Bruno Le Maire persiste et signe son budget : les entreprises ont un devoir de confiance...<!-- --> | Atlantico.fr
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Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, à l'Elysée.
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, à l'Elysée.
©Ludovic MARIN / AFP

Atlantico Business

Invité à la présentation du baromètre du cabinet Arc, le ministre de l'Economie a réaffirmé son choix stratégique de défendre une « logique d'offre », espérant que la crise au Moyen-Orient ne vienne pas déséquilibrer l'économie mondiale.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

Il est aussi l'auteur du blog http://www.jeanmarc-sylvestre.com/.

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Alors qu'Emmanuel Macron fait le tour des chefs d'État au Moyen-Orient, et qu'Israël compte ses morts après l'horrible tragédie de l'agression du Hamas, le ministre de l'économie reconnaît qu'un embrasement du conflit viendrait perturber complètement l'équilibre de l'économie mondiale.

Car sans l'aggravation des facteurs extérieurs, les conditions d'un redressement de l'économie française sont réunies. Sans revenir sur le détail du budget en cours d'examen, il rappelle que la loi de finances pour 2024 tient au centre d'une série de contraintes incontournables et d'enjeux qu'il faut bien relever. Il lui faut naviguer entre les dépenses d'énergie, le poids du modèle social, les nécessaires investissements d'une économie en voie de décarbonation, et l'absence de majorité absolue au Parlement qui limite la liberté d'agir.

Pour sortir de ce nœud d'obstacles et de freins, le ministre de l'économie prône la « confiance dans l'économie française ».

Le baromètre du cabinet Arc, dont Bruno Le Maire était convié à analyser les résultats, relève une série de paradoxes dans le climat et l'état d'esprit des chefs d'entreprise. Pour Denis Le Bosse, le président du cabinet Arc, « les chiffres révèlent un regain d'optimisme des entreprises quant à la croissance de leur activité mais une inquiétude grandissante pour l'avenir », d'où un refroidissement de l'activité.

Cette inquiétude se traduit aussi dans le comportement du consommateur, puisque jamais le taux d'épargne n'a été aussi élevé en France, plus de 17 % contre 5 % aux États-Unis, par exemple. Ce qui explique, entre autres, que les États-Unis gardent une croissance forte, alors que la France reste au niveau de 1%. Bien que les conditions structurelles et culturelles ne soient évidemment pas comparables, le montant de l'épargne française est une épargne de précaution et prouve que les Français ont collectivement peur. Là encore, c'est une question de confiance.

"Cette défiance collective n'a pas lieu d'être", selon le ministre, même si l'inquiétude est "légitime" lorsqu'on "vit un moment de transition comme il s'en produit un par siècle", marqué notamment par la transition écologique.

Pour contrer cette défiance et contre la critique de nombreux économistes, il maintient ses scénarios de croissance pour 2023 et 2024 (1% puis 1,4%), précisant au passage que le FMI lui donne raison, et que l'Allemagne, elle, est en récession. IL maintient son cap de désendetter le pays même  si c’est complique. Il comprend que certaines entreprises, sevrées de crédit à taux zéro, aient des problèmes de financement, ce qui se traduit par un allongement des délais de paiement, mais il se refuse à céder aux demandes d'aide et de subventions.

 "En période exceptionnelle comme celles que nous avons traversées, il fallait aider. Mais aujourd'hui, les entreprises ont besoin de rentabilité et non de subventions. Il faut accompagner les plus fragiles, oui, il faut leur restaurer un écosystème stable et simplifier, mais il faut surtout qu'elles inventent un modèle économique qui tienne la route. C’est leur responsabilité."

Alors qu'a commencé cette semaine l'examen en commission des dépenses du budget 2024 à l'Assemblée nationale, M. Le Maire, qui se veut donc "intraitable sur le désendettement," a indiqué avoir trouvé le milliard d'euros d'économies qu'il souhaitait ajouter aux seize milliards déjà prévus dans le texte initial. Le gouvernement soutiendra des amendements de la majorité sur la création d'un reste à charge sur le compte personnel de formation (CPF), mesure envisagée puis retirée l'an dernier, et "un gel" du montant de l'exonération des charges patronales familiales sur les salaires compris entre 2,5 et 3,5 Smic. Ajoutons que le ministre a confirmé la volonté du gouvernement de doubler la franchise sur les médicaments, "Une franchise (de 50 centimes par boîte) créée en 2008 qui passe à un euro seize ans plus tard, ce n'est pas révoltant, c'est responsable," a estimé M. Le Maire, confirmant qu'elle resterait plafonnée à 50 euros par an.

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