Marine Le Pen : l'après "moment Chantal Goya" <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Marine Le Pen :
l'après "moment Chantal Goya"
©

zone franche

Grâce en soit rendue à Mélenchon, Marine Le Pen est à la rue et son paternel vole à son secours épaulé par Brasillach et Mussolini. La baudruche peut-elle se dégonfler dans la dernière ligne droite ?

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

Voir la bio »

Moi qui passe mon temps à renvoyer Mélenchon et Le Pen dos-à-dos, j'ai bien été forcé de faire une exception la semaine dernière, lorsque le frontiste de gauche s'est payé la frontiste de droite chez Pujadas. Démago pour démago, j'ai tout de même plus d'atomes crochus avec le premier qu'avec la seconde, au sens ou le choléra se soigne facilement quand la peste résiste aux antibiotiques.

Mais le spectacle d'une Marine Le Pen terminalement déstabilisée, pliant et repliant nerveusement son exemplaire du Parisien (Le Gaulois ne paraît plus depuis 1929) et tripotant de grands papiers blancs façon Les Nuls pour se donner une contenance, était tellement jubilatoire que j'en aurais presque oublié mon aversion pour Mister « bruit et fureur ».

C'est qu'à la téloche, ce n'est pas tant ce qu'on dit que la manière dont on le dit qui compte. Et si François Lenglet avait déjà fait une bonne partie du boulot en exposant méthodiquement l'absurdité du « programme économique » du FN, c'est à Mélenchon qu'il est revenu de porter l'estocade, avec toute la délicatesse qu'on lui connaît, à celle qui le promeut...

Le truc avec Mélenchon, c'est qu'il n'a de pitié pour personne. Et s'il écrabouille sans états d'âme le journaliste en herbe qui lui pose une question qu'il juge sans intérêt, il n'est pas de ces brutes poltronnes qui réservent leurs mauvais coups aux gringalets sans défense. Enfin, pas du point de vue de Jean-Marie Le Pen, qui reproche depuis à ce « voyou » de « s'en être pris à une femme ».

Hum, la candidate d'extrême droite est une femme, assurément, mais c'est surtout un animal politique dont les emportements et la gouaille valent bien ceux de son rival en populisme. On n'avait donc pas exactement l'impression d'assister à l'agression d'une frêle jeune fille dans le métro...

« Mélenchon ? Je vais lui retirer son caleçon ! »

Ce « moment Chantal Goya » en référence à l'explosion en vol d'une chanteuse guimauve suite à un passage télé catastrophique, sera-t-il le signal d'un dégonflement de la baudruche (une métaphore plus qu'un quolibet, je ne suis pas au Front de gauche) et de la fin du « phénomène Marine » ?

Les sondages ne le montrent pas encore, mais la réapparition subite de son paternel dans le débat, multipliant les références à Brasillach et Mussoliniet provoquant presque Mélenchon en duel (« Moi, j'offre un débat à M. Mélenchon, et je vais lui retirer son caleçon ») indique que l'on prend cet accès de faiblesse très au sérieux du côté de Saint-Cloud siège officieux du FN depuis que le QG officiel s'encanaille à Nanterre.

Notez qu'un duel Mélenchon-Le Pen senior une vraie bagarre virile et sanglante , ça ne jurerait pas tant que ça avec le ton général de cette campagne. Et qui l'emporterait ? On s'en fiche un peu à vrai dire (mes euros seraient pourtant sur Mélenchon, puisqu'il ne veut plus me les enlever) mais question décrédibilisation ultime, même l'inoubliable interprète de Guignol et Bécassine serait enfoncée.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !