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Une personne cuisine au gaz, dans la ville de Caen.
Une personne cuisine au gaz, dans la ville de Caen.
©MYCHELE DANIAU / AFP

Accidents domestiques

La cuisine représente plus de 28 % des accidents domestiques, selon Olivier Jamann, secrétaire général de la Fédération Française de Prévention des Risques Domestiques (F.F.P.R.D).

Olivier Jamann

Olivier Jamann

Olivier Jamann est Secrétaire général de la Fédération Française de Prévention des Risques Domestiques (F.F.P.R.D).

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Atlantico : Dans quelle mesure la cuisine est-elle particulièrement dangereuse, notamment pour les enfants ?

Olivier Jamann :La cuisine, mais aussi toutes les pièces, sont faites pour les adultes. Un enfant avec son regard et ses jouets aura le sentiment que rien n’est dangereux, même dans la cuisine. Nos enfants jouent avec les dinettes et la cuisine n’est que la même chose en plus grand, donc il ne voit pas le danger. Souvent les accidents interviennent pour ces raisons. Notre fédération n’aime pas stigmatiser sur des dangers très particuliers : le manche de la poêle qui dépasse, le couteau qui traîne, les produits sous l’évier, le four encore chaud, etc. Certes c’est dangereux, mais tout est dangereux pour un enfant parce que la cuisine n’est pas adaptée à lui.

Les cuisines modernes sont de plus en plus technologiques. Cela a-t-il réduit les risques ?

L’avancée technologique va évidemment dans le bon sens. Les fours sont, de plus en plus, des zones froides, ou situés en hauteur, encastrés. Les tiroirs ont des freins, des amortisseurs qui permettent que les tiroirs ne pincent les doigts par un mouvement brusque. Pour autant, cela n’est pas une réponse à tout. La technologie doit être associée à la pédagogie.

Est-ce que la cuisine demeure risquée pour les adultes, y compris sur des choses plus insidieuses ? 

La cuisine en elle-même représente plus de 28 % des accidents domestiques et c’est un peu normal. C’est un endroit où l’on va utiliser des outils tranchants, des appareils de cuisson, etc. Cela démultiplie le risque. Il y a un danger intrinsèque à ces objets. C’est pour cette raison que nous ne croyons pas au zéro accident. Les brûlures sont le plus gros facteur d’accident dans les maisons, avec les coupures. Mais dans les statistiques seuls sont pris en compte les gens qui vont être hospitalisés ou se rendent aux urgences. 

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Est-ce qu’il y a des dangers liés aux intoxications au gaz ou autre ? 

Il y en a moins, notamment avec l’évolution technologique. Les détecteurs installés dans les maisons permettent de contrôler le monoxyde de carbone etc. Mais il y a une saisonnalité. Un gaz laissé ouvert qui dégénère en intoxication, ce sera plutôt l’hiver. Le problème n’est pas tant le gaz que le manque d’aération de la maison à ce moment précis. C’est une question de philosophie de vie qui crée plus ou moins d’accidents. Si l’on n’y fait pas attention, cela peut entraîner des intoxications, des maladies chroniques. Il faut donc faire attention et aérer. Et c’est sans parler des explosions liées au gaz qui entrent dans une toute autre catégorie.

Quels sont les conseils à respecter pour éviter les problèmes ?

Ce qu’il faut faire avant tout, c’est de la prévention. Expliquer aux enfants que les jouets et la réalité sont différents. Mais il y a des petites mesures de protection à prendre, notamment sur les produits ménagers. On considère qu’il ne faut pas tout aseptiser, tout mettre en hauteur et tout cacher, car si un jour le parent oublie ces précautions, cela va créer des problèmes. Il vaut donc mieux expliquer les choses à l’enfant. C’est plus long, mais nous pensons que c’est la plus efficace. 

Notre philosophie est d’essayer de réduire ce qu’on appelle le presque accident : pour un accident grave, on a presque environ 800 accidents, qui sont pour simplifier, de petits accidents. Plus on va réduire ces petits accidents, moins il y aura de chance de déboucher sur un accident grave.

Pour retrouver le site de la Fédération Française de Prévention des Risques Domestiques (F.F.P.R.D), cliquez ICI

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