En faisant ses annonces sur le budget 2026, François Bayrou est sans doute le plus lucide de nos responsables politiques sur le risque qui pèse sur la dette française.
17 juillet 2025Le Réseau Atlantico
Best-Of du 12 au 18 juillet
Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.
Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.
En faisant ses annonces sur le budget 2026, François Bayrou est sans doute le plus lucide de nos responsables politiques sur le risque qui pèse sur la dette française.
La surprise est qu’il n’y a pas de surprise. François Bayrou a repris son diagnostic, ses chiffres et les contraintes. Il a rappelé son ambition : que la France évite de se fracasser sur le mur des dettes. Il savait qu’il n’avait pas de majorité, il a donc mis le paquet pour convaincre les marchés et peut-être les Français, qu’il n’y avait pas d’autres solutions que de le suivre.
Les bourses européennes ont évidemment démarré la semaine à la baisse, mais aucune n’a cédé à la panique et elles attendent un changement d’attitude de Donald Trump avant le 1er août. Les boursiers sont nerveux mais trouvent dans l’actualité des raisons économiques et politiques de rester zen.
En ce début d’été Nvidia, qui fabrique le cœur de l’intelligence artificielle est devenue l’entreprise la plus chère du monde. D’une valeur de 4000 milliards de dollars, elle vaut plus chère que le PIB français, plus que l’ensemble de l’endettement ...
François Bayrou est bien décidé à rendre publiques les grandes lignes du budget 2026, dès que les feux d’artifice du 14 juillet seront éteints. Il veut que la France parte en vacances avec les vrais chiffres de la situation budgétaire et les contraintes qu’il faudra assumer à la rentrée. Avec ou sans lui.
Ce que le Sénat propose est kafkaïen : réévaluer les subventions et les aides aux entreprises qu’il estime à plus de 211 Milliards d’euros et leur fixer des contreparties. Le Sénat aurait pu proposer de les supprimer et de baisser les impôts à concurrence pour toutes les entreprises. Cela aurait été plus efficace.
Compte tenu de la pagaille politique, François Bayrou n’a plus qu’un seul objectif : préparer un budget qui permettrait de calmer les marchés et d’éviter un défaut de paiement sur le marché obligataire.
Le Premier ministre de la France a rarement eu un taux de popularité aussi bas, et les personnels politiques ont rarement été aussi décourageants. Pourtant, les chefs d’entreprises ont besoin d’avoir un gouvernement.
Les plus de 500 participants aux Journées Économiques ont quitté Aix-en-Provence avec le sentiment partagé que l’année allait être catastrophique, moins sur le plan économique que sur le terrain politique. Ils n’ont plus aucune confiance dans le personnel politique .
Éviter un krach mondial et offrir une alternative aux défaillances politiques. Dans un monde qui n’a jamais été aussi violent, les chefs d’entreprises se retrouvent investis de la nécessité d’offrir des solutions pour assumer le choc des réalités là où les organisations politiques échouent un peu partout.
Opposée sur la stratégie énergétique, la droite se fracture : tandis qu’au Sénat elle s’accroche encore au credo écologiste, celle de l’Assemblée nationale plaide pour freiner éolien et solaire, couper les subventions et revenir à une électricité moins coûteuse, un blocage qui exaspère les milieux d’affaires.
Bercy va s’occuper des chefs d’entreprise et François Bayrou des corporatismes, des fonctionnaires, des retraités qui auront tout l’été pour pleurer. Après les « câlins » que va confirmer aux chefs d’entreprise réunis à Aix-en-Provence ce week-end qu’il ne leur toucherait pas un seul cheveu… c’est François Bayrou qui laisse filtrer ce qu’il prépare côté des dépenses publiques pour redresser le budget 2026.
En excluant toute hausse d’impôts pour les entreprises, Éric Lombard force l’exécutif à se tourner vers une réduction massive des dépenses publiques. Une ligne risquée, mais assumée.
En une semaine, l’actualité géopolitique a fait baisser l’indice de la peur mondiale, mais le Trump show a continué de détériorer la situation économique américaine : l’inflation progresse, la consommation et le PIB piquent du nez.
L’arrivée de l’Allemagne sur le marché de la dette va encore aggraver le problème français. Tous ceux qui ont pensé que l’endettement de l’Allemagne allait nous aider à surmonter notre fardeau se trompent. La dette allemande va souligner l’irresponsabilité des politiques français et augmenter nos risques de faillite.
Quel pays ! La classe politique enferme la France dans une idéologie de promesses irréalisables, ce que tout le monde sait, mais ce qui paralyse le monde du business à l’heure où nous aurions besoin de croissance et de compétitivité pour sortir de l’isolement, donc de pragmatisme.
François Bayrou veut à tout prix débloquer la réforme des retraites et ensuite se mettre sur le budget. Il fera tout pour éviter la censure, mais ce faisant, il va se barrer la route d’accès à la présidentielle. Parce qu’il y pense lui aussi ?
Le ministère du tourisme s’attend à un retour massif d’une clientèle internationale, mais ces visiteurs ne dépensent pas d’argent chez nous. C’est un vrai problème qui va obliger les professionnels à se remettre en cause.
Ce lundi aurait pu être un lundi noir, mais la façon dont Donald Trump a préparé et décidé les frappes contre les installations nucléaires en Iran a impressionné les milieux d’affaires, qui ne craignent plus un embrasement de la région.
Les entreprises françaises se portent bien, mais en dévoilant pourquoi, la Banque de France indique aussi que les facteurs de fragilité sont principalement imputables aux excès de la fiscalité et aux incertitudes politiques.