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Fillon : le clan des Sept qui lui permet de résister à sa "crucifixion publique" ; Bouh ! L'Obs joue à se faire peur en redoutant la "droite de la rue" ; Benoît Hamon a une passion pour les citations
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : La politique est-elle otage de la justice ? ; Geert Wilfders, le "Donald Trump" batave.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Impossible d'échapper à Fillon cette semaine. Le feuilleton qui secoue la droite prend toute la place, tandis que Macron surnage pour l'instant, mais Hamon, lui, devient médiatiquement du moins, quasi invisible et inaudible, sous l'oeil du Parti Socialiste qui traîne les pieds pour le suivre.

"Le revenant" Le titre de la Une du Point est consensuel, il ne fâchera personne. Chacun y trouvera son compte qu'il soit favorable ou opposé à Fillon. Personne ne peut, en effet, nier que l'ex-Premier ministre soit un revenant, un quasi miraculé. Donné pour mort et enterré à la veille du dernier week-end. Fillon a ensuite été confirmé et il est devenu incontournable avec l'abandon de Juppé, lundi matin.

"C'est l'homme aux mille tours!" Ainsi Homère nommait-il Ulysse, mais la formule sied aussi bien à l'époux d'une autre Pénélope, François Fillon. Il y a tout juste quelques mois, on décrivait souvent le Sarthois comme un homme droit, presque naïf, mais peut-être dépourvu de la trempe qui fait les présidents. Comme la roue tourne ! Aujourd'hui, on découvre les roublardises du personnage en même temps que son caractère de fer..." écrit Etienne Gernelle.

"C'est un grand brûlé, cette histoire l'a transformé."  déclare Bruno Retailleau à propos de Fillon. Mais ce dernier "a beau jouer les candidats anti-élus, il est très ébranlé par le départ de ses amis politiques" ajoute Le Point. Dans un encadré le magazine souligne que Bruno Retailleau serait à l'origine de la radicalisation du candidat. Retailleau serait un ancien disciple de Philippe de Villiers Retailleau est membre du "clan des sept" l'équipe de fidèles de Fillon. En plus de Retailleau, on trouve Henri de Castries (ancien patron d'Axa) Antoine Gosset-Grainville (ex-directeur adjoint de cabinet à Matignon) Anne Méaux (patronne d'Image 7, qui gère son image) Myriam Levy (chargée de la communication de Fillon), Igor Mitrofanoff (sa plume, son ami) François Sureau (avocat et écrivain)

"On disait le système présidentiel à bout de souffle, il est en train de mourir sous nos yeux" estime l'Express qui s'interroge en Une "La droite peut-elle encore gagner ?" Le magazine passe en revue toutes les hypothèses y compris... le report de l'élection "Selon l'article 7 de la Constitution, le calendrier électoral serait bousculé si les sages constataient l'empêchement d'un candidat dans les sept jours avant le dépôt de candidatures. Les constitutionnalistes divergent sur le cas Fillon."

"Ce qu'ils pensent de cette crise"

Un peu perdu comme beaucoup, l'Express demande à certaines personnes (personnalités, électeurs républicains etc..), sur neuf pages, ce qu'ils pensent de la situation. Pour Pascal Bruckner : "Fillon subit une cruxifiction en public qui fait mal pour lui. Autant il souffre des accusations dont il est l'objet, autant Marine le Pen se rit des enquêtes menées à l'encontre de son parti. Il a une conscience; elle, fidèle à la tradition dont elle est issue, se moque de la morale". Bruckner plaint Fillon mais regrette certaines de ses postures "l'invocation constante du peuple, associée à l'agressivité à l'égard des corps intermédiaires, est très douteuse." 

Jean-Pierre Chevènement dit comprendre "L'état d'esprit de ceux que choque la convocation judiciaire du candidat de la droite à deux jours de la clôture des parrainages." Comme beaucoup Blandine Kriegel s'inquiète : "La crise provoquée par la rencontre du judiciaire et du politique est grave, tragique même, car elle croise deux points de vue également défendables - celui de l'opinion, celui de l'élu candidat - mais le dénouement profite aux ennemis de la République."

La politique est-elle otage de la justice ? La trêve réclamée par Le Pen et Fillon serait-elle justifiée ? Honnêtement, l'avocat Olivier Pardo reconnaît : " C'est vrai, la trêve n'existe pas dans les textes." Mais il ne semble pas s'inquiéter pour les candidats, c'est l'image de la justice qui serait mise à mal selon lui. Selon lui trêve serait "pourtant une nécessité absolue pour protéger la justice. Exposer cette institution fragile à un combat politique la met en danger."

L'Obs est nettement plus mordant "Cet homme est-il dangereux ?" avec une Une en noir et rouge, avec portrait Noir & Blanc de Fillon qui serait l'auteur d'un "hold-up" selon Mathieu Croissandeau qui conclut son édito sur ce qui menace vraiment la droite "un cambriolage frontiste". "Oui, François Fillon "les a tous eus" reconnaît l'Obs qui cite la Une du Parisien de mardi. L'hebdo évoque "le clan des jusqu'au-boutistes" qui assiste Fillon: Anne Méaux (ex Parti des Forces Nouvelles quand elle avait 14 ans), Gérard Longuet (mouvement Occident), Hervé Novelli.

"Quand la droite joue la rue" L'Obs revient sur le 6 février 1934, même si le rapport avec la manifestation du Trocadéro a peu de rapport avec ce 6 février. L'Obs note que "c'est Corinne Lepage qui sur Twitter, a osé la comparaison fatale". Et le journaliste François Reynaert n'hésite pas à polémiquer : "L'appel à la rue : Fillon se rêve en De Gaulle de 68. Mais la chienlit, c'est lui" avant d'ajouter "Le candidat de la droite a finalement fait taire ses opposants grâce à une manifestation de soutien au Trocadéro. Une recette qui a une longue histoire. Janvier 1889, février 1934, mai 1968 : démonstration en trois épisodes"

Quoiqu'il en soit, pour l'instant un sondage Elabe pour l'Express et BFM TV réalisé les 5 et 6 mars indique que Fillon "ne passerait pas le premier tour". Fillon va devoir cravacher pour rattraper et distancer macron, si ce sondage dit vrai.

Hamon et sa manie des citations

Amusant, l'Express souligne que Benoit Hamon aime truffer ses interventions de citations. Le magazine donne l'exemple de son discours de Brest le 1 er mars. L'Express a relevé pas moins de onze citations, dont quatre ne figurent pas dans le texte. Comment fait-il ? "il pioche dans les carnets où, depuis des années, il classe les citations qu'il aime par rubrique. Et il demande à son équipe d'en chercher de nouvelles pour illustrer ses discours, notamment en fichant pour lui les derniers ouvrages que sa libraire lui a recommandés mais qu'il n'a pas le temps d'ouvrir." mais l'Express les citations de Fillon, Macron et le Pen, qui n'ont pas toujours de rapport direct avec leur propos.

La France a Madame Le Pen, les Pays-Bas ont Geert Wilfders note l'Express qui se dit peu étonné de la victoire de Trump mais aux USA. Par contre "Que les les habitants des pays-bas, réputés placides et tolérants, puissent accorder une majorité de leurs voix, lors des élections législatives du 15 mars, à un provocateur d'extrême droite aux cheveux teints en blonds et coiffés à la Pompapdour, condamné il y a quelques mois pour des propos racistes, voilà qui est plus étonnant."

Pour respirer un peu

Si vous trouvez que le cas Fillon occupe trop nos médias, rassurez-vous il y a autre chose à lire dans nos hebdos cette semaine. Le Point consacre 45 pages au Japon. Dépaysement garanti : de la famille impériale à l'art sacré du jardin, en passant par l'architecte Tadao Ando et la dernière BD de Jiro Taniguchi qui vient de nous quitter le 11 février.

L'Obs laisse Matt Black de l'agence Magnum montrer sur 6 pages (avec 2 photos N & B légendées par page) la famine au Soudan.

Le Point remarque que Marseille "résiste au djihad" et explique pourquoi sur quatre pages.

La majorité des internautes est-elle aussi pessimistes que Christine Kerdellant avec son livre "Dans la Google du loup". Derrière ce titre gag se cache un "réquisitoire contre une entreprise née il y à peine vingt ans, et qui chercherait à s'assurer, grâce à sa maîtrise des données, le contrôle de nos vies.

Que les inquiets se rassurent, ceux qui passaient pour des géants incontournables peuvent devenir des nains de jardin. Certains amateurs de high tech auront la larme à l'oeil s'ils ont gardé leur BlackBerry au fond d'un tiroir : l'Express souligne que la part de marché du constructeur canadien au niveau mondial a été de 0,046% en 2016. BlackBerry n'a vendu que 207 900 mobiles au quatrième trimestre 2016, face aux 431 millions de téléphones vendus pendant cette même période.

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