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Austérité à la française :
ouille ouille ouille ou pas encore ?
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Zone franche

Notre rigueur à nous est manifestement moins rigoureuse que celle des autres. Profitons-en, ça pourrait ne pas durer.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Le plan d’augmentation des recettes fiscales et de réduction des dépenses révélé hier par Le Journal du Dimanche, s’il est confirmé, frappe surtout par sa modestie. On savait que le gouvernement souhaitait dénicher entre 6 et 8 milliards d’euros supplémentaires et la poignée de mesures évoquées semble faire la soudure mais, franchement, pour une cure d’austérité à la hauteur des enjeux du moment, on repassera…

Non pas que je sois moi-même suffisamment masochiste pour exiger de vraies coupes claires dans le budget de ceci ou cela ― après tout, si on peut s’en tirer sans trop de dégâts, pourquoi pas… ―, mais à comparer l’austérité à la française aux efforts des voisins, on se demande qui est le plus à côté de la plaque.

Entre les augmentations ciblées de TVA, la baisse du train de vie de l’État et des collectivités locales, la chasse aux fraudeurs de la Sécu et le passage de 33 à 36% du taux d’imposition des entreprises réalisant plus de 150 millions d’euros de chiffre d’affaires, l’impact sur les foyers français reste assez limité : 401 euros par ménage et par an, soit 0,82% du revenu moyen.

Voyons voir : en Italie, on est plutôt sur une douloureuse de 1 360 euros par foyer (3% des revenus) en dépit de nos sarcasmes à l'égard de l'ami Berlusconi ; en Espagne, c’est du 2 900 euros pour 6% ; au Portugal, 2 625 euros pour 8% ; en Irlande, 3 600 euros pour 7%....

La Grèce remporte évidemment le pompon avec 10 500 euros par foyer soit 18% du revenu annuel moyen, mais c’est logique puisqu’elle est la plus mal en point et qu’en plus, elle ne paye pas !

Mais même la vertueuse Allemagne met ses citoyens à l’amende avec plus de cruauté que sa voisine gauloise, puisqu’elle exige plus de 500 euros par famille (1,2% du revenu)…

Manifestement l’échéance présidentielle reste un bon paravent et si on explique déjà, à gauche, à quel point cette terrible austérité « ajoute de la crise à la crise », on sent bien que c’est presque par courtoisie pour Sarkozy et Fillon, qui ont tout de même quelques comptes à rendre chez Moody’s et Standard & Poor’s. Bah, si tout va bien, on va peut être pouvoir tenir comme ça jusqu’en mai prochain…

Mais juste après, ouille ouille ouille.

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