conditionnel, aussi, le choix du secrétaire général de ladite formation. "L'ancien président hésite, explique le mag. Il adore NKM qu'il trouve courageuse et innovante. C'est son aile gauche. Il apprécie le professionnalisme de (Laurent) Wauquiez, son aile droite, mais il s'en méfie. NKM semblait tenir la corde ces derniers temps, mais au fond Sarkozy juge qu'aucun des deux n'est rassembleur. Alors ? Gérald Darmanin ?" La partie n'est pas gagnée, à en croire "L'Express". Selon "un proche" interrogé par le journal : "Une chose est sûre : rien ne sera fait pour qu'il y ait un n°2". Voilà avertis Laurent Wauquiez et Nathalie Kosciusko-Morizet qui se disputent le secrétariat général". S'il n'y a pas de n°2, cela veut dire qu'il n'y aura qu'un n°1 ?

La stratégie de Nicolas Sarkozy : 1) "cogner "Pignouf""

Dans son papier, "L'Express" se penche sur la façon dont, la victoire enlevée, Nicolas Sarkozy "entend tout à la fois éliminer ses concurrents à droite et attaquer François Hollande. Sans relâche". "Sans relâche" ? Mais comment ça, "sans relâche" ? D'après l'hebdomadaire, "Dès son élection à la tête de l'UMP, Nicolas Sarkozy cognera "Pignouf". "Pignouf" ou le dernier sobriquet en date dont il gratifie François Hollande. "Il veut être le président de la République de l'UMP", synthétise un cadre. Premier opposant, mais toujours ancien président. Il ne s'abaissera donc pas à répondre à Manuel Valls, qui a pourtant tenté de l'attirer dans ses filets. (...) De toute façon, à quoi bon s'acharner sur une autre cible puisqu'il est convaincu que François Hollande, parce que président sortant, sera in fine sur la ligne de départ en 2017 ? (...) Quand il vise aujourd'hui, Marine Le Pen, c'est surtout pour atteindre le chef de l'Etat. Désignée complice de sa victoire, la voici renvoyée à "l'extrême gauche" de l'échiquier politique. La question d'un vote d'adhésion aux thèses de l'extrême droite mariniste serait donc futile ? "De la daube" pour les intellectuels et l'élite, répond-il".

2) Faire son venin du public comme du privé : quand Sarkozy balance le nom du nouveau compagnon de Valérie Trierweiler

"Son opposition sera offensive ou ne sera pas, reprend "L'Express". Il semble déjà en avoir choisi le fil rouge : les textes emblématiques de François Hollande. Lui qui ne cesse de reprocher à l'actuel locataire de l'Elysée de détricoter ses réformes n'a plus qu'un mot à la bouche : abrogation. Plus ou moins malgré lui sur le mariage pour tous, sans scrupules en ce qui concerne les rythmes scolaires et la réforme territoriale, tout juste votée. (...) De tout ce qui touche à François Hollande, il fait son venin. Du public comme du privé. "Il est très mal personnellement", affirme-t-il récemment à un élu. (...) Un autre jour, il balance devant des amis le nom de celui qui serait le nouveau compagnon de l'ex-première dame Valérie Trierweiler. Face à leur mine surprise, il joue l'ingénu, trop fier de son coup : "Quoi, vous n'étiez pas au courant ?" Il sait tout et veut que ça se sache. Pour fanfaronner un peu. Pour tenter de déstabiliser François Hollande surtout". Bon, zallez dire que vous auriez bien aimé le connaître, ce nom... Nous aussi, on avoue (hou, qu'on est potin !) "L'Obs" ne nous fait pas ce plaisir-là. Bah, on en saura peut-être plus samedi, hmmm ? Pour en revenir à nos moutons, au fond de l'histoire, c'est quand même bizarre, tout ça : pourquoi Sarkozy s'est-il fixé pour objectif de "déstabiliser" François Hollande ? Nous, on pensait qu'il se déstabilisait très bien tout seul, François, qu'il n'y avait rien besoin d'ajouter, que le rival, c'était Marine Le Pen qui, de l'avis général, est déjà "qualifiée pour le deuxième tour" de 2017... On doit être dans les choux... Houlala, on n'a rien compris.

A quoi tient la fureur de Valérie Trierweiler

Mais puisque le chapitre Valérie Trierweiler est abordé, que Nicolas Sarkozy lui-même, apparemment, à en croire "L'Obs", ne rechigne pas à l'évoquer, mettons de côté les scrupules qui font que, d'habitude, sauf hécatombe (il y en a eu, faut dire, depuis 2012 !), on réserve l'info "pipolistique" à la revue de presse people du samedi. Le démarrage de la campagne promo de "Merci pour ce moment" ayant passablement secoué le landerneau depuis l'Angleterre, "Le Point" essaie d'analyser pourquoi l'ex-Première compagne n'arrive pas à "décrocher", pourquoi elle ne cesse d'en rajouter... "D'ordinaire, écrit Anna Cabana, les délaissées de la République — et elles sont nombreuses — restent bouche et coeur cousus. Il y a bien celles qui ont tenté d'exorciser leur douleur dans des romans à clés. Mais aucune ne l'avait fait à visage découvert. La fureur de Trierweiler tient à sa soif de devenir quelqu'un. Et tant pis si c'est l'icône des femmes trahies. C'était ça ou rien". Plutôt bien vu, hmmm ?

Comment François Hollande va prendre sa revanche sur Valérie

Bien vu, le petit "gimmick" du "Point" sur la façon dont François Hollande va prendre sa "revanche" sur Valérie T. ? Marrant, en tout cas. L'hebdo a calculé la somme que devrait empocher "l'ex" pour la vente de 600 000 exemplaires de "Merci pour ce moment" en France : "1,3 million d'euros". Il a ensuite calculé son taux d'imposition — "41,5 %" — "en considérant qu'elle figurait, avant ces revenus exceptionnels, dans la tranche taxée à 30 %, et qu'elle bénéficie de trois parts fiscales". Au final, conclut le journal, "Valérie Trierweiler devrait donc payer 540 000 euros d'impôts, moins si elle fait don d'une partie de ses revenus à des associations..." 540 000 euros sur 1, 3 million d'euros, ça fait un joli paquet. Le matelas restant demeure assez confortable, en même temps...

Jean-François Copé : le retour (orchestré par Nicolas Sarkozy ?) !

Mais revenons à la politique, la vraie, la réelle — à la politique politicienne, mouaha ! Hou, va falloir qu'on fasse gaffe, à force, on va finir par devenir cynique... Quand on a lu dans "L'Obs", au détour d'une brève, qu'"après un premier séminaire organisé début octobre sur le thème de l'éducation, Jean-François Copé (s'apprêtait) à réunir de nouveau ses soutiens au sein de son club Génération France (le 10 décembre)", on s'est dit : "Oui, bon, pourquoi pas, ça mange pas de pain, hein ?". En lisant "Le Point", on a un peu, en fait, révisé notre jugement. "C'est entendu, commence le mag, Valérie Pécresse conduira la liste UMP en Ile-de-France aux prochaines régionales. C'est en tout cas ce qu'affirme la candidate soutenue micro ouvert par Nicolas Sarkozy. Pourtant, depuis quelques semaines, résonne, persistant, un autre son de cloche. Jean-François Copé envisagerait de concourir pour le même poste. (...) "Sarkozy a conclu un pacte avec lui pour imposer une primaire à Pécresse, insiste un cadre de l'UMP. Sarkozy pense que Pécresse est bosseuse, discrète, qu'elle incarne la nouvelle génération, il la trouve trop dangereuse, on ne sait pas ce qu'elle fera quand elle sortira auréolée de sa victoire aux régionales, tandis que Copé est cramé pour 2017"" Sûr qu'il ne risque pas de faire de l'ombre au candidat désigné... De là à ce que ce dernier l'appuie... ? Après Bygmalion, l'affaire des dernières élections pour la présidence de l'UMP ? Pour ne pas basculer dans le clan des cyniques - si tout cela est vrai - il faut quand même, avouez, sérieusement s'accrocher !

Congrès du FN : la bataille Florian Philippot/Marion Maréchal Le Pen

Mais, assez parlé de l'UMP ! Il n'y a pas que l'élection de ce week-end, ses jeux, ses enjeux, et ses (plus ou moins) petites incidences... il y a aussi le Congrès national du FN, à Lyon ! A cette occasion, "L'Obs" consacre un portrait à Florian Philippot, car l'échéance dira si "l'enfant gâté du marinisme" a "réussi à conquérir le coeur des militants. Ou si une résistance interne s'organise autour de Marion Maréchal-Le Pen, qui ne cache pas ses divergences avec lui". En clair, c'est un peu la guerre pour le poste de n°2... C'est aussi, et surtout, la guerre des lignes, entre l'énarque à l'origine du "virage "social" du lepénisme", qui "a toujours récusé le clivage droite-gauche," et la petite-fille de Jean-Marie qui "se considère comme "une femme de droite"". La partie qui se joue ces 29 et 30 novembre à Lyon, on le voit, n'est pas que "politicienne"  : au plan idéologique, elle est déterminante pour la suite.

Philippot, "le chevènementiste"

"Avant le "marinisme", rappelle "L'Obs", (Florian Philippot) a déjà sa grande cause : le souverainisme. Et son grand homme, de Gaulle, dont il va régulièrement fleurir la tombe au grand dam des anciens partisans de l'Algérie française du FN. (En 2002), l'étudiant à HEC est séduit par la campagne présidentielle de Chevènement, qui s'adresse aux "républicains des deux rives" et renvoie dos à dos "Chirospin". Il lance "HEC avec le Che", tracte un peu et s'invite même le soir du 21 avril au QG du candidat, où personne ne se souvient de lui. Le Pen est au second tour, mais pas question pour Philippot de voter pour lui. "Il y avait quelques étudiants ouvertement fachos à HEC. Le genre Versaillais-catho-Manif pour tous. Il en était très loin", se souvient un ancien étudiant. (...) Au FN, Philippot-le-techno se fait peu d'amis et de nombreux ennemis. (...) "Avec lui, Marine est dans une dérive néo-chevènementiste, appuie un partisan de (Marion Maréchal-Le Pen). Il a une vision crypto-marxiste de l'économie, nourrie de haine sociale, qui met tous les patrons dans le même sac". (...) Le journal "Minute" relaie, lui, les inquiétudes de la vieille garde d'extrême droite, qui estime que "le système n'a pas de souci à se faire : un de ses agents est dans la place"".

Marion Maréchal-Le Pen ou "la droite du Front"

"Beaucoup de choses séparent (Marion Maréchal-Le Pen) de cet énarque gaulliste, à l'origine chevènementiste. D'autant plus que Jean-Marie Le Pen s'est toujours méfié de ce Philippot, pièce rapportée de la famille du FN, indique "Le Point" qui consacre une longue enquête à la nièce de Marine. Pour lui, Marion Maréchal-Le Pen se charge de placer les banderilles : "Je comprends qu'il existe une envie d'équilibre et que la ligne politique du FN penche vers Florian Philippot", assume-t-elle. Comme Jean-Marie Le Pen, elle refuse catégoriquement que l'on touche au nom du parti. "Cela équivaudrait à dire qu'il est honteux, alors qu'il est glorieux", s'insurge-t-elle. Autre point de friction : la réintégration de Maxime Buttay, élu musulman mis en cause pour "prosélytisme", selon le souhait de Florian Philippot. (...) "Elle est là pour séduire le milieu catholique conservateur, juge Gaël Brustier, politologue du Cevipol. Elle n'est pas pour autant comme les intégristes des années 90. Elle demeure de sa génération". (...) Gilbert Collard la resitue : "Elle représente la droite du Front. Elle est avant tout la petite-fille de son grand-père. Mais elle n'est pas née en 1940 ou en 1960 et ne s'est pas construite sur la guerre d'Algérie ou Vichy. C'est une jeune fille d'aujourd'hui. Elle ne va pas tricoter de bonnets de laine"".

Jean-Marie Le Pen : "Le diable est seul"

En défendant le FN de son grand-père, Marion Maréchal-Le Pen se fourvoierait-elle ? D'après "L'Express", Jean-Marie Le Pen serait ostracisé au sein du parti qu'il a créé. "Le diable est seul", titre le mag. "En septembre, explique-t-il, les organisateurs des universités d'été du Front national de la jeunesse ont longuement hésité avant de lui adresser in extremis une invitation à Fréjus. (...) A Nanterre (Hauts-de-Seine), siège du Front national, ce sont plus souvent de simples permanents ou des secrétaires départementaux que des cadres de l'actuelle équipe dirigeante qui l'accompagnent le midi". Cette distance, cette mise à l'écart, dateraient de l'épisode "fournée", il y a six mois. ""La fournée, ils attendaient tous ça !" souffle à "L'Express" un habitué de Saint-Cloud. Louis Aliot, le gendre, condamne en premier. Marine (...) évoque "une faute politique". Marion, l'enfant chérie, fait preuve d'un silence accusateur. Marie-Caroline, l'aînée, honnie par le père, envoie un mot de soutien à sa soeur. "A partir de ce moment-là, il perd la main", constate un membre de sa famille. Une opinion partagée par Bruno Mégret, qui explique alors en privé à l'un de ses interlocuteurs : "Cela lui est extrêmement difficile de constater que sa fille fait mieux que lui. Au fond, il aurait préféré que le Front disparaisse avec lui..."". Pour le coup, c'est raté.

L'antisémitisme toujours fort au FN, selon la Fondapol

Le Front national a-t-il tellement changé ? On peut se poser la question, au regard des deux études sur la sociologie de l'antisémitisme réalisées par la Fondation pour l'innovation politique, dont "Le Point" se fait l'écho ce jeudi. "Ses conclusions sont sans appel, note l'hebdo : les Français les plus marqués par les préjugés à l'égard des juifs et les plus hostiles à l'égard de l'Etat d'Israël se déclarent proches du Front national ou font partie des électeurs de Marine Le Pen en 2012. (...) Si 27 % des Français considèrent que l'existence de l'Etat d'Israël n'est pas justifiée, 48 % des électeurs de Marine Le Pen à la présidentielle de 2012 et 43 % des personnes qui se disent proches du FN ont donné la même réponse. (...) "Les médias et la classe politique ont repris l'idée que le parti se normalise. Cela augmente les performances électorales du FN. Mais, quand on creuse, il s'agit exactement du même parti. Marine Le Pen est la présidente du parti de son père", décrypte Dominique Reynié, directeur général de Fondapol". Comme quoi... Sur ce, bonne semaine, les goulus de l'info !

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Israël, Antisémitisme, Jean-François Copé, UMP, François Fillon, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Jacques Chirac, nkm, Valérie Pecresse, Rachida Dati, Marine Le Pen, Bruno Le Maire, FN, Jean-Marie Le Pen, François Hollande, Valérie Trierweiler, Manuel Valls, Laurent Wauquiez, Carla Bruni-Sarkozy, Charles de Gaulle, Bernadette Chirac, Gilbert Collard, Musée du quai Branly, Jean-Pierre Chevènement, euroscepticisme, Fondapol, HEC, Franck Riester, Louis Aliot, Anna Cabana, Minute, Jean-Pierre Jouyet, Nicolas Domenach, Florian Philippot, Bruno Mégret, oscar wilde, Thierry Solère, dominique reynié, Marion Maréchal-Le Pen, Gaël Brustier, Airy Routier, Pierre-Henri de Menthon, Marie-Caroline Le Pen, Etienne Gernelle, Fondation Chirac, sens commun, élections régionales 2015, Gérald Darmanin, Damien Abad, arnaud robinet, merci pour ce moment, Iznogoud, Pignouf, abrogation de la loi Taubira, Maxime Buttay, Cevipol, TSS, David Lisnard, Génération France, Nicolas Bonnaud, Congrès de Lyon

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