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Les marchés financiers s'inquiètent de l'envie des électeurs de régler leurs comptes avec les élites
©Reuters

Revue d'analyses financières

Pratiquement tous les marchés actions sont au plus haut alors que le niveau d’incertitudes dans tous les domaines n’a jamais été aussi élevé.

Jean-Jacques Netter

Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est vice-président de l’Institut des Libertés, un think tank fondé avec Charles Gave en janvier 2012.

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Les marchés se comportent comme s’ils considéraient que le risque politique n’est pas aussi important qu’on ne le pense. Regardons la réalité. Dans une démocratie qui fonctionne normalement, pendant une campagne présidentielle, il y a débat sur le bilan de celui qui a dirigé la France pendant cinq ans, on évalue les programmes des différents candidats qui expliquent pédagogiquement aux électeurs les réformes qu’ils comptent mettre en œuvre.

Dans une démocratie qui ne fonctionne pas, le sommet de l’Etat  organise de toute pièce un véritable complot pour déstabiliser l’opposition. On comprend bien maintenant qu’au moment où François Hollande pensait encore se représenter, des « dossiers » avaient été préparés sur les opposants. C’est ce qui a été fait notamment en partant pour François Fillon des bulletins de salaire de Pénélope Fillon… Diligenter une enquête sur un opposant en pleine campagne électorale est une pratique courante qui appartenait  aux régimes totalitaires. François Mitterrand le premier avait bien instrumentalisé le Front National pour déstabiliser la droite et éviter à l’époque de parler de son bilan…

Le résultat est clair. On ne parle pas de l’Euro pour sauver ce qui reste d’Europe. Toutes les réformes qu’il faudrait entreprendre rapidement pour remettre notre pays dans la bonne direction (éducation, apprentissage, travail, sécurité, justice, police, classes moyennes, retraites, compétitivité des entreprises, fiscalité, place de l’islam en France etc..) ne font l’objet d’aucune explication et d’aucun débat.

Le gauchisme culturel est en train de vivre ses derniers jours

Le gauchisme culturel est un subtil engrenage qui part de l’école passe par  l’université, se trouve ensuite relayé par les grands médias, le tout étant récupéré par certains politiques. On ne peut pas comprendre  la situation dans laquelle se trouve la France sans évoquer les deux livres phare du « Camp du bien ». Sous une apparence de rigueur et d’objectivité scientifique ces ouvrages dissimulent à peine les partis pris qui se trouvent derrière.

L’éducation nationale a méthodiquement entrepris de déconstruire l’histoire de France en méprisant les chronologies, les grands hommes. Le livre « Histoire Mondiale de la France » a été rédigé par des mandarins de l’université française sous la direction de Patrick Boucheron professeur au Collège de France. Il s’agit ni plus ni moins de faire la promotion du progressisme, du cosmopolitisme, de l’antiracisme, du multiculturalisme… En un mot tout ce qui vient de l’étranger est bon, les conquérants arabes notamment. Tout ce qui est français n’a aucun intérêt puisque « nous sommes tous des migrants ». Il ne faut pas réveiller « la vieille opposition entre enracinés stables et les cosmopolites voire les apatrides ». La terreur de 1793-1994 ne serait que « la modalité française d’une histoire européenne ». Le génocide vendéen ne mérite même pas que l’on s’y arrête. Le seul événement marquant de l’année 1917  est « la lutte anticoloniale des kanaks ». Tous ceux qui ont eu dans leur famille un ou plusieurs morts au Chemin des Dames apprécieront…

L’éducation nationale a ensuite  dressé une nouvelle géographie de la mondialisation. Michel Lussault, géographe est le grand architecte de la réforme du collège de Najat Vallaud-Belkacem. Une référence. Dans son livre « Hyper-Lieux » il fait l’éloge du Monde, avec une majuscule, qui est  « un nouveau monde de spatialisation des sociétés humaines, une mutation dans l’ordre de l’habitation humaine de la planète… ». Le capitalisme globalisé et financiarisé  explique que « un hyper-lieux est un fermé-ouvert, un point d’accroche de rhizomes mobilitaires où les humains viennent ancrer leur existence… » !

L’utopie multiculturelle dévoilée par Mehdi Meklat

Mehdi Meklat, enfant du gauchisme culturel est le triste résultat de ces forces qui veulent à tout prix dissoudre la France. Il représente pour eux « la culture de banlieue » qui peut impunément tenir des propos racistes, antisémites, francophobes et homophobes. Le spectacle d’une gauche intolérante et violente. Adulé par la gauche, une grande partie de la classe médiatique a été complice de ce rapeur qui jouait un double jeu. Ce n’était pas « un gamin qui tweetait des blagues » mais un fanatique de  la lutte des races : « les blancs vous devez mourir asap », « Faites entrer Hitler pour tuer les juifs » etc…Tout membre d’une minorité ethnique  est forcément « victime du mâle blanc ». Il a  été invité par France Inter, a eu droit à la couverture de Télérama avec son compère Badroudine Saïd Abdallah. Madame Taubira n’a pas hésité à poser avec eux pour la couverture des Inrocks. Téléramadan leur revue qui fait la promotion « du grand remplacement » a été financée par Pierre Bergé. Même François Busnel le talentueux animateur de La Grande Librairie sur France 5 est tombé dans le panneau en les invitant dans son émission pour la sortie de leur dernier livre « Minute ». Il est le seul à s’être excusé de l’avoir fait. Cette affaire met en lumière une forêt de haine et de complaisance médiatique sur laquelle il faut ouvrir les yeux. Il y a des convergences curieuses entre l’islamisme et la culture de banlieue totalement mise en place par le gauchisme culturel ambiant. Grâce à eux, la banlieue est toujours plus un lieu de haine…

Emmanuel Macron fait du clientélisme électoral

La boucle est bouclée avec Emmanuel Macron qui explique que « la colonisation est un crime contre l’humanité ». Il aurait dû savoir que ce concept était inapplicable en l’occurrence, car il avait été utilisé pour juger spécifiquement les crimes nazis.

Mais pour lui, il s’agissait de gagner des voix à gauche et chez les franco-algériens. Cette forme de clientélisme éhonté est odieuse quand elle se pare de morale. Falsifier l’histoire de la colonisation pour quelques voix de plus est tout à fait condamnable. Rappelons que la présence française en Algérie ne se résume ni à la guerre de conquête des années 1840, ni à la guerre d’indépendance des années 1950. Qualifier la colonisation de crime contre l’humanité est un non-sens historique. Les harkis en revanche ont été victime d’actes de barbarie de la part de certains algériens. Si on veut vraiment faire de l’histoire il faut tout mettre à plat.

A ce rythme il ne faudra pas s’étonner si « des jeunes des banlieues » traitent la police française de « force d’occupation de  leurs  territoire ». Rappelons enfin, que pour tous ceux qui s’intéressent à juste titre aux crimes contre l’humanité, que les persécutions chrétiennes en pays musulmans existent encore aujourd’hui. Selon l’ONG Portes Ouvertes, 948 chrétiens ont été assassinés  l’année dernière dans le monde !

Les jours de l’hégémonie du camp du bien semblent comptés.

Le verrou des élites va sauter.  La classe politique se confond en France avec la fonction publique. Dans aucune autre démocratie n’existe un tel biais de représentation. Les élites sont normalement ouvertes, plurielles, diverses, en concurrence. Chez nous,  la société est verrouillée par le haut. La France éclate entre des mondes et des communautés qui ne se parlent pas et ne se comprennent plus. Si on continue dans cette direction, la France sera confrontée bientôt à son propre  mur de la dette et ce seront le FMI et la Commission Européenne qui la réformeront…

Les français sont installés dans le déni depuis 30 ans. Ils ont abusé du modèle de nation providence jusqu'à ruiner son appareil de production. La société française est rongée par le corporatisme et l'étatisme. Le premier engendre des inégalités et des rentes de situation au profit de certains groupes. Le deuxième affaiblit la société civile et suscite des formes diverses de corruption pour tourner les règles ou en tirer parti. Tous deux nourrissent un climat de défiance qui, tout à la fois, réduit la croissance, accroît le chômage, accentue la demande d'Etat. Si les grands décideurs politiques n’écoutent pas les citoyens, il faut s’attendre au retour des « Césars » et de leur version de pacotille, les populistes.

Nous assistons probablement à la fin d’un cycle historique, car si l’avenir est porteur d’espérance, il ne peut emprunter  encore longtemps ces chemins organisés autour d’un système de connivence et d’autoprotection des élites. C’est donc le moment de réinventer la démocratie et surtout selon Marcel Gauchet  de« dominer le flux désordonné du monde en mouvement sans en interrompre l’invention ». C’est peut-être ce que les marchés anticipent déjà…

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