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Marine Le Pen collée au plafond ? Complotisme sélénite. Les mystères du sexe féminin. Steak caché. Erdogan le flippant. La France anime les studios californiens
©relay

Revue de presse des hebdos

Diabolique dédiabolisation : la leader frontiste n'avance plus ; figurez-vous qu'on n'a pas marché sur la Lune : c'était tout du bidon filmé en studio ; le vagin sort du placard où l'avait enfermé son petit camarade de jeu masculin ; les végans prennent (plus ou moins) Paris d'assaut ; la « Sublime porte » doit-elle être refermée ? Les rois français des petits Mickey animés.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Marine Le Pen, artisane du nouveau FN « dédiabolisé », l'héritière qui devait ringardiser son paternel en transformant un parti d'extrême droite traditionnel en une espèce d'improbable chimère souveraino-ouvriériste et prendre le chemin de l’Élysée, a-t-elle atteint son « plafond de verre » personnel, la barrière invisible qui prévient la transformation d'une pasionaria populiste en femme d’État ?

L'Express de cette semaine, qui lui consacre un portrait plutôt bien vu tend à le démontrer.

C'est que, pour toute sa « modernité » supposée, son goût pour la fiesta et sa capacité à s'entourer de personnalités hors-sérail, la boss reste une Le Pen. « D'une mauvais foi absolue, elle ne souffre aucune contradiction. Lors du séminaire de début d'année, elle s'est crue dans un débat télévisé et s'est prise au jeu du combat dialectique », confie d'ailleurs l'un de ses proches à l'hebdomadaire.

« J'ai toujours trouvé que le FN était un vaste bordel, poursuit un assistant parlementaire frontiste : il y a un esprit courtisan. Si on ne sollicite pas une audience, on ne pèse pas. C'est souvent le dernier qui parle qui a raison... D'où le fait que certains se spécialisent pour lui coller au train ».

A en croire ce portrait, Marine Le Pen aurait justement déjà acté ce flottement, « d'où la petite musique qui s'installe dans l'orchestre » du parti : « Ce ne sera pas pour ce coup-ci (…), le véritable objectif, ce sont les législatives ».

Mais l'espoir, paraît-il, viendrait de l'étranger, plus que de sa capacité à être, finalement, une version revampée de son père : « Donald Trump, le Brexit, les élections en Autriche : à force de coups de boutoirs, le système va finir par céder ». Et le plafond de verre lui tomber sur le coin de la figure dans la foulée ?

Quand le sage montre la lune, le complotiste montre le studio de télé

Abandonnant MLP à ses problèmes de maçonnerie, L'Express sur l'une des théories complotistes les plus grotesques, mais aussi les plus répandues du Web. Les expéditions Apollo de la Nasa, et même l'alunissage d'Aldrin et d'Armstrong en 69, ne seraient qu'un vaste escroquerie tournée en studio : « Sur les images de la mission Apollo 11, la bannière étoilée plantée (…) présente un aspect plissé et semble flotter. Or chacun sait qu'il n'y a pas d'air sur la Lune et donc pas de vent ». Mais, pour les tenants de cette théorie, les empreintes des astronautes seraient également trop nettes dans le sol de notre satellite préféré, prouvant qu'elles auraient été prises dans du sable mouillé. Et la poussière sous le LEM, la Jeep de la Nasa, ne serait pas trop crédible non plus...

Que les satellites modernes d'observations, Américains ou autres, aient depuis pris moult clichés de ce qui reste des équipements des missions ne fait d'ailleurs pas évoluer d'un pouce le point de vue des « sceptiques », pour lesquels le propre d'un complot bien organisé étant d'être justement bien organisé. Ah, quand ça veut pas, ça veut vraiment pas !

L'origine du monde est de sortie

C'est l'été. Quand on ne parle pas de terrorisme, on parle de sexe (le mal de dos et les francs-maçons, c'est pour l'automne). Dans L'Obs de cette semaine, un ambitieux dossier sur le sexe féminin. Ça démarre par un papier sur le vagin, qui serait apparemment sur le point de « prendre sa revanche » et échapper à l'anonymat de nos sociétés patriarcales pour apparaître un peu partout dans le paysage : « Terré, l'animal ? Il fallait réagir ! C'est l'objectif de Vagina Guerrilla, un petit groupe parisien composé de deux hommes et de deux femmes qui se sont lancés dans ce combat d'utilité publique : sortir le sexe féminin des limbes où il est sagement cantonné, pour l'exhiber au grand jour ».

Ces militants de la vulve à ciel ouvert, qui risquent de pas avoir envie de partir en vacances avec les promoteurs de la burqa, ont donc créé un « logo archétypal, facile à reproduire, ainsi que des stickers et des sacs en toile ornés de vulves de toutes les couleurs ». « Ça ressemblerait même à une épidémie, signale benoîtement l'hebdo qui fait tout de même sa couverture sur « l'origine du monde » de Courbet : « Depuis quelques mois, les vulves sont  partout. Plus ou moins stylisées, pour échapper à la rude censure des réseaux sociaux, elles circulent sur Facebook (…). Vulves de tous pays, unissez vous ! ».

Cachez ce jambon à l'os, que je ne saurais voir !

Le vagin n'est pas seul à vouloir sortir du placard. Les végans, qui n'en sont pas l'anagramme mais une variété de végétariens qui ignore même le poisson, les œufs et les produits laitiers, ont le même projet.

L'Obs nous apprend ainsi qu'ils seraient de plus en plus nombreux à adopter ce mode de vis « sans cruauté ». Bon, une fois qu'on a lui le papier en détail, on se rend compte que ce n'est peut-être pas si simple, que les centaines de milliers de « likes » sur la page Facebook de L214 viennent plus de ce que cette organisation dénonce l'horreur des abattoirs que de la popularité du tofu sur les  tables françaises...

On découvre aussi que les fondamentalistes du légume vert constituent à peine de 3 à 4% de la population de l'Hexagone et que de parler de « lame de fond » est sans doute un poil exagéré au royaume de l'entrecôte-frite (avec feuille de salade, OK, mais bon).

Pour autant, il y a bien quelque chose de l'ordre du frémissement, avec l'ouverture de tout un tas de restaurants spécialisés dans les bobolands des 11e et 10e arrondissements de la capitale, où l'on est rarement en retard d'une mode. La tendance gagnera-t-elle le reste de la cité, voire le reste du pays ?   Les pourfendeurs du bleu et du saignant ont l'air d'y croire, dur comme le fer contenu dans un steak de cheval ! Une chose est certaine toutefois : le véganisme, il ne passera pas par moi.

Erdogan ou comment s'en débarrasser

Pour Le Point de cette semaine, « le pays qui fait peur à l'Occident » c'est jours-ci, ce n'est l’État Islamique avec ses émissaires déséquilibrés, ni la Corée du Nord avec sa manie des essais nucléaires, mais plutôt la Turquie d'Erdogan...

Mais bon, je ne voudrais surtout pas avoir l'air de me moquer : la Turquie d'Erdogan fiche effectivement bien les jetons. Et le type que l'on présentait dans le temps comme une sorte de démocrate-musulman, au sens où l'on parle de démocrates-chrétiens, celui que l'on voyait un jour prendre la présidence tournante de l'Union européenne, est effectivement en train de tourner à la Barbe-Bleue du continent.

Le jour où nous lui adressions un chèque de 1,4 milliard d'euro supplémentaires pour aider les réfugiés syriens arrivés sur son territoire, « 17 journalistes, un ancien député et le patron d'une grande entreprises étaient arrêtés (…). En moins de trois semaines, le « sultan » d'Ankara a déjà privé de passeport 50 000 de ses citoyens, limogé près de 60 000 fonctionnaires dans l'armée, l'éducation et la justice. Il a fermé des dizaines de journaux, des radios, mis en prison certains de ses opposants et envisage maintenant de réintroduire la peine de mort ». Même les Américains, qui ne se privaient de nous recommander d'intégrer fissa ce membre éminent de l'Alliance Atlantique, finissent par avoir des vapeurs sur le sujet.

Erdogan est peut-être en train de réussir à mettre son pays en coupe réglée et à le renvoyer un siècle en arrière sur le plan des mœurs et de la démocratie, mais qu'il ne s'étonne pas trop si la « Sublime Porte » finit par lui être claquée au nez à ce rythme...

Michel Souris et Donald Canard

Derrière un dessin animé américain, il y a souvent un dessinateur français. Et plus spécifiquement un diplômé de la fameuse école des Gobelins, à Paris, dont les anciens élèves donnent l'accent français aux grands studios californiens : « Si les plus grands studios du monde viennent régulièrement « faire leur marché » aux Gobelins, c'est que l'école s'est forgée, au fil des ans, une réputation d'excellence. Fin 2015, le site américain Animation Career Review l'a désignée meilleure écoles d'animation au monde devant les Canadiens, les Indiens ou les Britanniques ».

« Moi moche et méchant » ou les « Minions », c'est eux. « Tarzan », c'est encore eux. « Ratatouille », c'est toujours eux !

Mais à lire cet article dans Le Point, et à se voir rabâcher par l'hebdo à quel point nos animateurs laissent leurs concurrents sur place et n'ont qu'à se baisser pour saisir au vol les offres d'emplois de chez Disney et DreamWorks, on se demande tout de même pourquoi ils ne sont pas français, ces studios où il n'y a que des diplômés des Gobelins... Bah, il faut croire que le dessin animé français ne se porte vraiment bien que lorsqu'il est américain.

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