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Marine Le Pen : elle, présidente..., Fillon : du "ni ni" au "contre contre", le billet de 500, alias "le Ben Laden", nouvel étalon or des bandits et des preneurs d'otages
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi "la vérité sur la mort de Clément Méric" et, et, et… l’étripage en direct, depuis “ Le Point ”, d’Elisabeth Lévy et de Claude Askolovitch sur la question de l’islamophobie résolue par… Jean Daniel. Jean Daniel, himself, oui. Ah, l’est étonnante, l’en fait des ponts et des liens, cette revue de presse !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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Une semaine après le lancement de pas moins de quatre nouvelles “ nouvelles formules ” — dans “ Le Nouvel Obs ”, “ Le Point ”, “ Les Inrocks ”, et “ Libé ” (voir la RP du 12 septembre), un petit “ point presse ”, pour commencer, histoire de se mettre en jambe ? On l'aurait voulu exhaustif, percutant, éclairant, hélas, on est bien obligé de faire avec ce qui est en rayon... Ce qui, quelque part..., est assez révélateur de la situation — très, très "bloquée", visiblement...

Le tacle de “ L’Express ” au nouveau “ Libé ”

“ Pour lancer son magazine du dimanche, écrit Renaud Revel dans sa page “ Immédias ” de “ L’Express ”, “ Libé ” parodie les couvertures “ marronniers ” des hebdos. Afin de faire oublier ses propres unes catastrophiques, telle celle sur Bernard Arnault (“ Casse-toi riche con ! ”) ou celle sur l’ouvrage de Marcela Iacub consacré à DSK, qui ont plongé ce journal dans une grave crise ? ” Ironique, le spécialiste ès médias du journal — qui, entre parenthèses, s’était fendu d’une splendide couv sur “ les femmes : l’arme du sexe ” confondant Marcela Iacub avec les Femen (voir la RP du 7 mars)… Inquiet, sans doute aussi — et surtout — à en juger par son ton un rien trop nerveux… Si les quotidiens se mettent à concurrencer les hebdos, qui ne vont déjà pas fort, où va-t-on, hmmm, ma bonne dame ? 

Des marronniers, encore des marronniers, toujours des marronniers

Reste, peut-être, à se poser la bonne question : le “ marronnier ” est-il la solution ? A-t-on, franchement, envie de dépenser 3, 80 euros pour se fader un énième dossier sur “ Les dépenses de santé : ceux qui abusent ” (“ L’Express ”), “ Les 12 secrets de la bonne santé ” (“ Le Point ”) ou “ Le pouvoir de l’optimisme ” (“ Le Nouvel Obs ”) ? Pour ceux que ça intéresse vraiment, y’a des journaux spécialisés pour ça, non ? Ah, et petite précision concernant les “ unes catastrophiques qui, d’après Renaud Revel, ont plongé “ Libé ” dans une grave crise ”, d’après “ Challenges ”, “ LVMH comme “ Libération ” indiquent que le retrait de la plainte du géant du luxe pour la une “ Casse-toi riche con ” du quotidien s’est fait sans aucune contrepartie financière ou éditoriale. La hache de guerre enterrée, les relations commerciales vont reprendre ”. Enfin, une bonne nouvelle !

La vérité sur la mort de Clément Méric

Au-dessus du visage radieux de Cécile de France qui illustre la une “ optimiste ” de “ L’Obs ”, un bandeau promet “ La vérité sur la mort de Clément Méric ”. A quelles révélations va-t-on avoir droit ? Le magazine nous l’apprend : les parents de Clément, qui, jusque-là, avaient observé la plus grande discrétion, ont décidé de “ parler pour la première fois ”. “ S’ils sortent du silence, disent-ils, c’est parce qu’au début de l’été, ils ont assisté à un “ étrange retournement ”, explique le mag. Dans le grand concert médiatique, leur fils est peu à peu passé du statut de victime à celui d’agresseur. C’est le 25 juin, en regardant le 20 heures de France 2, que ce mouvement de bascule leur a sauté aux yeux. Ce soir-là, la chaîne, reprenant une information exclusive donnée le matin par RTL, reconstituait, en images de synthèse, la bagarre qui avait opposé Clément et Esteban, trois semaines plus tôt, rue Caumartin. “ On montrait notre fils qui se précipitait vers Esteban Morillo pour, disait-on, lui asséner le premier coup, par derrière ”, explique Agnès Méric. Aussitôt, le “ scoop ” était repris en boucle : Clément, contrairement à ce qui avait été dit jusqu’ici, était le “ provocateur ” ”.

Un “ retournement ” incompréhensible au vu des pièces du dossier

Problème : d’après “ Le Nouvel Obs ”, “ personne n’a eu accès (à la bande-vidéo de la RATP), hormis les enquêteurs qui ont analysé séquence par séquence les images montrant les deux groupes ennemis sortant de l’immeuble où ils sont allés acheter leurs polos. (…) La bagarre va éclater quelques mètres plus loin, devant l’église Saint-Louis d’Antin. A cet endroit, “ les visages sont hors du champ de vision de la caméra, seuls les jambes et le torse des individus sont visibles ”, précise le lieutenant de police qui a consigné le décryptage de la bande sur procès-verbal. (…) Les Méric se demandent encore comment ce PV, qui mentionne noir sur blanc l’impossibilité de désigner un agresseur (“ On ne peut pas voir (…) qui assène les premiers coups ”) est devenu une pièce à charge contre leur fils ”. Le “ retournement ” observé par les parents est d’autant plus incompréhensible qu’“ Esteban Morillo admet avoir porté le coup initial, note l’hebdo. Il l’a répété lors de tous ses interrogatoires à la PJ, puis devant le juge ”. 

Esteban Morillo a-t-il utilisé un poing américain ?

Difficile, en effet, de comprendre ce qui a amené les médias à faire de Méric l’agresseur, au vu de ces éléments. Difficile, surtout, de comprendre comment — et pourquoi — ont été montées les images de synthèse figurant la bagarre dans laquelle Clément Méric apparaît comme "l'agresseur"… Mais, à cette question, “ Le Nouvel Obs ” ne fournit nulle réponse. Le journal, en revanche, “ a pu prendre connaissance (des déclarations de plusieurs personnes, des vendeurs ou des passants, interrogées au cours de l’été) ”. Alors que Morillo “ nie farouchement ” avoir utilisé un poing américain, “ ces témoins déclarent avoir vu la pièce de métal, classée arme de 6e catégorie, sur les phalanges de Morillo. Une infirmière du Smur, également auditionnée, assure que les graves blessures sur le visage de Clément Méric n’ont pas pu être “ occasionnées par un simple coup de poing à main nue ”. Mais Morillo n’en démord pas. Même si deux poings américains ont été retrouvés à son domicile. Pour prouver sa bonne foi, il clame devant les juges : “ Après la bagarre, ma main avait doublé de volume. Je n’arrivais même pas à tenir une bière ”. Les médecins qui l’ont examiné après son arrestation n’ont pourtant relevé qu’une simple “ érosion ” sur l’un de ses doigts ” ”. Mystère…

Fillon : du “ ni ni ” au “ contre contre ”

D’une bagarre, l’autre — plus policée, plus larvée, mais bel et bien corsée — et passablement lamentable… “ Bonne nouvelle, titre “ Le Point ” : à l’UMP, le ridicule ne tue pas ”. Après les déclarations de François Fillon sur RTL, les ténors du parti de droite se sont réunis “ mardi ” et sont parvenus, après “ près de deux heures de débats (…) à un “ compromis de façade ”, ironise le mag. (…) Au bout du compte, les cadres du parti se (sont mis) d’accord sur une position commune par laquelle ils réaffirment : “ Nous nous opposons avec vigueur à la politique menée par les socialistes et leurs alliés et nous combattons avec la même vigueur tous les extrémismes et tous les sectarismes ”. Quel scoop ! Roger Karoutch traduit, amusé : “ On passe du “ ni ni ” au “ contre contre ”. Contre le PS et contre le FN. Mais, pour l’électeur qui a son bulletin entre les mains, c’est exactement la même chose : soit il vote blanc, soit il s’abstient en cas de second tour sans candidat UMP ” ”. Une belle avancée…

L’effet Fillon : + 16 points pour Marine Le Pen chez les sympathisants UMP

“ Je n’ai pas été compris ”, assure Fillon, qui jusqu’ici était le pire ennemi de l’aile droitière de l’UMP. Et Xavier Bertrand de lui envoyer dans les gencives les résultats de notre baromètre Ipsos-“ Le Point ”, qui montrent que les sympathisants UMP ont, quant à eux, parfaitement reçu le message : un ancien Premier ministre vient de leur indiquer que, dans certains cas, le vote FN est admis. Une digue s’est rompue, selon lui. “ Ne me parle pas de sondages ”, rétorque Fillon, piqué au vif par Bertrand, qui insiste, pourtant. Marine Le Pen établit un nouveau record de popularité avec 37 % de bonnes intentions. Chez les sympathisants UMP, elle bondit de 16 points ! Jean-Louis Borloo profite de l’espace au centre pour grappiller 9 points à l’UMP et Alain Juppé, qui a dénoncé avec force la sortie de Fillon, apparaît comme le seul gagnant du psychodrame ”.

Marine Le Pen sur Fillon : “ Il a porté l’estocade à un cadavre ”

A Marseille, où le FN a réuni le week-end dernier son université d’été, la Bleu Marine ne s’est pas privée d’exprimer son point de vue sur “ l’affaire Fillon ”, rapporte “ le Nouvel Obs ” : “ “ Il a porté l’estocade à un cadavre ”, a-t-elle glissé, pointant que les électeurs se sont détournés depuis longtemps du front républicain. Alors que les commentateurs spéculent sur un rapprochement entre l’UMP et le FN,Marine Le Pen assure au contraire que l’écart entre les deux formations n’a jamais été aussi grand : un “ gouffre ” ”. Ah oui ?

“ Jean-Marie voulait être accepté ”, Marine, elle, “ veut tout le pouvoir pour le FN ”

“ Du temps de son père, explique l’hebdo, il n’y avait, selon elle, qu’une “ différence de degré entre le FN et la droite parlementaire. En clair, sur l’insécurité et l’immigration, “ Jean-Marie disait tout haut ce que les ancêtres de l’UMP, le RPR et l’UDF, pensaient tout bas. Et son père n’avait au fond qu’un but : être accepté, lui, le trublion, par la droite respectable : “ Il a sonné à la porte, on la lui a claquée sur les doigts ”, rigole la fille. Ce temps est révolu. En choisissant de dénoncer l’ultralibéralisme et la mondialisation, Marine Le Pen a rompu les amarres. Plus question d’aller chercher des alliés sur l’échiquier politique traditionnel. En boucle, elle dénonce “ l’UMPS ”, rejetant pareillement les partis dominants de la droite et de la gauche. (…) Tout le pouvoir pour le FN, qui a vocation à abattre “ le système ”, telle est la perspective des Le Pen ”. Quelqu’un a ouvert une fenêtre ? Fait très froid, tout d’un coup.

“ Elle présidente ”

Regonflée à bloc, la Bleu Marine a “ esquissé ce que serait son mandat à l’Elysée ”, sur le modèle “ Moi, présidente ”, indique “ L’Obs ”. “ Sur le fond, rien d’étonnant : présidente, elle stoppera l’immigration clandestine comme l’immigration légale (…) elle renoncera non seulement à l’euro, mais à l’Europe. (…) Mais c’est sur sa manière de présider qu’elle a jeté une lumière crue. (…) Elue par et pour le peuple, elle combattra “ les forces puissantes qui veulent contrecarrer (sa) volonté ”. Dans une étonnante litanie, elle a prévenu qu’elle serait “ dure ” : “ dure avec les minorités autoproclamées qui veulent faire plier l’ordre républicain ” (…) “ ceux qui fraudent la Sécurité sociale ” (…) “ les spéculateurs qui veulent s’enrichir sur le dos des travailleurs et des entrepreneurs ” (…) “ les fanatiques ” (…) Plusieurs de ses avertissements visent sans surprise les immigrés. Mais, au-delà, elle sera “ dure avec tous ceux qui ne jouent pas le jeu ”, car elle veut que “ la volonté du peuple soit enfin entendue et respectée ” ”. Et elle fera construire des “ voitures du peuple ” — des “ Volkswagen ” —, aussi ?

Objectif “ suppression du Sénat ”

Comme si cela ne suffisait pas, Marine Le Pen a en projet, d’après “ L’Obs ”, de supprimer le Sénat : “ “ Je ne peux comprendre aujourd’hui que le Sénat vienne considérablement ralentir le rythme du vote des lois pour une valeur ajoutée très discutable et un coût très élevé. Le débat doit s’ouvrir sur le maintien ou la suppression de cette chambre tant il est vrai qu’en ces temps difficiles tout ce qui n’est pas utile est inutile ” (…) Qu’importe, commente le mag, si les grandes démocraties comptent toutes deux chambres. Le Sénat n’est pas près d’avoir une majorité frontiste : il est rangé parmi les ennemis à abattre ”. Qui n’est pas un ennemi dans l’histoire ? A force, on s’y perd un peu.

Elisabeth Lévy, Claude Askolovitch et “ Ces musulmans dont la France ne veut pas ”

Et puisque nous voilà lancés sur des sujets qui fâchent, des sujets délicats comme l’immigration — où chaque mot, avant d’être écrit, doit être lourdement pesé… —, allons-y, Alonso, parlons de “ l’éditorial ” à la kalach qu’Elisabeth Lévy consacre au livre de Claude Askolovitch, “ Nos mal-aimés. Ces musulmans dont la France ne veut pas ” (Grasset). C’est pas que ça nous réjouisse — on passerait volontiers notre tour… —, c’est juste qu’on se sent le devoir de le faire. Petite remarque, avant d’entrer dans le vif du sujet : Lévy écrit depuis “ Le Point ” dont Askolovitch a été viré, ce qui, quelque part, ne contribue pas forcément à l’exercice d’une analyse “ en toute objectivité ”. En même temps, on n’est pas dans le secret des dieux, on ne sait pas ce qui s’est passé entre “ Asko ” et “ Le Point ”. Tout ce qu’on sait, c’est qu’il y a “ une histoire ”, que la patronne de “ Causeur ” évoque d’ailleurs d’emblée, et à sa manière : “ Claude Askolovitch a de la chance, écrit-elle : il est tombé du bon côté — en martyr de la tolérance. Viré d’un journal islamophobe (“ Le Point ”) pour crime d’islamophilie. Du moins, c’est ce qu’il prétend… Une dissidence héroïque, paraît-il, dans une France submergée par la peur, qui s’adonne à nouveau à la “ ratonnade, ce sport un peu gaulois ” ”. Voilà pour l’ambiance, pas des plus sereine. Voyons le fond, hmmm ?

“ Il est dommage que l’empathie d’Asko ne s’étende pas à tous ces Français qui redoutent de voir disparaître le pays qu’ils chérissent ”

“ Asko veut comprendre ces nouveaux “ musulmans engagés ”. Nous aussi, poursuit-elle. Seulement, chez lui, la compréhension frise la complaisance. (…) Gare aux clichés, on est loin de la religion des déshérités : croyants intransigeants et pratiquants rigoristes, les personnages de son livre sont modernes, cool, diplômés, ils travaillent, prient, se soucient des pauvres et lisent Montaigne, Camus ou Kant. Mais, à l’exception des auteurs morts, ils fréquentent peu ou pas leurs compatriotes non musulmans. (…) Soyons honnête, chez Asko, l’empathie est depuis toujours une méthode journalistique. Pour comprendre, il doit aimer. Il est dommage que cette empathie ne s’étende pas à tous ces Français qui redoutent de voir disparaître le pays qu’ils chérissent, un pays où la mixité a précédé la démocratie et où le droit au blasphème est presque sacré ”. 

Jean Daniel : “ La peur de paraître xénophobe l’emporte souvent sur le souci de cerner la vérité ”

On a résumé tout ça, vite fait — pour les détails de l’argumentation, on vous renvoie au “ Point ”. Reste l’idée qui, si on l’a bien comprise, est la suivante : pour Elisabeth Lévy, Claude Askolovitch, tout à son désir de compréhension, d’ouverture à l’Autre, a — inconsciemment ou consciemment ? — occulté l’intransigeance de cet Autre. Et cela au mépris des “ “ petits Blancs ” apeurés ”, qui triment chaque mois pour joindre les deux bouts et se demandent de quoi demain sera fait. Ces “ petits Blancs ” qui, du coup, sont forcément tentés de voter Le Pen. Ce discours n’est pas loin d’évoquer celui de Patrick Buisson. Parce que “ la préférence française ” peut s’y nicher, il faut reconnaître qu’il est pour le moins “ glissant ”… A qui Jean Daniel pensait-il en écrivant son édito dans “ Le Nouvel Obs ” ? On n’a pu s’empêcher d’y voir comme une réponse au débat soulevé par Lévy à propos du livre d’Askolovitch : “ Une polémique comme celle qui sévit sur l’immigration est la source de tous les dangers, écrit Daniel. Il arrive que de bons auteurs s’affrontent tout en ayant des fondamentaux identiques. Aucun d’eux n’est xénophobe, mais la peur de le paraître l’emporte souvent sur le souci de cerner la vérité. La lutte contre la xénophobie peut arriver alors à fabriquer des xénophobes ”. Pas mal, ça, non ?

“ Cache-cash ” : le billet de 500, alias “ le Ben Laden ”, nouvel étalon or des bandits

Des extraits d’une enquête originale et fort bienvenue pour finir ? “ Affaires Bettencourt et Cahuzac, blanchiment, fraude fiscale : l’argent liquide coule à flots. De préférence en billets de 500 euros, résume “ Challenges ”. (Dans “ Cache-Cash ” (Flammarion), Mathieu Delahousse et Thierry Lévêque) dévoilent les dessous du phénomène ”. Faites pas la tête : c’est MAXI intéressant. Et croustillant, accessoirement, aussi. “ Ce billet-là, écrivent-ils, est le seul auquel les services de renseignements ont donné un surnom : “ le Ben Laden ”. Ce sont les Anglais qui ont eu l’idée de ce sobriquet tant la coupure de 500 euros a de similitudes avec le terroriste. Dans les deux cas, vous savez qu’il existe, vous savez à quoi il ressemble, vous savez qu’il voyage beaucoup, mais vous avez bien du mal à lui mettre la main dessus ”. Hou, ça commence bien !

Quand l’unité du renseignement financier britannique décide de suspendre la vente et le change du billet de 500 euros

“ En mai 2010, poursuivent les deux enquêteurs, l’image n’a rien d’une plaisanterie pour l’unité du renseignement financier britannique. Elle décide même, brutalement, d’interdire la vente et le change des coupures de 500 euros sur son territoire. (…) Pourquoi une décision si radicale ? Pourquoi un tel surnom ? “ Les renseignements de l’UKFIU ont montré que plus de 90 % de la demande des billets de 500 euros vient des criminels ”, affirme l’organisme, qui a étudié un marché de 500 millions d’euros en circulation. Les chiffres sont vertigineux. Et les effets immédiats : “ Le résultat de ce retrait est que les criminels doivent maintenant effectuer de plus grands volumes de liquidités pour faire passer la même valeur ”, conclut, dans un style très british, une note de synthèse (…) ”.

Quand les preneurs d’otages du Sud-Est asiatique et de la Corne de l’Afrique demandent à être payés en billets de 500

“ Un spécialiste de l’administration, qui tient à rester anonyme, ne décolère pas contre les “ Ben Laden ”, continuent Delahousse et Lévêque : “ Nous n’avons que des signaux négatifs sur l’emploi de ce billet. La police judiciaire le confirme tous les jours. Récemment, dans une affaire de mafias chinoises en région parisienne, il a été établi que les billets de 500 euros étaient rachetés 530 ou 550 euros pièce tant ils étaient prisés. A l’échelle mondiale, le constat est identique. Savez-vous que l’euro est devenu une référence pour les preneurs d’otages du Sud-Est asiatique ou de la Corne de l’Afrique ? Les rançons sont réclamées en billets de 500 euros et non plus de 500 dollars ! Quel succès ! Bravo ! ” Bravo, oui.

135 000 euros — 270 billets de 500 — cachés dans une culotte

“ Les Français ont d’ailleurs, eux aussi, un beau tableau de chasse, enchaînent les auteurs de “ Cache-Cash ”. En juillet 2011, les enquêteurs de la division économique et financière de la PJ de Marseille sont postés à l’aéroport de Nice à l’arrivée d’un vol en provenance de Bangkok. Ils travaillent depuis des mois sur une affaire de trafic de cartes bancaires piratées, dont le suspect principal vient d’être arrêté. Selon un tuyau, des complices doivent débarquer d’un instant à l’autre de Thaïlande. Les deux cibles sont effectivement au rendez-vous : une femme de 25 ans et un homme. La surprise survient au moment de la fouille : la première transporte 135 000 euros (270 billets de 500 euros) cachés… dans sa culotte ! ” Pour du fort, c’est du fort, ça, alors ! N’empêche, c’est quand même bien inquiétant, taraudant, interrogeant, cette histoire de billets de 500… Comme le reste, d’ailleurs ! Bonne digestion, les goulus : remâchez, digérez bien, tout ça. Vous faites pas des nœuds, non plus, hmmm ? Allez, bonne semaine, les lapins : n’oubliez pas de vous faire du bien.

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