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Livraisons de repas à domicile : burgers, chinois, japonais, indien… quelle cuisine est la pire pour l’environnement ?
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Dîners de pandémie

Une étude réalisée par des chercheurs de l'université de Melbourne fournit des réponses.

Pascale  Hébel

Pascale Hébel

Pascale Hébel est Directrice associée chez C-ways.

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Atlantico.fr : Un chercheur de l’université de Melbourne a comparé les types de repas livrés à domicile pour savoir lequel cause le plus de dommages sur l’environnement. Quelles sont ses conclusions et sont-elles transposables à la France ? 

Pascale Hébel : L’article de Robert Crowford, met en évidence la forte augmentation des livraisons de repas à domicile en Australie, ce qui a pour conséquence d’augmenter fortement l’usage d’emballage. En 2020, les déchets alimentaires ont augmenté de 20% avec notamment une forte part due aux emballages. Près de 10 millions d’Australiens ont utilisés les services de livraison de repas à domicile en 2020, la croissance de ce secteur est de 15% par an. La comparaison des équivalents en gaz à effet de serre selon les types de repas met en évidence que ce ne sont pas toujours les emballages en plastique qui ont les impacts environnementaux les plus forts. L’emballage d’une pizza en carton a un impact environnemental plus élevé que celui un repas chinois avec un contenant en plastique. C’est l’emballage d’un repas composé d’un hamburger qui a l’impact carbone le plus élevé avec les boites en papier, le sac en papier et le verre en carton avec un couvercle en plastique.
En France, la livraison à domicile de repas a fortement progressé mais reste peu développée. Selon une étude de Nielsen, le recours aux applications de livraisons à domicile est passé de 6% fin 2019 à 10% en juillet 2020. Selon une étude d’Experts CHR, les habitants scandinaves sont 5 fois plus nombreux à commander leur repas via internet. La hausse de l’usage des emballages liée à la livraison de repas à domicile est donc relativement faible en France.

Arrive-t-on à estimer l’impact environnemental de l’augmentation de la vente à emporter depuis le début de la pandémie ? Cette tendance est-elle amenée à durer ? Doit-on s’attendre à un impact environnemental accru ?

La vente à emporter progresse de 4 points avec la pandémie, la quantité d’emballages liée à ces repas augmente donc de 4 points. Depuis le 1er janvier 2021, les plastiques à usage unique, comme les pailles, verres, sacs ne sont plus autorisés par la commission européenne. Les emballages vont donc être remplacés par du carton ou du papier. L’étude Australienne semble suggérer que le coût carbone pour produire ces emballages en papier ou carton sont plus importants que ceux pour produire du plastique. Le plastique reste plus toxique pour l’environnement quand il n’est plus utilisé.  

Consommer au restaurant serait-il plus écoresponsable ? 

Se déplacer dans un restaurant pour y manger a sans doute moins d’impact environnemental à condition de se déplacer à pied ou en vélo et à condition de ne pas partir avec un doggy bag contenant les restes du repas. On peut aussi revoir les livraisons à domicile en imaginant des systèmes avec des contenants qui sont rapportés par les clients comme cela se pratique de plus en plus avec les achats de produits en vrac. Les pratiques du zéro déchet sont de plus en plus répandues. La diminution des emballages est réelle du côté des produits proposés en grandes surfaces (suppression ou diminution des cartons de suremballage sur les yaourts, dentifrices, efforts sur les bouteilles en plastique avec des plastiques plus légers). Le développement du e-commerce dans tous les secteurs pose la question des suremballages, on peut espérer que des optimisations seront proposées pour limiter les déchets.

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