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"Le piège Daech" : comment la déliquescence de l’État irakien due aux factions communautaires a permis l'implantation de l'État islamique
©Reuters

Bonnes feuilles

Rompant avec nombre de commentaires à chaud, l’historien Pierre-Jean Luizard, grand spécialiste de la région, essaie de comprendre les succès de l’État islamique, dans le contexte de déliquescence des États de la région, notamment l’Irak et la Syrie. Il met au jour des logiques moins visibles, locales autant que mondiales, sociales autant que religieuses, dont les racines remontent au début du siècle dernier, à l’époque où l’Europe dessinait les frontières actuelles du Moyen-Orient. Extrait de "Le piège Daech", publié aux Editions La Découverte (1/2).

Pierre-Jean Luizard

Pierre-Jean Luizard

Pierre-Jean Luizard, historien, est chercheur au CNRS et membre du Groupe de sociologie des religions et de la laïcité (GSRL) à Paris. Spécialiste du Moyen-Orient, il a séjourné en Irak, au Liban, en Syrie, dans le Golfe et en Egypte. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont La Formation de l’Irak contemporain (CNRS Éditions, 2002) ; La Question irakienne (Fayard, 2002 ; nouvelle édition augmentée 2004) ; La Vie de l’ayatollah Mahdî al-Khâlisî par son fils (La Martinière, 2005) ; Le piège Daech (Ed. La découverte, 2015).

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Le premier État irakien, fondé par les Britanniques, avait pu durer quatre-vingts ans malgré les guerres et les soulèvements.

Les Américains apprennent à leurs dépens ce paradoxe : il est plus facile de gouverner par l’intermédiaire d’une minorité (sunnite) qu’en se reposant sur des majorités (kurdes et chiites, en l’occurrence).

Dix ans après sa refondation par les Américains, le nouvel État irakien est à l’agonie. La tentative de reconstruction de l’État avec les exclus de l’ancien système aboutit, entre 2005 et 2008, à la dernière grande saignée en date, une guerre civile confessionnelle entre sunnites et chiites, qui provoque des centaines de milliers de morts.

Avec la tentative de pouvoir autoritaire et répressif de Nouri al-Maliki, le schéma irakien de l’État en guerre contre sa société se reproduit, cette fois au service d’une coalition de factions communautaires chiites marquées par une corruption et un clientélisme sans limite.

Les espoirs que les Arabes sunnites conservaient encore malgré tout dans l’État irakien s’évanouissent avec la répression féroce de leurs manifestations en 2013 et 2014. On comprend dès lors le succès de l’État islamique et sa création d’un « pays sunnite » auprès de cette communauté.

Extrait de "Le piège Daech - L'État islamique ou le retour de l'Histoire", publié aux Editions La Découverte, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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