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Double choc : la Finlande abandonne son expérience de revenu universel et les Français adoptent un avis positif sur la mondialisation... mais que se passe-t-il ?
©Aurore BELOT / AFP

Atlantico Business

La Finlande a décidé d’arrêter le revenu universel, ça ne marche pas. Quant aux Français, ils commencent à comprendre les intérêts de la mondialisation.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Décidément, c’est un peu le monde à l’envers. Il y a des jours comme ça où l’actualité nous apporte quelques informations qui peuvent paraître anodines qui déboulonnent quelques idées reçues, quelques certitudes qui peuvent marquer un vrai changement ... Qui sait ?

La première est tirée de la dernière étude de l’institut ViaVoice pour BFM Business, qui indique a la surprise générale que la majorité des français considère que la mondialisation est désormais une bonne chose pour l’économie en générale et pour leur propre situation. Alors la majorité est très courte, puisqu’elle porte sur 53%. Mais on partait de tellement loin. En 2013, 83% des français étaient fondamentalement pessimistes sur les effets de la mondialisation. D’ailleurs, ils étaient pessimistes sur tout : leur avenir, leur situation et celle de leurs enfants. Autant dire que les français en pleine dépression ne croyaient plus en rien. Ils étaient frileux, jaloux et envieux. Ils considéraient que c’était mieux « avant » et que surtout, c’était beaucoup mieux pour les allemands, les belges, les hollandais et même les anglais. 

En 5 ans, la majorité des français est revenue dans le camp des optimistes. Plus de 32% estiment même que la France est performante, que la marque française est porteuse de performance. Et que la France a des opportunités désormais plus fortes que l’Allemagne ou les pays de l’Europe du nord.

Avec des entreprises uniques au monde, qui servent de locomotives sur les marchés mondiaux. Les Renault, PSA, Airbus, LVMH, L’Oréal, Dior, Chanel ou Danone.

Alors le sondage ViaVoice ne dit pas pourquoi ça va tellement mieux, mais les analystes politiques et les économistes le savent. La France, comme l’ensemble des pays occidentaux, a bénéficié d’un alignement de planètes hyper favorable à une croissance mondiale supérieure à 3%, des taux d’intérêt très bas, des prix du pétrole très bas et des pays émergents qui accèdent au développement. Parallèlement, la France a commencé, lors du quinquennat précèdent, à prendre des mesures plutôt favorables aux entreprises (le Cice). Et surtout depuis un an avec Emmanuel Macron, le pays a adopté une politique pro-business, avec des premières réformes structurelles qui peuvent modifier notre logiciel, sans parler de l’incarnation de ce pays avec Emmanuel Macron qui impressionne les milieux internationaux et surtout les investisseurs. Personne ne pouvait penser que l’opinion elle-même était en train de se convertir majoritairement à la mondialisation et que les français considéraient qu‘ils pouvaient en profiter.

Cela dit, il reste évidemment en France des facteurs de fragilité extrême. Le pays doit vivre avec une triple fracture, dixit le sondage : géographique, générationnelle et sociale. En bref, la France est coupée en deux. Avec d’un coté, une France qui profite de la modernité et de la mondialisation et de l’autre, qui se retrouve déclassée, économiquement et sociologiquement et surtout qui voit mal comment sortir de ce déclassement.

Toute la question est de savoir si le mode de fonctionnement lié au digital et à l'international va être suffisamment puissant pour réduire ces fractures.

La deuxième information nous est venue de Finlande et elle va bouleverser la manière de penser de beaucoup d’hommes politiques et de responsables syndicaux.

La Finlande a décidé de ne pas prolonger l’expérience de revenu universel décidée il y a deux ans. La Finlande était le premier et le seul pays au monde à avoir mis en œuvre un revenu universel de 560 euros par mois. Ce revenu est encore aujourd'hui distribué à 2000 chômeurs sans aucune condition ou obligation. Ce revenu était d’ailleurs maintenu en cas de reprise d’emplois.

Cette expérience était suivie par le monde entier, parce qu’on considérait que le revenu universel pouvait être une réponse à la situation économique et sociale. Les économistes et les politiques de gauche comme de droite adhéraient à cette idée conceptualisée par les libéraux, qui y voyaient l’outil universel de redistribution de revenus crées par la compétitivité. Pour être plus justes, les économistes libéraux sont plus partisans de l’impôt négatif que du revenu universel.

L’idée qu'il y a derrière tous ces projets était de dire que le progrès technique va générer de la productivité et détruire des emplois, d’où la nécessité de revoir le système de redistribution.

La Finlande a décidé d’arrêter l'expérience parce que le gouvernement a commencé à faire ses comptes et s’est aperçu de deux choses :

Un. Le revenu universel lui coutait très cher et l’obligeait à prévoir une augmentation de l’impôt sur le revenu.

Deux. Le revenu universel n’a eu aucun impact sur l’emploi.

Quoi qu’il en soit, cette décision finlandaise donne un coup d’arrêt à un projet qui faisait rêver tous les partis de gauche du monde. On se souvient de la campagne présidentielle française. Il va donc falloir remettre les outils de redistribution sociale en discussion, parce qu’il faudra bien trouver une solution si, contrairement à ce que nous promettait Schumpeter, l’intelligence artificielle et la révolution des robots dispensent une partie des populations de travail. En attendant, les militants d’une sociale démocraties un peu moderne vont devoir produire des idées neuves s’ils veulent apporter une alternative au libéraux.

Il avaient le revenu universel .. Si les pays nordiques , modèles entre les modèles de la gestion politique l abandonne , les français et les autres n ‘ont pas  de plan B..  

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