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Ecole, hôpital : quand le privé fait mieux pour moins cher
©Reuters

Le monde à l'envers

A l'école comme à l’hôpital, le privé se révèle désormais plus efficace et moins coûteux que le public. Est-ce une fatalité ?

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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J'apprends par Le Monde qu'un nombre toujours plus grand de parents abandonne l'école publique au profit d'établissements privés, généralement pour des raisons de qualité de l'enseignement prodigué et de sécurité de leurs enfants. Et le phénomène ne se limite ni aux classes sociales favorisées (il serait même plus marqué dans les catégories dites populaires), ni aux adeptes du "white flight" et de l'entre-soi (il concernerait toutes les origines ethniques ou religieuses).

Je ne m'en réjouis pas spécialement et, à tout prendre, je préférerais que ce soit le contraire, mais c'est d'autant plus intriguant que l'école privée se débrouille pour obtenir de meilleurs résultats avec des moyens et des prestations a priori inférieurs, qu'il s'agisse du coût d'un élève (nettement plus élevé dans le public) ou des effectifs par classe (davantage surchargées dans le privé).

Mais cette aptitude du privé à faire mieux pour moins cher est également avérée dans le domaine de la santé, les cliniques se révélant globalement plus compétitives que les hôpitaux y compris pour des interventions lourdes et des traitements complexes. On imaginerait pourtant que ces centres de soins, appartenant pour la plupart à des groupes financiers côtés en bourse, soient plus attentifs au niveau des dividendes qu'ils versent à leurs actionnaires qu'au bien-être et au portefeuille de leurs patients.

Je n'en tirerai pas une théorie générale sur l'incapacité pathologique des structures publiques à être aussi efficaces et performantes que leurs équivalents privés, mais pour avoir moi-même transféré mes gosses d'une école communale vers sa voisine catho pour cause d'absentéisme endémique des instits et comparé le calme et la propreté d'une clinique au petit parfum de tiers-monde de certains de nos hôpitaux, je me dis que les premières feraient bien de s'inspirer des seconds.

A l'exception d'une minorité d'allergiques à l'intervention de l’État dans ces missions, les Français aspirent essentiellement à être instruits et soignés dans les meilleures conditions possibles pour un coût raisonnable. Et les discours alarmistes sur la "société à deux vitesses" censée émerger d'un poids toujours plus grand du privé dans des domaines aussi vitaux tiendrait moins du baratin si le public se souvenait qu'il ne sert pas seulement à protéger les fonctionnaires d'une inscription à Pôle Emploi (une administration elle-même moins performante que ses concurrentes, soit dit en passant...).

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