Israël-Palestine, un match technologique au-delà du conflit<!-- --> | Atlantico.fr
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Tel Aviv, en Israël, est une ville où fleurissent les start-ups.
Tel Aviv, en Israël, est une ville où fleurissent les start-ups.
©JACK GUEZ / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Pendant que les « échanges » de roquettes se poursuivent sur cette partie du monde en guerre depuis 70 ans pour certains, depuis toujours pour les autres, c’est un moment parfait pour revenir sur le modèle Israélien, qui en matière d’innovation, est l’un des plus avancés au monde, un modèle issu de l’intelligence et du travail, du traumatisme et de la peur, sur ce territoire entouré de tant de puissances qui en souhaitent la disparition.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Ce n’est pas mon rôle, ni ma compétence que de commenter ce conflit. A quoi cela servirait-il d’ailleurs, tant les discours sont crispés, tendus, frisant la violence quand on parle d’Israël, preuve que ce conflit a bien un soubassement antisémite profond, car aucun autre conflit armé dans le monde ne suscite ni manifestations, violentes ou non, de débats télévisés ou d’invectives aussi puissantes.

Pour un article sur le Mali ou le Soudan, le conflit entre l’état démocratique Israélien, le seul pratiquement dans cette région et ceux qui financent sa destruction, en produit des milliers à travers le monde. Plutôt protecteur aux USA, toujours limite en France ou en Europe, qui sont chargées d’une histoire plus portée vers la dénonciation du Juif qu’à son soutien. Le combat idéologique qui agite les manifs, interdites ou non, et nombre de plateaux TV, permet à nombre de partis, dont les Insoumis, de prétexter un soutien à Gaza pour mieux masquer une défiance (pour ne pas dire bien pire) à l’égard d’Israël. Le soutien à Gaza est souvent un faux-nez pour ceux qui ne peuvent venir à la télé pour avouer qu’ils détestent les Juifs ! Le fait que le Hamas, un groupe terroriste islamiste, détourne les aides humanitaires pour s’offrir de l’immobilier et des jets privés, et soit financièrement capable de lancer 1800 roquettes en quelques jours, ne semble pas faire pencher la balance du bon côté, et le fait que l’autorité Palestinienne soit corrompue et riche à millions pendant que son peuple meurt de pauvreté à Gaza, ne permet pas à la raison de l’emporter pour autant. Le véritable ennemi de la Palestine, c’est le Hamas et l’autorité Palestinienne, qui ont plus que qui que ce soit, intérêt à ce que ce conflit dure, car ils en tirent pouvoir et enrichissement. Mais un entrepreneur ne doit pas se mêler de cela. C’est pourquoi je vais vous parler d’économie !

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En 2009, parait un livre devenu une « bible », Israël, la « Start-up Nation », une expression volée par Emmanuel Macron et utilisée le jour où il se rendit chez Xavier Niel à la StationF. Pourtant nous en sommes bien loin, mais l’expression a porté et marque à quel point Israël est un modèle incroyable, qui passe plus de temps à innover qu’à fabriquer des bombes. Mais justement, à l’origine, c’est l’impérieuse nécessité pour ce petit pays de 6M d’habitants de protéger sa population des terroristes qui l’entourent, qui a donné naissance à ce que chacun sur terre s’accorde à considérer comme l’écosystème le plus innovant au monde. Plus que la Silicon Valley, plus que la Corée, plus que la Chine encore à ce jour. La capacité d’Israël de transformer en applications privées, civiles, des innovations militaires, a été brillante, et la taille du pays a permis que se rencontrent plus facilement, de façon plus fluide, les acteurs destinés à fabriquer de la « bombe économique », des start-up incroyables que vous connaissez et utilisez chaque jour sans souvent le savoir.

Quelques exemples ? Quand vous buvez gazeux, en fabriquant vos propres bubulles à la maison avec soda-stream, vous utilisez une technologie Israélienne. Quand pour déjouer les plans machiavéliques de Anne Hidalgo pour tuer le trafic Parisien, vous vous connectez à Waze, et roulez grâce à une idée Israélienne. Même chose quand vous vous improvisez trader, et le faites en vous inscrivant sur E-Toro. Le site qui aura révolutionné le coworking est aussi le fait d’un Israélien. We Work reste, malgré ses déboires (en termes de valorisation) le référent en la matière. Mais aussi Gett le « petit Uber » ou encore Lemonade, la compagnie d’assurance qui défraie la chronique aux USA.

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Aux USA, car l’obsession d’une start-up Israélienne, c’est de devenir mondiale, en passant par la case « Uncle Sam », la seule terre promise pour ceux qui veulent dépasser un « non-marché » de 6M de personnes pour conquérir le monde. Il y avait il y a encore peu, plus de sociétés nées en Israël cotées en bourse aux USA que tous les pays Européens réunis !!

Il y a plus de 20 licornes en Israël, quand la France en aligne moins de 8. Le génie Israélien, un sens incroyable du travail et de la résilience, une obsession pour la conquête mondiale, un écosystème fou et une formation qui fait l’admiration du monde entier, loin de la haine manifestée au quotidien dans nos rues ces derniers jours. La Corée envoie chaque année des étudiants, des PHDs, pour étudier pourquoi les kabbalistes, sont si doués en programmation, défiant les lois de « l’apesanteur » technologiques. Le fait de devoir, par formation, s’imposer de regarder un même texte, sous plusieurs angles, est l’un des secrets qui font de ces hommes, des programmeurs stratosphériques lorsqu’ils passent dans la vie « réelle ».

En Palestine, on crée également de belles boîtes, et souvent certains Israéliens investissent dans leurs start-up, de la même façon que les riches familles Palestiniennes, investissent dans les start-up Israéliennes. Ne jamais oublier que 20% de la population Israélienne est Arabe et que vous pouvez être servi en hébreux, par une jeune fille Arabe foulardée au Mac Do à Tel Aviv. Le mélange au quotidien marche plutôt bien, notamment du fait qu’Israël offre l’éducation et la santé, gratuitement, aux Arabes Israéliens, sans oublier une protection sans pareille aux Druzes, persécutés par les Etats voisins. Aller au vieux marché de Tel Aviv vient souvent changer les visions stéréotypées véhiculées ici.

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Nombre de brillants techno Palestiniens, surtout à Ramallah, ont fondé de magnifiques start-up et les incubateurs y ont un grand succès. Il existe même des incubateurs proche de Bethléem notamment, conçu par les Israélien pour regrouper chrétien, musulmans et juifs dans la même structure. J’avais eu le plaisir de recevoir ses dirigeants, palestiniens et israéliens à Paris, il y a quelques années. Bien entendu, l’organisation quotidienne, ne permet pas aux Palestiniens d’accéder aux mêmes marchés, compétences, financements. Cela devrait être renforcé, car la réussite économique permet de surpasser les différences religieuses et culturelles, bien plus sûrement que n’importe quel traité de paix. Il faut donc se concentrer (aussi) sur cet aspect du travail en commun, sur ce qui unit, ce qui rassemble. De ce point de vue, on n’a jamais rien trouvé de mieux que la réussite pour unir les hommes et leur donner un destin commun. Il existe dans cette région une locomotive, qui pourrait encore plus bénéficier aux Palestiniens et qui serait positive pour les Israéliens également. Une fois de plus l’entrepreneuriat peut-être l’un des parents riches de la Paix.

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