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Balance ton port : les Marseillais veulent-ils couler leurs gros bateaux ?
©Reuters

Plouf !

Il fut un temps où Marseille était un port d’envergure mondiale dont les Marseillais étaient fiers. C’est fini tout ça.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Pour une ville portuaire —pire, pour un port avec une ville autour—, Marseille ne déborde plus franchement d’enthousiasme pour l’amarrage de gros bateaux à ses quais.

Et à entendre un discours local de plus en plus centré sur les nuisances provoquées par les cargos, ferries et autres navires de croisière du côté de la Joliette, on imaginerait presque que l’activité maritime y est une nouveauté, une horreur économique inédite à la croissance folle et débridée.

Voire que le Lacydon est une petite chose fragile ; pratiquement une délicate lagune vénitienne à deux doigts de l’immersion...

C’est certain, les gros bateaux polluent, mais plutôt moins qu’avant par tonne transportée, les chantiers navals étant soumis aux mêmes évolutions réglementaires que les usines des constructeurs de bagnoles. Mais surtout, ils sont de moins en moins nombreux...

Autrefois l’un des tous premiers ports de la planète, Marseille n’est en effet plus qu’une plateforme de troisième ordre (éjectée du top 50 mondial pour le trafic de conteneurs, elle ne figure même plus au top 20 européen). Et si l’on y repère encore quelques tankers, c’est du côté de Fos-sur-Mer, à pratiquement 50 kilomètres de la Canebière, qu’ils viennent accoster.

Élus et gestionnaires tentent bien d’attirer des croisiéristes pour compenser, mais les paquebots sont encore plus détestés que les cargos. Avec ses deux millions de passagers, Marseille en séduit pourtant deux fois moins que le port de Capri — modeste vingtième européen...

Il n’y a pas si longtemps, le déclin du port était un regret commun, une incontestable catastrophe à laquelle on cherchait des causes ou des responsables (la mauvaise humeur des dockers, l’absence de fiabilité, le retard dans le passage à la conteneurisation, la restructuration géographique des échanges mondiaux, la disparition de l’empire colonial, etc.). C’est fini tout ça. Les gros bateaux, maintenant, on n’en veut plus.

Bah, il y aura toujours l’OM (qui fait moins de vagues, assurément. Mais crée nettement moins d'emplois...)

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