2024 s’annonce mal. Le moral des chefs d’entreprise s’assombrit, la croissance tombe et les trésoreries se resserrent<!-- --> | Atlantico.fr
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Les prévisions économiques pour 2024 se confirment, la perception des entreprises françaises s’assombrit.
Les prévisions économiques pour 2024 se confirment, la perception des entreprises françaises s’assombrit.
©CHRISTOPHE SIMON / AFP

Atlantico Business

L’étude IFOP réalisée pour le Cabinet ARC sur l’état d’esprit des entreprises françaises et la perception de leur avenir en 2024 confirme l'analyse des chambres de commerce et les prévisions officielles de Bercy : l'activité a commencé à se ralentir, ce qui va poser des problèmes de financement dans les TPE/PME.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Les prévisions économiques pour 2024 se confirment, la perception des entreprises françaises s’assombrit. L’avenir économique du pays se brouille, le financement des TPE/PME devient plus difficile et la problématique des délais de paiement ressortent, les délais s’allongent et retrouvent leur rôle habituel de variable d’ajustement dans la gestion de trésorerie. Telles sont les principales conclusions qui ressortent de l’étude réalisée par l'IFOP pour le Cabinet ARC entre le 25 janvier et le 9 février auprès de 200 entreprises de 50 salariés et plus. Les principales caractéristiques confirment celles mesurées par Opinion Way pour les CCI de France sur la même période

Les orages sont donc annoncés pour 2024, poussés par une géopolitique menaçante pour cause de guerre en Ukraine et d’incertitude politique aggravées par une gouvernance de l'Union européenne difficile. Bref, les chefs d’entreprises recommencent à broyer du noir, notamment celles qui travaillent principalement dans l’hexagone, contrairement aux grandes entreprises internationales qui peuvent amortir et compenser  leurs risques sur l’ensemble de leurs marchés.

Dans le détail, le bulletin de santé ne fait pas débat, ni le diagnostic économique ni sur l’aspect financier.

Le diagnostic économique appelle deux observations :

1ère observation : le pessimisme domine. 75% des entreprises interrogées ne prévoient pas de croissance de leur activité au 1er semestre 2024, en hausse de +8 points par rapport à septembre 2023, et 18% des entreprises anticipent même le recul.

2ème observation : la confiance dans l'avenir s’effrite, puisque 63% se sont déclarés convaincus de la dégradation de la situation économique française au cours des 6 prochains mois - et ce même avant l'annonce par Bercy de la baisse des prévisions de croissance pour 2024 -, dans un contexte où, par ailleurs, 3 entreprises sur 10 (hors services) s'inquiètent de difficultés d'approvisionnement en raison de la période géopolitique actuelle.

Cette situation va se répercuter sur la situation financière, puisque le baromètre nous indique que 1/4 des entreprises ne pensent pas pouvoir faire face au remboursement cumulé de leurs créances, PGE, investissements et factures.

Pour Denis Lebosse, le président du cabinet ARC, spécialiste de l’optimisation financière, « le score est bien plus optimiste qu'en septembre dernier mais il est à mettre en perspective avec des inquiétudes manifestes :

- pour plus d'1 entreprise sur 2 (59%), les banques se désengageront vis-à-vis des TPE/PME qui n'ont pas encore remboursé leur PGE utilisé, pour la quasi-totalité des entreprises interrogées (97%), la situation économique entraînera une augmentation du nombre de dépôts de bilan de leurs clients. Celle-ci sera "importante" voire "extrêmement importante" pour 35% des sondés.

Résultat : près de 9 entreprises sur 10 pensent que les sociétés en difficultés vont utiliser la possibilité de rééchelonner le remboursement de leur PGE, mais près de la moitié estime que cette mesure ne permettra pas de réduire le nombre de dépôts de bilan.

Plus de 7 entreprises sur 10 (74%) continuent de déclarer que c'est en premier lieu via l'allongement des délais de paiement des fournisseurs que seront compensés les besoins en trésorerie, très largement devant le recours à leur découvert bancaire (45%). Par ailleurs, 43% des répondants, soit +10 points par rapport à l'an dernier, utiliseraient l'affacturage, alors même que cet outil est considéré par 84% d'entre eux comme trop coûteux et donc peu voire pas rentable (cf Baromètre Cabinet ARC - octobre 2023).

98% des sociétés interrogées estiment que les délais de paiement de leurs clients ne se sont pas améliorés et pour 28% qu'ils se sont même dégradés au cours du dernier trimestre 2023. Plus grave, pour près d'1 entreprise sur 2, la possibilité de rééchelonner le remboursement des PGE ne réduira pas les retards de paiement. Alors même que les entreprises manifestent leurs craintes en matière de gestion de trésorerie et de défaillances, le médiateur du crédit va reprendre du service actif.

Avec un problème : la majorité des entreprises n’ont pas une connaissance approfondie des services pouvant les accompagner en cas de difficultés : seuls 42% connaissent le rôle du médiateur des entreprises, et 60% déclarent que leurs clients n'ont pas anticipé une dégradation des délais de paiement en réorganisant leurs services internes ou en faisant appel à des ressources extérieures.

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