#Shutdown : l'Amérique fermée jusqu'à nouvel ordre

La crise menaçait, puisque les Républicains avaient promis de partir en guerre contre la Obamacare, la loi et le budget du système d'aide médicale. C'est fait : quelques voix au Sénat américain bloquent tous les budgets et demandes d'emprunts qui devaient être votés.

Techniquement, le gouvernement ne peut plus rien faire à part prendre les mesures pour avertir tous ceux qui sont à sa charge qu'ils ne seront pas payés. Résultats : les fonctionnaires restent chez eux ou travaillent sans être rémunérés. Les écoles n'ouvriront pas, les visas ne seront pas traités et les parcs nationaux seront fermés.

Ce n'est pas la première fois qu'un psychodrame budgétaire paralyse la fonction publique et les agences fédérales (cela a déjà eu lieu en 1995), mais les temps étaient financièrement moins compliqués. En revanche, c'est la première fois qu'un "shutdown" du vote du budget arrive au temps de Twitter et de Facebook. Le hashtag  #shutdown fourmille d'un peu de peur mais surtout de beaucoup de curiosité devant cet événement extraordinaire et sans doute bref à commenter. 

CNN, toujours pratique, a immédiatement fourni une liste des services fédéraux ouverts ou fermés. Pour les gens sérieux mais perdus, le Washington Post a publié un "Tout ce qu'il faut savoir". Le site du ministère de l'Agriculture précise en page d'accueil : "Il n'y a plus personne. Adressez vous au gouvernement".

Sur Twitter, c'est l'amusement de cette situation inédite qui prime aux premières heures du matin. 

Le faux compte de la Reine d'Angleterre ne comprend pas l'agitation et ironise : "Le gouvernement italien est en shutdown depuis 40 ans et personne n'a rien remarqué".

Les conséquences positives et négatives de cette situation sont imaginées par les internautes :

"@TheSwitch: la NASA ne nous alertera pas sur Twitter en cas de menace d'un astéroïde durant le shutdownhttp://wapo.st/16SpVJO".

"Est-ce que j'ai bien compris? On peut parler librement sur Gmail ?" (allusion à la NSA, dont on ne sait pas très bien si elle fait partie de ces "services essentiels" qui continueront à fonctionner).

Les parcs nationaux et les zoos sont fermés (illustration sur Twitter de Ian ShiverPhotos)

Tout ça, c'est la faute du sénateur Ted Cruz, du Texas. C'est son premier mandat  mais il n'a pas perdu de temps. Il ne veut pas de l'Obamacare et trouve qu'une majorité (démocrate), ça se renverse. La direction des Républicains n'était pas pour mais il a passé outre, avec les ultras, et a réussi. Le Wall Street Journal a la vidéo de son discours marathon de 21 heures, dans la grande tradition des blocages embouteillages provoqués par les temps de parole, pour gagner du temps et bloquer un gouvernement.