En bon chef d’entreprise, Emmanuel Macron devrait savoir que l’urgence serait de satisfaire les clients et les clients ont besoin de….<!-- --> | Atlantico.fr
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Emmanuel Macron va s'exprimer lors du journal de 13h ce lundi 24 juillet.
Emmanuel Macron va s'exprimer lors du journal de 13h ce lundi 24 juillet.
©EMMANUEL DUNAND / AFP

Atlantico Business

Le président s’adresse aux Français pour leur dire qu'il va falloir se mettre au travail, au moment du départ en vacances. Le moment ne paraît pas des plus opportuns. Mais s’il répond aux vrais besoins...

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Les Français ont besoin de sécurité et de progrès pour eux et leurs familles… Puisque le président de la République aime les chefs d’entreprise, le monde du business a du mal à comprendre qu’il n'arrive pas à être écouté de ses clients… En réalité, personne ne sait ce qu'il va dire. Mais tout le monde sait qu’il devrait simplement promettre de faire ce dont on a besoin.

Machiavel, dont on dit que c’est l'un des auteurs préférés du président de la République, l'a pourtant écrit et répété. Le prince qui gouverne a pour mission de satisfaire son peuple, quelle que soit l'organisation politique, sinon d'une manière ou d'une autre, le peuple finira par s'en débarrasser. Ce qui vaut pour l'homme politique vaut pour tout homme de pouvoir, notamment aujourd'hui pour les chefs d’entreprise. Le chef d’entreprise qui ne satisfait pas ses clients finit par ne pas avoir les moyens de satisfaire les actionnaires et ses salariés.

De tous les sondages et les analyses, les besoins des Français peuvent se résumer à deux types de demande : une demande de sécurité et une demande de progrès. Ces demandes ne sont ni de droite, ni de gauche. Elles peuvent être habillées par des idéologies différentes, mais elles décrivent les mêmes objectifs : vivre mieux.

Premièrement, le besoin de sécurité est d'abord un besoin de sécurité civile et civique. Les émeutes à répétition, l’augmentation de la délinquance, l'impuissance relative des forces de l'ordre et de la justice, diffusent un climat d'insécurité qui rend la vie quotidienne stressée et stressante.

Deuxièmement, le besoin de progrès est également partagé parce que la conjoncture, l'inflation, les effets d'une concurrence qui parfois nous dépasse donnent le sentiment que le progrès économique et social est difficile à atteindre et, du coup, les promesses de prospérité sont hypothéquées par une mauvaise gestion des comptes publics.

N’importe quel chef d’entreprise face à l'évolution d'un tel marché s'interrogera très rapidement sur les moyens à mobiliser, parce que l'entreprise France coûte affreusement cher pour des résultats qui ne sont pas satisfaisants. Elle coûte tellement cher qu'elle se met en risque de défaut de paiement sans que ça puisse inquiéter le moins du monde du côté de l’Élysée. Bercy a beau tirer le signal d’alarme, tout se passe comme si l’Élysée ne l'entendait pas, ce qui contribue à l'inquiétude.

Sauf erreur d’analyse, le président de la République est évidemment attendu sur la stratégie qu'il compte mettre en place pour répondre à ces deux types de besoins.

Au niveau des moyens de sécurité, il existe un problème d'organisation et de management et une prise en compte des éléments d'insécurité : dans la rue, dans les quartiers, sur le logement, l'école, les transports... Et cela n'est pas résolu par la simple confirmation dans leur fonction de certains ministres qui ont pourtant fait de leur mieux à l'intérieur et à la justice, car ils ne peuvent faire des miracles sans l'affichage d'une volonté politique forte pour faire régner l'ordre. La nomination de Gabriel Attal, si brillant soit-il, à l'éducation mais en réalité à la tête de la fonction publique, ne suffira pas non plus à rendre le travail plus efficace. Parce que le problème principal de la France est là : ce pays ne travaille pas assez et souvent mal.

Au niveau des moyens financiers, il va falloir laisser jouer Bercy, qui doit coordonner la nécessité de réduire les dépenses publiques de fonctionnement pour ne pas augmenter les impôts, et le devoir moral de tout gouvernement d'engager des investissements sur l'énergie et la lutte contre le réchauffement climatique. Bercy a forcément les moyens de résoudre cette équation à condition qu'on ne signe pas chaque matin des chèques pour étouffer une grogne ou une colère sociale qu'on n'avait pas sentie arriver.

La situation de la maison France n’est pas catastrophique, elle dispose d’atouts exceptionnels, mais la gouvernance peut sembler par moments un peu désolante. S'adresser au pays pour les inviter à se mettre au travail le jour où il part en vacances n'était peut-être pas le meilleur moment.

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