Macron sur Brut : un sommet indépassable de démagogie <!-- --> | Atlantico.fr
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Emmanuel Macron Brut entretien
Emmanuel Macron Brut entretien
©BERTRAND GUAY / AFP

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Avec lui, cette discipline devient un huitième art.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Brut est un site jeune et fait pour les jeunes. Et parmi eux, beaucoup de jeunes « issus de la diversité ». Macron, en bateleur expérimenté, sait comment soigner son public. Il se rend dans un Ehpad et déclare que la France est reconnaissante à ses seniors. Il rencontre des maires et les félicite d'être le maillon indispensable de notre démocratie.

Sur Brut, il sait bien sûr à qui il s'adresse. C'est pourquoi il a jugé nécessaire de dénoncer les « contrôles au faciès » trop souvent pratiqués, selon lui, par la police. Ecoeurés, les syndicats policiers protestent et annoncent qu'ils ne feront plus aucun contrôle si le président de la République ne retire pas ses propos. C'est pas demain la veille qu'il va le faire.

Dans le souci d'être encore plus en phase avec son public, Macron s'est approché du sommet de l'Everest de la démagogie. Il a déclaré que de nombreux Noirs et Arabes avaient joué un rôle glorieux dans l'Histoire de France. « Je souhaiterais que des rues, des avenues, portent leur nom et qu'on leur érige des monuments », a-t-il lâché.

Le chef de l'Etat oublie un peu vite que de telles décisions sont du ressort des municipalités. Mais peut-être ne s'agit-il pas vraiment d'un oubli mais plutôt d'un bouclier protecteur ? Si des maires refusent d'accéder à ses désirs et négligent ces héros noirs et arabes, le chef de l'Etat pourra toujours dire qu'ils sont racistes...

Reconnaissons à Macron qu'il sait précisément ce qu'il veut. Il a fixé entre 300 et 500 les noms de ceux auxquels il veut que la France rende hommage. Pourquoi 300, 500 et pas 120, 70 ou 50 ? Évidemment qu'il a déjà la liste. Pour l'élaborer, ses sherpas qui l'aident à gravir les pentes difficiles de son Himalaya, ont dû travailler dur.

Pour le moment – car grande est notre ignorance – nous nous contenterons d'Aimé Césaire qui a déjà son nom sur des dizaines de rues françaises. Notons également que l'émir Abd el-Kader, adversaire courageux du maréchal Bugeaud, a une rue près de la Grande Mosquée de Paris.

Une mention spéciale s'impose pour Léopold Sédar Senghor : la passerelle qui enjambe la Seine entre Solférino et les Tuileries est à son nom. Et dans le 12e arrondissement, il y a une place Félix Eboué : ce Guyanais fut fait compagnon de la Libération par De Gaulle. Nous, on trouve ça pas mal. Mais Macron pense que c'est insuffisant. Le meilleur, ce sera quand même quand il y aura une avenue Zinédine Zidane. Mais pour ça, il faudra patienter.

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