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Inventons un Super Bowl français
©TIMOTHY A. CLARY / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Le Super Bowl s'est déroulé ce dimanche dans la ville de Miami aux Etats-Unis. Denis Jacquet plaide pour la création d'un événement similaire en France.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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A Miami, tout le monde était là. Beyoncé en coulisses, Shakira et JLo sur scène, Lady Gaga, Maroon5, Bon Jovi... Nul besoin d’encadrer les débiles extrémistes entre 2 CRS, les Américains fêtent le sport en chantant, dansant. Tous les excès sont possibles dans ce pays (surtout à Miami) que l’on aime qualifier de puritain, mais personne, personne, qui ne soit assez stupide pour tenter d’agresser physiquement l’adversaire, qu’il considère comme un ennemi sur la seule base de la différence de couleur de son maillot. Ici, cela n’arrive pas (ou peu) pour une simple raison : ils sont avant tout Américains. L’amour de leur pays, de sa puissance et de sa rapidité, ce que le football Américain représente avant tout, passe avant toute adversité primaire. L’Opéra attire moins de passion comme vous l’avez remarqué, cela représente moins les USA. 

Au-delà du sport, toujours présent, et quasi indissociable, c’est l’extraordinaire machine à communication qui l’entoure. Tous les USA peuvent être résumés par ce jeu, qui finit même par passionner quand on s’y attarde un peu. La puissance communiquée à la perfection. La communication au service du business. La passion pour les cocktails équilibrés. Le sport oui, le business tout autant. L’Amérique se raconte et raconte sa puissance, et le fait qu’une chaîne TV française décide de le retransmettre en direct, en dit long sur la suprématie culturelle Américaine. Point sur lequel, la Chine reste bien loin derrière et qui explique pour les USA vont rester une des rares machines à gagner des 50 prochaines années. En tous cas, si elle apprend enfin à partager la valeur créée, ce qui est loin d’être le cas à ce jour.

Le hasard m’a amené à Miami pendant ce super-bowl. C’est vraiment impressionnant. 250 000 personnes au minimum sont arrivées pour ces 3 jours de fêtes. A nouveau, le business. Pourquoi faire le samedi soir, ce qu’on peut faire le dimanche soir et faire ainsi un week-end entier de business, plutôt que de voir les touristes repartir le dimanche matin ? Plus de 2000 jets privés étaient attendus sur tarmac et des centaines de yacht privés sur l’eau. Le super-bowl est assez loin devant tout autre évènement, en matière de coût total et de moyens mis en place. 30 années-lumière devant une finale d’une coupe de France de foot, où le comble du luxe réside dans le fait d’arriver dans un Uber propre ou un TGV première classe. 

Les chambres les plus moyennes, sont à 400$ la nuit, les restaurants pris d’assaut et Fox Sport a installé tous ses studios sur Ocean Drive au bord de la mer, avec des tonnes d’attractions gratuites, qui attirent autant le milliardaire que le plus défavorisé, de toute couleur ou condition sociale. Et, dans un mouvement impossible en France, ils se retrouvent liés par la passion du jeu, le bonheur du moment partagé, oubliant que l’un gagne 300 fois plus que l’autre, un écart qui s’est creusé incroyablement des 30 dernières années, comme jamais avant. Cette cohésion par la passion commune et le partage de valeur, ne cesse de m’émerveiller. A Noël, les chandeliers de Hanoukka, côtoyaient les arbres de Noël, et pas un « débile » pour en demander l’enlèvement comme pour les crèches en France ou pour les incendier pour assouvir un antisémitisme primaire. Parce qu’on est Américain avant tout. Et respectueux de la croyance de l’autre, tant qu’elle ne contrarie pas le soutien à l’esprit supérieur Américain.

A l’heure des déchirements français, cette démonstration d’unité, fait envie. J’en ai envie. Pour ce pays, qui sait, parfois, montrer son unité, mais souvent, CONTRE, quelque chose ou quelqu’un, rarement POUR quelque chose ou quelqu’un. 

Inventons-nous une compétition, un combat, une ambition, un destin plus fort que nos différences. Inventons-nous une raison de nous souvenir que d’être ensemble est toujours plus essentiel que de déchirer. Délivrons-nous de l’émiettement, pour nous rassembler en une baguette croustillante. Du bon pain, loin du rassis. Le problème, c’est que n’ai plus la moindre idée de la baguette (encore la baguette) magique à utiliser pour réaliser ce tour de force. J’aimerais penser, comme je l’ai souvent proposé, de nous doter d’un destin économique, d’une existence face aux puissants, voire de domination sur certains secteurs, mais franchement, je ne pense plus qu’il y ait en France, et même en Europe, une volonté de s’emballer pour une lutte à l’excellence économique. 

Et ce n’est ni le sport, ni la simple communication qui nous sauveront. Donc pour le moment, je vais savourer une soirée au milieu de vainqueurs et vaincus, qui vont savourer, au même endroit, sans s’étriper, le fait de voir au final, les USA gagner et de se satisfaire de cette appartenance malgré la défaite pour la Côte Ouest. Un séisme, qui fait partie de leur ADN, en Californie, région dans laquelle il n’y a malheureusement que la faille qui m’aille !!

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