Ce que vous pourrez faire et ne pas faire cet été pendant les vacances<!-- --> | Atlantico.fr
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Des vacanciers profitent du soleil à la plage.
Des vacanciers profitent du soleil à la plage.
©BORIS HORVAT / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Cet été vous privera de nombres de petits bonheurs qui étaient permis avant le Covid. Certains d’entre eux seront encore accessibles à l’étranger.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Alors, où partir en congés pour oublier l’état de désolation de ce monde de brutes ? Vous n’imaginiez pas trouver la réponse dans Atlantico, de la part d’entrepreneur égaré dans l’analyse de la société, eh bien vous n’êtes pas au bout de vos surprises !

Ce qui va vous manquer le plus cet été, ce sont les prix du passé. Ces prix issus de l’obsession française pour le « pouvoir d’achat », qui grisaient nos journées de shopping, ce petit nuage sur lequel vous marchiez dans les hypermarchés, lié au fait de vivre cette sensation si douce de pouvoir acheter sans vraiment dépenser. Ces journées alimentées par notre grande distribution qui, à chaque fois qu’elle baissait un prix au nom de ce principe maudit, oubliait de nous rappeler qu’elle tuait en même temps un emploi en France, condamnait une PME/PMI à mort. Qu’elle menait au chômage tous ceux qui, incapables de produire un T-shirt à quelques centimes ou un Jean’s à moins de 10 euros, devaient laisser leur place à un Chinois, Indien, Pakistanais, Vietnamiens, et n’avaient plus qu’à rejoindre les rangs de ces millions de chômeurs que nous n’arrivons pas à ramener à l’emploi.

Ces prix-là, c’est terminé. Désormais les prix atteignent des montants aussi élevés que les températures au moment de la canicule. Ça chauffera du côté carte bleue, sans apporter à personne, ni emploi, ni marge, ou si peu. Quelques producteurs en profitent bien au passage, augmentant de 30% des produits qui, au pire, ont subit une hausse de quelques pourcents de leur coût d’achat. Certains jours l’inflation a bon dos, et on aime tondre les œufs dans ce pays. Alors, pour ceux d’entre vous qui font partie de notre classe moyenne en plein déclin, ou de ces pauvres plus pauvres que notre politique Covid du quoi qu’il en coûte a pu engendrer, vous ne consommerez pas cet été, ou si peu. Vous pourrez regarder les vitrines pour mieux réaliser que les étiquettes qui y vivent valsent, certes, mais que nous ne connaissez pas les pas de cette valse-là.

La seconde chose que nous n’aurez pas, c’est un litre d’essence à prix décent par essence ! Partout dans le monde, le prix du pétrole est plus bas qu’en France, et personne ne trouve chez nous, à y redire. 90cts à Abidjan, 1eur au Brésil, 90cts aux USA, alors qu’il culmine à 1.8eur (jusqu’à 2 euros) à Paris. L’État dépensier pendant le Covid se refait sur vos vacances, vous n’y voyez aucune raison de vous révolter ? Alors préparez-vous à dépenser sur l’autoroute, ce qui aurait pu vous offrir 2 ou à 3 jours d’un petit hôtel bucolique en Bretagne Sud, ou Nord, si vous préférez la neige (je plaisante bien entendu, comme disait Coluche il n’y neige pas tous les jours..). Le prix du pétrole sur le marché ne justifierait même pas un prix de 1.2 euros à la pompe, mais les français acceptent qu’on les pompe. Un petit goût d’opus dei chez ces gens-là ?

En contrepartie, vous aurez moins de regret à ne pouvoir vous offrir ce restaurant que vous aviez tant plaisir à retrouver avant, chaque année, car votre lieu favori n’aura pas assez de personnel pour cuisiner et vous servir. Il manque toujours plus de 80 000 emplois dans la restauration, secteur que la politique Française du Covid a tué, en les persuadant que servir à manger aux clients allaient les mener à la bière. Alors ils se sont formés, sont repartis parfois à l’étranger et ne reviennent pas. Nombre de restaurateurs devront fermer l’intérieur, à nouveau, et ne servir que la terrasse. Ces tables vides le jour, sont la perte du lendemain, voilà la punition imposée à ceux que nous avons fermés sans raison, victimes des règles ridicules qui ont présidé à leur ouverture pendant 2 années, interdisant un jour le client debout, pour un virus qui évitait soigneusement le client assis. No comment !

Vous n’aurez toujours pas une Méditerranée propre, elle se dope toujours au plastique. Les petites criques abritent toujours un petit cirque de la saleté et des rejets divers.

Enfin, vous n’aurez peut-être pas la paix, si jamais un autre Nahel devient la victime de ces méchants policiers qui tentent d’arrêter ceux qui terrorisent nos routes, sans permis de préférence. Vous serez alors priés de vous réfugier dans votre chambre d’hôtel jusqu’à ce que le Gouvernement, si prompt à siffler l’État d’urgence au moindre virus venu, ne juge nécessaire de le faire pour des émeutes inacceptables dans nos plus grandes villes.

Alors que faire ? 

Il vous reste encore, à l’est, les pays Asiatiques, notamment la Thaïlande, pays magique dans lequel vous pourrez manger pendant 1 mois pour le budget que vous affecteriez aux mêmes repas pour une journée, en France. A l’est, il y a le Brésil, mais c’est l’hiver, traduisez qu’il ne fait « que » 25° à Rio, et 32° à Jericoacoara, paradis du kite surf. Vous y mangerez chaque jour à 3 pour moins de 40 euros et aurez la sensation de retrouver ce feeling qui vous envahissait en France il y a nombre d’années. Notamment avant que les prix en Franc, ne deviennent les mêmes, mais en euros ; ce moment béni où vous pouviez manger une pizza pour 10 euros, difficile à trouver sous les 12 euros aujourd’hui, donc 7 fois plus chère. A qui profite le crime ?

Vous pouvez également penser à ne pas partir. C’est plus radical certes, mais efficace. Achetez les lunettes Apple, ou tout casque de réalité virtuelle, investissez dans des capteurs, et restez derrière votre écran à siroter des cocktails virtuels, assis à côté de Snoop Dog ou Mireille Mathieu selon vos préférences musicales ou nécrologiques ! Le Metaverse vous tend ses antennes, évadez-vous grâce au virtuel, puisque le réel vous est devenu inaccessible ou insupportable, voire les 2.

Et pourquoi pas vous offrir des livres et retrouver le goût de la littérature, de la profondeur, de l’absence de faute d’orthographe sans recours à l’écriture simplifiée ? Ou vous repasser les sketches des années 80, où l’on pouvait encore rire de tout, une sorte musée de la liberté de penser, cela pourrait vous rappeler le temps de l’esprit critique et de la pensée multiple. Le temps où l’insolence et la provocation, le tout-terrain, étaient considérés comme salutaires à un débat intellectuel de qualité.

C’est en tous cas plus facile que de céder au suicide qui consiste à subir les prix indécents d’Air France, qui non content d’être de temps à autre, sauvé par nos impôts, nous assassine une seconde fois par des prix assassins. Environ le double des prix pré-Covid sur les grandes destinations, dont la mienne à Miami. Aller en éco au prix d’une business, les bagages en option, c’est le nouveau luxe aérien. Pour le coût, le coup est bas et l’on comprend mieux les effets désastreux du quoi qu’il en coûte. On n’a pas fini de le payer. Un conseil, prenez les compagnies Américaines, environ 30% moins chères sur les mêmes routes. Mais le chic à la Française n’a pas de prix ! 

En revanche, pour rester positif, vous subirez moins les dealers de banlieue à Cannes cette année. Privés de retour dans leurs pays d’origine pendant le Covid, ils étaient venus terroriser les hôtels les plus chers de la Croisette, payant tout en cash à la barbe des policiers, qui jugeaient plus judicieux de mettre des PV à ceux qui n’avaient pas leur pass sanitaire en terrasse, qu’à appréhender ces meurtriers officiellement au smic, qui payaient en liquide des suites à 5000 euros la nuit. Ils ont depuis repris leurs lignes aériennes vers le Sud, et les grands hôtels de Cannes ont retrouvé un peu de leur lustre.

Voilà pour mes conseils de base pour cet été. Emplis de positivisme et de légèreté ! Un peu réaliste néanmoins, non ? J’espère que vous en ferez bon usage. Ce sont 2 mois bénis, pendant lesquels les technocrates Européens, en congés pour avoir écrit des normes inutiles toute l’année, font une pause, comme un moratoire salutaire, et nous laisse respirer, 2 mois par an. Pas ou peu de nouvelles normes à redouter pendant cette essentielle pause salutaire. Alors pourquoi bouder son plaisir !!??

Bonnes vacances, de mon côté, je ferai une pause également, il faut bien se vider pour mieux se remplir et revenir avec des idées neuves à la rentrée. Donc après le 15 juillet, je ferai la presse buissonnière. A très vite.

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