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La Chine, la Russie et l’Iran prouvent qu’ils ne pourront pas survivre longtemps sans respecter les règles de l’économie de marché.
La Chine, la Russie et l’Iran prouvent qu’ils ne pourront pas survivre longtemps sans respecter les règles de l’économie de marché.
©Atlantico / Marie Slavicek

Atlantico Business

La Chine, la Russie, l’Iran prouvent qu’ils ne pourront pas survivre longtemps sans respecter les règles de l’économie de marché. Le capitalisme n’est pas nécessaire ? Les règles de l’économie de marché, oui.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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« Un grand pays ne peut être grand que sil est aussi tout une grande puissance économique ». Cest Catherine Nay qui rapporte cette phrase de Georges Pompidou dans son magnifique « théâtre du pouvoir » qui raconte, par le détail, un demi-siècle de politique française. Cest une forme de vérité que les spécialistes de géopolitique devraient méditer quand ils essaient de nous éclairer sur lactualité du monde.

Lannée 2022 nous aura montré les limites atteintes par les Etats autoritaires. Car si la Chine, la Russie ou lIran font tellement de mal, et éprouvent tellement de difficultés à imposer leur ambition souvent funeste, cest quils ne sont pas devenus de grandes puissances économiques

Et sils ne sont pas devenus de grande puissance économique, alors quils avaient les hommes pour travailler et les richesses naturelles à exploiter, cest parce quils nont jamais pu appliquer et respecter les règles de l’économie de marché.

Quand la Russie sest libérée du joug communiste dans les années 1990, la guerre froide qui opposait deux parties de la planète sest éteinte. Le système occidental géré selon des logiques décentralisées du capitalisme libéral sest imposé.  Sauf quun demi-siècle plus tard, on saperçoit que le président de la fédération de Russie na surtout pas abandonné les valeurs et les moyens de l’étatisme. Les outils de production, les actifs ont été redistribués à quelques oligarques, les marchés russes se sont ouverts à loccident, mais la Russie nest pas devenue pour autant un pays très riche. Et pour cause : peu dinvestissements en infrastructures, en éducation, en social. Le peuple russe a perdu une forme de sécurité mais na pas bénéficié de la prospérité économique quon lui promettait.

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En Iran, quand la révolution a balayé le Shah parce quil voulait occidentaliser trop vite son pays, il a été remplacé par des religieux qui, sous la protection de Dieu, ont installé un pouvoir autoritaire, ultra centralisé. Les religieux nont pas redistribué la richesse, ils lont utilisé pour sarmer et se protéger en maintenant lordre.

La Chine est entrée dans lOMC au début du 21e siècle, parce que les dirigeants chinois voulaient simmerger dans l’économie mondiale. Les Chinois ont beaucoup profité de la mondialisation sans pour autant souvrir aux méthodes occidentales et redistribuer au plus grand nombre leurs richesses. Le résultat, cest quaujourd’hui, un malheureux virus quil nont pas voulu voir au départ et contre lequel ils n’ont pas voulu se défendre autrement quen senfermant, les dérègle et les fragilise. La Chine na pas les moyens de se combattre le covid. Comment pourrait-t-elle devenir la première puissance mondiale comme elle la promis à son peuple? Réponse, elle ny parviendra pas sil elle nadopte pas quelques principes de liberté qui gère l’économie de marché.

Lactualité de lannée 2022 nous montre à l’évidence quun État autoritaire est fragilisé par linflation, la misère, les inégalités sociales et surtout par labsence de libertés individuelles.

Le niveau de prospérité économique et la capacité de créer de la richesse dépend étroitement de deux choses :

Un : Des libertés individuelles et notamment des libertés de bouger, dinnover, de travailler et sans doute de senrichir.

Deux : du respect des contrats et des accords. Donc du droit.

Avec les libertés individuelles et le respect du droit, on peut bénéficier dun climat de concurrence et la concurrence est évidemment facteur de progrès et de création de richesses.

La question de la redistribution des richesses créées est un autre problème, beaucoup plus politique. Ceci étant, cette redistribution passe le plus souvent par loutil capitaliste et la démocratie politique.

Toutes ces questions font affreusement peur aux dictatures et même aux États autoritaires. La puissance économique dépend de l’économie de marché qui entraine de facto la concurrence individuelle, et par conséquent, le débat politique donc la démocratie.

Dans lhistoire de lhumanité, les dictatures nont jamais voulu reconnaitre que la prospérité économique dépendait de l'économie de marché et pour cause. L’économie de marché implique la liberté individuelle qui lamine leur autorité.

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