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Pourquoi la psychologie de ces 5 personnalités va déterminer ce que sera 2015
©Reuters

Les maîtres du jeu

Ils sont puissants, ils ont des objectifs à satisfaire, une opinion à contenter... Mais avant tout, ils sont humains, avec toutes les failles que cela induit. Voici les 5 puissants auxquels le cours du monde est suspendu en 2015.

Patrick Chamorel

Patrick Chamorel

Patrick Chamorel est professeur à l'université de Stanford.

Il y enseigne les sciences politiques, à l'aulne des relations transatlantiques et des différences de systèmes politiques européens et français. Il collabore réguliérement au Wall Street Journal, Die Welt et CNN. Dans les années 90, il était conseiller politique dans plusieurs cabinets ministériels, à l'Industrie et auprès du Premier ministre.

 

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Antoine Brunet

Antoine Brunet

Antoine Brunet est économiste et président d’AB Marchés.

Il est l'auteur de La visée hégémonique de la Chine (avec Jean-Paul Guichard, L’Harmattan, 2011).

 

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Ardavan Amir-Aslani

Ardavan Amir-Aslani

Ardavan Amir-Aslani est avocat et essayiste, spécialiste du Moyen-Orient. Il tient par ailleurs un blog www.amir-aslani.com, et alimente régulièrement son compte Twitter: @a_amir_aslani.

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Florent Parmentier

Florent Parmentier

Florent Parmentier est enseignant à Sciences Po et chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC. Il a récemment publié La Moldavie à la croisée des mondes (avec Josette Durrieu) ainsi que Les chemins de l’Etat de droit, la voie étroite des pays entre Europe et Russie. Il est le créateur avec Cyrille Bret du blog Eurasia Prospective

Pour le suivre sur Twitter : @FlorentParmenti

 

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Vladimir Poutine

Florent Parmentier : Vladimir Poutine restera en 2015 l’homme clé de la crise ukrainienne, celui sur lequel pèse le destin du conflit, son éventuel pourrissement, sa dégradation ou sa résolution. On réduit souvent la psychologie de Vladimir Poutine à celle d’un être paranoïaque, manipulateur et brutal. De son passé d’espion du KGB en Allemagne à son rôle de Président prompt à imposer un rapport de force, on peut facilement voir une forme de continuité finalement assez rassurante. Il faut pourtant se garder de juger ce personnage uniquement sous ce prisme. Tout d’abord parce que sa formation ne s’est pas arrêtée au KGB, elle est aussi passée par Saint-Pétersbourg, période qui lui a permis de faire la connaissance des milieux d’affaires ; ensuite, parce que sa présidence elle-même a par moment laissé entrevoir un rapprochement réel avec les Etats-Unis, après les événements du 11 septembre et avant la guerre en Irak. Personnalité autoritaire, on ne peut toutefois pas oublier que Vladimir Poutine a pu se montrer pragmatique lorsque la situation l’exigeait.

Il y a dans sa personnalité une conviction forte, qui est que la destruction de l’URSS a été la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle : celui qui ne regrette pas l’Union soviétique n’a pas de cœur, celui qui veut la reconstruire n’a pas de cerveau. Pour lui, c’est à la Russie de se reprendre en main, car il n’y a pas grand-chose à attendre de l’extérieur : l’Union européenne en tant qu’expérience historique, par décadence et par mollesse, pourrait disparaître comme l’URSS ; le monde musulman est potentiellement menaçant pour la stabilité de la Russie ; la Chine est un partenaire dont l’impressionnant dynamisme économique et militaire fera de Moscou un simple lieutenant.

Dans cette perspective, la politique ukrainienne de Poutine doit se lire non comme une volonté de puissance, mais comme un acte défensif, afin de conjurer la peur de voir l’Ukraine partir vers les structures euro-atlantiques. Vladimir Poutine a pu reconquérir la Crimée, ayant ainsi le sentiment de gagner sa place dans l’histoire russe, ou contribuer aux troubles du Donbass, lui permettant de peser sur la politique internationale ; sa politique a néanmoins aliéné une bonne partie de la population ukrainienne, qui le voue aux gémonies. Contrairement aux hommes politiques européens, sa vision s’inscrit dans le temps : aux commandes depuis 1999, il tient fermement les rênes du Kremlin jusqu’à 2024 s’il le souhaite. Son expérience internationale est donc ancienne ; elle l’oriente vers un objectif de long terme, renforcer la Russie grâce à un modèle qui lui est propre. "Mieux vaut être craint qu’être aimé", semble nous dire cet homme au langage direct : accroître son influence sur l’Ukraine tout en résistant à la pression extérieure semble être sa grande question pour 2015.

Barack Obama

Fermeture annoncée de la prison de Guantanamo, rétablissement des relations avec Cuba, intensification de la confrontation contre Vladimir Poutine... Depuis plusieurs mois, Barack Obama prend des positions que d'aucuns qualifieront de courageuses comparativement aux six premières années de son mandat.

Patrick Chamorel : Barack Obama n'est pas vraiment un "homme nouveau", ni peut-être même un président nouveau ; mais il s'est adapté a un contexte politique : 

Après la Chambre des Représentants, c'est le Sénat qui est passé a son tour dans le camp républicain en 2014. Bien qu'il n'était pas candidat, Barack Obama a été la cible privilégiée de l'opposition, et a été sanctionné lors de ces élections en forme de referendum.  Les Démocrates eux-mêmes avaient été contraints de faire campagne contre un Président impopulaire.  

Barack Obama a surpris par son activisme, son audace et même sa vision depuis la sévère défaite électorale qu'il a enregistrée en novembre dernier.  Il a su saisir l'opportunité que lui offrait sa liberté retrouvée par rapport à son ex-majorité au Congrès. Pour transformer l'essai au regard de la postérité, il doit encore obtenir un accord nucléaire avec l'Iran, des traités de libre-échange avec l'Asie-Pacifique, et si possible l'Europe, et peser positivement sur un accord climatique a Paris en décembre prochain. En revanche, il lèguera probablement à son successeur une situation incertaine dans la guerre contre Daech... et sur l'avenir des classes moyennes américaines. Ces enjeux seront au centre de la campagne présidentielle qui commence et qui va de plus en plus éclipser le président sortant.

Signature d’un accord sur le changement climatique avec la Chine, normalisation des relations avec Cuba, fermeté avec la Russie.

En fin de second mandat, les présidents américains sont incités a se focaliser encore plus sur la politique étrangère. C'est là qu'ils peuvent laisser les marques les plus durables pour leur postérité. C'est aussi dans ce domaine que l'exécutif dispose des marges de manoeuvre juridiques et constitutionnelles les plus larges par rapport au législatif et au judiciaire, à un moment où l'assise partisane du Président est fortement réduite, suite a leur érosion au cours des échéances électorales successives. Il n'est donc pas étonnant que Barack Obama ait choisi les deux dernières années de son mandat pour prendre des initiatives audacieuses et inattendues telles que le dégel diplomatique avec Cuba (qui restera a jamais à son bilan, à moins que le soufflet ne retombe rapidement), et du réchauffement climatique (accord avec la Chine). Sur ces dossiers, les controverses sont fortes, mais soutiens et critiques se comptent dans les deux partis.  

La fermeté de Barack Obama vis-à-vis de la Russie s'explique par des raisons de politique intérieure. Obama a été très critiqué pour avoir été trop "mou" en politique étrangère, notamment dans les dossiers du Moyen-Orient mais aussi dans sa réplique face à Daech... Et les Américains sont, en raison de la Guerre froide, enclins à la méfiance vis-a-vis de la Russie. Cette fermeté s'explique aussi par la pression des pays américanophiles d'Europe de l'Est, membres de l'OTAN , et par le fait que l'Amérique est moins exposée que l'Europe aux conséquences politiques et économiques (exportations vers la Russie, importation d'énergie) d'une détérioration des relations avec la Russie. Il s'agit d'une posture géopolitique que seuls les Etats-Unis peuvent se permettre en tant qu'unique super-puissance. Un des risques principaux pour les Etats-Unis est de bénéficier d'une moindre coopération russe sur des dossiers comme le terrorisme et l'Iran. Un autre risque d'un excès de  fermeté avec la Russie est de créer des tensions avec l'Europe de l'Ouest. Les Etats-Unis en ont assez du problème russe, il n'est pas bon d'en ajouter un deuxième, celui de relations plus difficiles avec l'Europe, principale alliée des Etats-Unis dans le dossier russe et les autres. 

Un président "libéré" de son ancienne majorité

Paradoxalement, Barack Obama est aujourd'hui libéré de l'ancienne majorité démocrate au Congrès. Il n'a donc plus à composer, avant de prendre des initiatives, avec les multiples intérêts éléctoraux et corporatistes de son ancienne majorité.  La vision d'ensemble du Président s'en trouve aussi plus forte et cohérente. A ce facteur essentiel s'ajoute une 2ème "libération" politique et electorale puisqu'il ne peut pas être candidat a sa propre succession. Les initiatives recentes annoncées par Obama (sur l'immigration, le climat, Cuba...) et qui ont été détaillées dans son discours sur l'état de l'Union, sont un moyen, pour le Président, de continuer à exister politiquement à l'approche de la fin de son mandat et face à une majorite républicaine au Congrès ainsi que dans la plupart des 50 Etats.

De plus, la situation économique et de l'emploi s'est fortement améliorée au cours des trois dernières années, sans que les classes moyennes n'en ressentent tous les effets. D'où le paradoxe de l'impopularité d'Obama et de la défaite des Démocrates en 2014. Au même moment, les "riches" ont, eux, pleinement profité de la reprise économique, notamment de la hausse de la bourse.  

Ali Khamenei

Ardavan Amir-Aslani : La structure même de l’Etat iranien, qui est une théocratie, fait que le Guide suprême revêt la quasi-totalité des pouvoirs du pays. Il peut renvoyer le Président, les assemblées, le chef d’état-major des armées ; il est chef du judiciaire… Il est le dernier recours sur toutes les questions institutionnelles qui touchent l’Iran. L’Iran est une donne majeure aujourd’hui dans la géopolitique internationale parce que ses alliés occupent des pays d’importance : Damas en Syrie, Baghdâd en Irak, Sanaa au Yémen, le Hezbollah à Beyrouth…  L’Iran a donc son mot à dire en bien des endroits.

Nous nous trouvons dans un conflit de civilisation entre l’Occident et une certaine version de l’islam, celle de l’islam sunnite personnifié par le wahhabisme saoudien en particulier. Face à lui se trouve, peut-être, la solution chiite, qui est une religion organisée, hiérarchisée, qui de par sa nature risque de connaître moins de dérapages que chez les sunnites. Une guerre se livre également entre chiites et sunnites sur l’ensemble du Moyen-Orient.

L’ayatollah Khamenei, en vertu de ses pouvoirs, diut donner son accord sur la question du nucléaire qui en ce moment même est en train de se négocier entre l’Iran et le groupe des 5+1. Ces négociations devront théoriquement aboutir à l’annonce d’un accord cadre fin mars, donc quelques semaines après l’invitation faite par M. Boehner, président de la chambre basse américaine, à Benyamin Netanyahou. Ces négociations risquent de mettre un terme définitif au conflit qui oppose l’Iran aux Etats-Unis, à l’instar de ce qui s’est passé entre Washington et La Havane. Le retour de l’Iran à sa juste place géopolitique et régionale changera totalement la donne. Le Premier ministre irakien a clairement dit que le jour où un tel accord sera signé, Daech n’aura plus que quelques jours à vivre en Irak. De plus l’Iran, de par ses réserves pétrolières et gazières, ces dernières étant les premières au monde, peut être la réponse aux besoins énergétiques de l’Europe, et le garant de l’indépendance énergétique de cette dernière face à Gazprom.

L’ensemble de ces facteurs placent l’Iran sur le devant de la scène internationale, et à sa tête, qu’on le veuille ou non, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, se trouve cette personnalité particulière qui a le dernier mot sur tout, et dont les alliés sont partout au Moyen-Orient. Même si le Président a été élu au suffrage universel, c’est l’ayatollah Khamenei qui détient le pouvoir. Ses prises de position auront donc un impact non seulement au Moyen-Orient, mais également à l’échelle planétaire. Au plan personnel, il est très dubitatif en ce qui concerne les intentions de l’Occident, il pense qu’à travers l’accord en cours de négociation les Américains veulent limiter l’exercice de la souveraineté iranienne. Mais c’est aussi une personne lucide et rationnelle, qui voit la détresse économique dans laquelle vit la population iranienne, et qui comprend qu’il faut une solution à la baisse constante des cours pétroliers et aux sanctions qui limitent ses exportations à 1 million de barils par jour. Dans un pays où 70 % de la population a moins de 40 ans, où ils n’ont pas de travail, où l’inflation frôle les 20 %, il faut que le pouvoir puisse offrir autre chose que l’ostracisme à ses jeunes.

Par ailleurs, Khamenei, avec cet accord, joue l’avenir du régime. Risquant de devenir une sorte de Corée du Nord, avec une économie en ruine, et  avec en plus les hordes sauvages de l’Etat islamique et des Talibans à ses frontières, le pays ne peut pas se permettre de faire autrement. Je suis personnellement convaincu que la signature se fera au mois de mars, et au plus tard au mois de juin.

Salman Ben Abdelaziz, nouveau roi d’Arabie saoudite (et un sous-main, Mohamed bin Nayef, deuxième prince héritier et ministre de l'Intérieur)

Ardavan Amir-Aslani : Salman Ben Abdelaziz est un roi de pacotille. Particulièrement âgé, il souffre de la maladie d’Alzheimer. Son frère qui le suit dans l’ordre de succession est également malade, et il n’a pas les qualités nécessaires pour diriger le pays. Le véritable roi d’Arabie saoudite aujourd’hui, c’est le deuxième prince héritier, Mohamed bin Nayef, ministre de l’Intérieur, qui a succédé à son père à ce poste. L’actuel roi respecte la tradition de la transmission de la couronne du frère aîné au frère cadet, mais c’est bien Mohamed bin Nayef qui dirige. Lors de toutes les rencontres avec Barack Obama, il était présent. Il est devenu le chef al-Saoud au yeux de l'Arabie saoudite et de l’étranger.

Il y a une semaine, lors d’un sommet à Marrakech des ministres des pays membres de la Ligue arabe, il a ouvertement déclaré la guerre aux Frères musulmans. Cela a pris tout le monde de court, car on ne pouvait imaginer que de tels mots puissent être prononcés ouvertement contre les Frères musulmans, qui jouissent d’un certain respect et d’une certaine crédibilité dans le monde arabe en général. Je rappelle que la Turquie est dirigée par les Frères musulmans, et que la seule fois où l’Egypte a connu des élections libres, ils sont arrivés au pouvoir. Moins d’un an après, ils ont été renversés par un coup d’Etat financé par les Saoudiens, qui ont mis le général Abdel Fattah al-Sissi au pouvoir.

Aujourd’hui, donc, l’Arabie saoudite, au travers  de Mohamed bin Nayef se positionne contre les Frères musulmans, qui globalement représentent pour les pétromonarchies du Golfe persique un danger existentiel. Pourquoi ? Parce qu’elles sont construites selon un modèle dans lequel le pouvoir vient par le haut, à travers un système clientéliste de distribution des ressources minières, alors que les Frères musulmans constituent un mouvement qui puise sa légitimité dans les élections. Mohamed bin Nayef a peur d’eux, mais aussi de l’Iran. A vrai dire, il incarne l’hostilité absolue à l’égard de cette dernière. Tout cela ne peut qu’encourager la confrontation entre l’Iran et l’Arabie saoudite.

Xi Jinping

Antoine Brunet : 2015 est l’année où la Chine dirigée par Xi Jinping veut marquer des points très importants pour faire avancer le yuan et faire en sorte qu’il finisse par évincer le dollar. C’est l’année de l’affrontement monétaire, non pas sur le cours de change, mais sur le statut : la Chine a inscrit à l’agenda 2015 du FMI la remise en cause du droit de veto dont disposent encore les Etats-Unis. C’est également en 2015 que sera redéfinie la composition des droits de tirage spéciaux (DTS), comme tous les cinq ans : la Chine, devenue première économie mondiale, entend bien forcer les Etats-Unis à travers le FMI à reconnaître le yuan comme une grande monnaie à part entière, et si possible comme l’une des premières.

Cette année 2015 est particulièrement favorable à la Chine, car la Russie, qu’elle soutient très discrètement, ne cesse de causer des soucis aux Etats-Unis, très mal engagés en Ukraine. Par cet intermédiaire, la Chine va marquer des points contre les Etats-Unis, toujours sur le front monétaire.

Une bataille qui n’attire pas l’attention des investisseurs, et encore moins du grand public, se livre sur le cours de l’or. La Chine et la Russie en achètent énormément en vue de faire monter le cours, et les Etats-Unis se débattent pour empêcher que celui-ci dépasse 1400 dollars. Mais si la Chine parvient à ses fins, elle pourra porter l’estocade en faisant valoir que le dollar ne mérite plus son statut de monnaie privilégiée.

Maintenant que les ambiguïtés sont levées, nous savons que Xin Jinping appartient à la catégorie des "durs". Certains vont jusqu’à dire qu’il veut revenir au marxisme-léninisme, à une dialectique matérialiste… Ce n’est pas un signe d’ouverture. Manuel Valls a voulu lors de sa visite de trois jours rencontrer des personnalités chinoises non inféodés au Parti communiste chinois, mais toutes se sont décommandés par crainte de représailles… Cela en dit long sur l’attitude agressive de Xin Jinping. 

Propos recueillis par Gilles Boutin

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