Faut-il en finir avec la violence à la "Taxi Driver" ou à la "New York 1997" ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Image extraite du film "Taxi driver".
Image extraite du film "Taxi driver".
©Flickr

Mieux que "honte à la police !"

"Taxi Driver" et "New York 1997". Deux grands films et deux visions de la violence new-yorkaise presque soignée depuis. Parfois l'exemple américain peut avoir du bon.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Dans un petit cinéma de province où je suis, on projette Taxi Driver, sans doute le plus beau et le plus bouleversant des films de Martin Scorsese. Il a plus de trente ans et son effet dévastateur est resté intact. On y voit un chauffeur de taxi qui sillonne New York la nuit. La métropole américaine, c’est Sodome et Gomorrhe. Du sang, du sexe, de la violence, de la haine. Un bal tragique où se côtoient camés, proxénètes, assassins, prostituées mineures et voyous. Face à cette pourriture envahissante, le chauffeur de taxi sombre dans la folie.

Il va nettoyer, purifier, tuer. Un justicier ? Non, un rédempteur. Car le film de Scorsese est profondément christique dans sa volonté d’éradiquer le mal. Dans les mêmes années que Taxi Driver fut tourné un autre film, New York 1997. Là, pas de rédempteur. Pas d’extermination des méchants et du mal. Juste l’isolement le plus absolu. Des centaines de milliers d’êtres corrompus et malfaisants sont parqués sur l’île de Manhattan, devenue le réceptacle de tout ce que la ville compte de glauque et de moisi. Tueurs, voleurs, trafiquants de drogue : un gigantesque dépôt d’ordure… Et tout autour l’eau et des hélicoptères prêts à éliminer quiconque tenterait de sortir de ce purgatoire mérité.

L’apocalypse n’est pas toujours inéluctable. New York est devenue une ville apaisée (relativement). Ses maires successifs ont prôné, et appliqué, une politique dite de « tolérance zéro ». La police de la ville a mené des actions qualifiées par leurs contempteurs d’agressives. Parallèlement, des millions de dollars ont été dépensés pour aider délinquants et criminels à ne pas tomber dans la récidive. Ce programme a été initié par le maire de New York Michael Bloomberg et le milliardaire George Soros. Il cible, tel est son énoncé, les jeunes délinquants d’origine « portoricaine et noire » qui constituent l’essentiel de la population carcérale new-yorkaise.

Les États-Unis sont cet étrange pays où l’on nomme les choses, le mal, la maladie, pour tenter d’y remédier. Tous les délinquants sont identifiés non pas pour les stigmatiser mais pour les aider. Les psychologues, policiers et assistantes sociales qui accompagnent les délinquants portoricains et noirs sont le plus souvent de la même origine qu’eux : ils connaissent leurs problèmes, leurs pulsions et leurs codes de langage. La France, elle, n’est pas un pays étrange. La France se vit comme un pays d’élite qui n’a que mépris pour les bizarreries yankee. Différencier le mal ? Mais c’est du racisme ! Elle se refuse à mettre des noms sur ses délinquants. Elle ne veut pas que les choses soient nommées. Elle rejette tout diagnostic sécuritaire qui serait basé sur ce qu’elle nomme, pour le confort paresseux des bien-pensants, la « discrimination ethnique ou religieuse ». Et ce faisant, avec les meilleures intentions du monde, elle court tout droit vers l’enfer de Taxi Driver et de New York 1997...

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Eyrolles éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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