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Manuel Valls/François Bayrou : mais que traficotent-ils ensemble ? ; Juppé gaucho-compatible ? : l'interview-test ; Zemmour : symbole de la France qui a peur
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi l'appel de François Bayrou pour une "majorité réformiste et républicaine", les faiblesses comparées de Juppé, Sarkozy et Fillon, la petite précision d'Eric Zemmour à propos du "Suicide français", la réaction de "L'Obs" face au "Jouyetgate", le "magot africain" de Patrick Balkany et, et, et... la galaxie Fabius. Hou, elle arrache, la revue de presse des hebdos !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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Une petite info expresse, pour se mettre en jambe ? Suite à la parution de l'article "Pourquoi le pire est possible" dans lequel "L'Express" indiquait la semaine dernière que ""Le suicide français" (avait été) relu avant publication par un collaborateur de Marine Le Pen et ami de l'auteur" (voir la RP du 6 novembre), Eric Zemmour a fait parvenir au journal cette précision : "La personne qui a relu, non mon livre mais quelques pages, n'appartenait pas, à ce moment-là, à l'entourage de Marine Le Pen". Ah, mais voilà qui change tout !

Eric Zemmour : symbole de la France qui a peur

"Avec son nationalisme fébrile et transi, j'allais dire morbide, écrit Franz-Olivier Giesbert dans "Le Point", il crève les yeux qu'Eric Zemmour est en communauté de pensée totale avec Marine Le Pen. Mais s'arrêter à cette assertion avec des trémolos d'indignation comme tous les perroquets de la bien-pensance ne nous mène nulle part. On est même à côté de la plaque. Le discours zemmourien est aussi en résonance profonde avec ceux de l'extrême gauche et des prétendus frondeurs du PS. Voilà ce qui frappe quand on lit "Le suicide français" avec attention : il y a en lui quelque chose d'Olivier Besancenot ou de Nathalie Artaud. Ratissant large, Eric Zemmour est transparti. Il incarne comme personne la France qui a peur et rêve de se rapetisser derrière des barbelés. (...) Eric Zemmour, rongé par le nationalisme, avatar de l'égoïsme, cède trop volontiers au cynisme, la grande maladie de notre époque, qui consiste, lorsqu'on sent des fleurs, à chercher le cercueil. C'est un sacripant (au sens étymologique : bravache, fanfaron) qui dit que la France est morte et crache sur sa tombe sous les applaudissements des affolés du troupeau. Ne serait-il pas temps, cher Eric, de faire la grève de la haine de soi ?" C'est vrai que par les temps qui courent, ça nous ferait des vacances - ça nous ferait de l'air, en tout cas.

"L'Obs" face au "Jouyetgate"

En publiant jeudi dernier des extraits de "Sarko m'a tuer" dans lesquels il était fait mention d'un déjeuner au cours duquel François Fillon aurait demandé à Jean-Pierre Jouyet de "taper" sur Nicolas Sarkozy (voir la RP du 6 novembre), "L'Obs" a déclenché un drôle de tollé, on dirait... L'hebdo s'attendait-il à de telles réactions ? Avait-il anticipé que la situation se retournerait au profit de l'ancien président ? Dans son édito, le directeur de la rédaction du mag, Matthieu Croissandeau, le note, en effet : "nos deux convives ont obtenu l'exact inverse de ce qu'ils cherchaient. Le premier (Fillon, ndlr) voit Nicolas Sarkozy réinstallé dans son meilleur rôle, celui de la victime, à un moment où sa campagne patinait. Le second (Jouyet) voit François Hollande encore un peu plus fragilisé (...) alors même que la justice n'a jamais paru fonctionner de façon aussi indépendante que ces dernières années. Davantage pourtant que ces conséquences de court terme, cette affaire offre en creux une vision de la politique faite de collusions et d'affrontements factices. Un entre-soi rempli de rendez-vous secrets et de déjeuners discrets, où les clivages s'évanouissent à mesure que les nappes des restaurants s'épaississent. Un petit monde aux positions interchangeables, où l'on peut avoir été ministre de Sarkozy puis plus proche collaborateur de Hollande sans que cela pose de problème de fond, ni de forme". Faut-il le regretter ? L'affaire ne pose pas, apparemment non plus, de "problème de fond, ni de forme" à "L'Obs" qui, étrangement, omet de rappeler qu'il a publié ledit extrait...

Quand "Les Inrocks" envisagent de voter Juppé

Zêtes pas au bout de vos surprises, ce jeudi, on vous le dit ! Pour tout vous dire, en lisant l'édito de Frédéric Bonnaud dans "Les Inrocks", on s'est pincé trois fois pour vérifier qu'on ne rêvait pas. Conçu sous la forme d'un petit dialogue entre un irréductible de gauche et un, disons... "déçu du hollandisme", le papier semble en effet indiquer que "Les Inrocks" envisagent sérieusement la possibilité de voter Juppé. Bé oui ! On vous en donne un extrait, hmmm... : "Mais enfin, Juppé, c'est la droite, la vieille droite à la papa ! (...)" —"Ah, ça, c'est un scoop ! Juppé est de droite, je te le confirme. Belle découverte ! Je ne l'ai jamais confondu avec Alain Badiou, figure-toi. Evidemment qu'il est de droite, d'une droite normale..." —"Et tu vas voter pour lui ?" —"D'abord à la primaire puis au second tour de la présidentielle". —"Contre Marine Le Pen ?" —"Voilà, on progresse. Tu vois quand tu veux..." (...) —"(...) Tu devrais avoir honte !" —"Honte de quoi ? De constater que la gauche s'est tellement déconsidérée qu'elle n'a aucune chance d'être au second tour ? Et ce serait de notre faute en plus ?  Tu te vois voter pour Hollande ou Valls dès le premier tour, au nom du spectre du 21 avril et en oubliant tout le reste ?" Si c'est pas incroyable, ça, dis donc...

"Les Inrocks" le disent pourtant : "Juppé est vraiment de droite"

"Les Inrocks" sont-ils résignés à ce point-là ? Dans l'introduction à la longue interview d'Alain Juppé qu'il affiche en couv' ce mercredi, le mag apporte une précision : "Répulsion persistante envers Sarkozy (...) et profonde déception envers Hollande sont le terreau de la hype Juppé. Mais partir du principe que la gauche a déjà perdu, qu'elle ne sera pas même présente au second tour en 2017 et que ses sympathisants iront jusqu'à voter aux primaires UMP (ce qui ne s'est pas produit pour ceux de droite aux primaires socialistes), bref pousser l'hypothèse Juppé pour se protéger de l'affrontement cauchemardesque Sarkozy-Le Pen, c'est oublier un élément essentiel : Juppé ne ressemble vraiment pas à Sarkozy, certes, mais il est vraiment de droite". Ahaa ? Et, concrètement, ça se voit à quoi ? L'est temps, on dirait, de passer à ce que dit au journal le maire de Bordeaux...

"Il y a une vraie complicité entre le FN et le PS"

Aux "Inrocks" qui lui demandent si la France s'est "extrême-droitisée", vu le succès du FN et du livre de Zemmour (on n'en sort pas), Alain Juppé répond : "C'est beaucoup plus complexe que cela. (...) Moi, ce qui m'inquiète, c'est le "FN-PS". Il y a une vraie complicité entre le FN et le PS depuis longtemps. Elle a été inventée par François Mitterrand et a été attisée au fil des ans". —"Dans les années 90, le programme UDF-RPR ressemblait comme deux gouttes d'eau à celui du FN, réagit l'hebdo. Vous préconisiez la "fermeture des frontières", la "suspension de l'immigration", le fait de "réserver certaines prestations sociales aux nationaux" et vous estimiez qu'il y avait une "incompatibilité entre l'islam et nos lois""—"Il n'y a pas de contiguïté entre le FN et le RPR, rétorque Juppé. Pourquoi avons-nous perdu les législatives de 1997 ? Parce que le FN, dans plusieurs dizaines de triangulaires au second tour, a fait le jeu du PS. Cette idée d'une complicité entre le FN et le RPR n'a pas de sens. Jacques Chirac a toujours eu une position intransigeante sur le sujet. Nous avons toujours combattu le FN avec la plus grande fermeté et cela s'est traduit dans les urnes par une complicité objective entre les candidats du FN et ceux du PS". Mouais... y'a peut-être matière à débat, là. C'est peut-être "beaucoup plus complexe que cela" (?!)

"Il y a une surreprésentation des populations d'origine étrangère dans les individus délinquants"

Histoire de battre le fer tant qu'il est chaud, que pense Alain Juppé des positions défendues par Nicolas Sarkozy dans son discours de Grenoble, où "il établit un lien entre immigration et délinquance", demandent "Les Inrocks. —"J'avais écouté Nicolas Sarkozy prononcer un discours à Bordeaux où il parlait d'immigration et je n'avais rien trouvé à redire. Ce lien entre immigration et insécurité, c'est toujours pareil. Essayons de ne pas nous voiler la face. Quand vous regardez les statistiques, il y a une surreprésentation des populations d'origine étrangère dans les individus délinquants. Ce n'est pas du fait de leurs origines mais parce qu'elles sont dans des conditions sociales et économiques difficiles. Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt, c'est un phénomène qui se mesure et qui existe. Il faut progresser dans les politiques d'intégration pour éviter cette confusion". Ah, ben, là, au moins, c'est clair.

Suppression de l'ISF, dérégulation du marché du travail et retraite à 65 ans

Et que nous dit Juppé, au chapitre économique ? "Je pense que la fiscalité ne doit pas être confiscatoire et je suis arrivé à l'idée qu'il fallait supprimer l'ISF, même si, évidemment, chacun doit contribuer à l'effort national à proportion de ses moyens". —"Emmanuel Macron est tenté par une dérégulation du marché du travail, observent "Les Inrocks". Quand on lit votre contribution aux "12 travaux de l'opposition", on a l'impression que vous aboutissez aux mêmes conclusions". —"L'inspiration d'Emmanuel Macron me semble aller dans la bonne direction car il s'inspire de plus en plus de nos idées. Mais aujourd'hui, note Juppé, il n'a pas de majorité pour conduire cette politique dans la durée". Concernant la réduction de la dette publique, le maire de Bordeaux le dit, par ailleurs : "Cent milliards d'euros d'économies en cinq ans cumulés, ce n'est pas un tsunami : il ne s'agit pas de couper 30 % de la dépense publique, mais 5 %. Pour cela, il faut par exemple repousser l'âge de départ à la retraite à 65 ans et, si notre économie recommence à créer des emplois, introduire une dégressivité des indemnisations chômage". Là aussi, c'est assez carré : on sait, en tout cas, où on met les pieds.

Ce que pense Juppé du mariage gay, de la PMA et de la GPA et... de l'adoption !

Quid des réformes so-cié-ta-les et... du mariage pour tous, hmmmm ? "J'aurais préféré un autre mot que mariage car des couples homosexuels et hétérosexuels, ce n'est pas tout à fait la même chose, confie Alain Juppé aux "Inrocks". Mais je suis convaincu qu'on ne reviendra pas en arrière : on ne démariera pas les couples homosexuels. Quant à la GPA, c'est inacceptable, et j'espère que la France tiendra bon sur son interdiction". En ce qui concerne la PMA, le maire de Bordeaux estime qu'elle "doit être réservée aux couples hétérosexuels qui ont des problèmes de stérilité et non être mise à la disposition de deux femmes. (...) Pour moi, fondamentalement, l'acte de naissance d'un enfant, c'est un homme et une femme, explique-t-il. Ensuite, il y a l'acte d'élever un enfant. Il peut exister des cas où un enfant peut trouver dans un couple de deux hommes ou de deux femmes des conditions d'épanouissement personnel parfaitement acceptables. C'est pourquoi, après mûre réflexion, je suis favorable à l'adoption par un couple de même sexe, après qu'on aura vérifié, comme c'est le cas pour des couples hétérosexuels, que les conditions d'épanouissement de l'enfant sont réunies". Alors, prêts à voter Juppé ?

Le talon d'Achille de Juppé

Entre Juppé, Sarkozy et Fillon, peut-être "Challenges" vous aidera-t-il à faire votre marché ? Dans son dossier de couverture, le mag éco s'emploie à "départager" — si tant est que cela soit possible — "les trois ténors de la droite (qui) ont les yeux braqués sur 2017. Et sur la primaire qui ouvrira au vainqueur les portes de l'Elysée". "Challenges" admettant d'emblée : "leurs idées sont proches, tout le reste les sépare", on a — âprement ! — cherché dans les douze pages du dossier ce qui faisait vraiment la différence... et on en est venu à la conclusion que tout était dans le rapport de force entre les trois candidats. Quelle meilleure façon d'apprécier les forces des uns et des autres que de se pencher sur leurs faiblesses respectives ? Dans le cas d'Alain Juppé, "le principal doute qui entoure sa candidature (tient dans) le faible nombre de soutiens parlementaires, nous dit le journal. "Nous ne sommes pas dans une logique de recrutement, et beaucoup attendent l'élection à l'UMP avant de se déclarer, justifie le député Hervé Gaymard. Jacques chirac a été élu en 1995, alors qu'Edouard Balladur avait plus d'élus derrière lui"". Voilà pour le maire de Bordeaux. Passons aux suivants.

Les points faibles de Sarkozy et de Fillon

En ce qui concerne Nicolas Sarkozy, "Challenges" note que "l'ancien président apparaît toujours comme une personnalité clivante. Et malgré un discours très à droite depuis un mois, il ne parvient plus à convaincre les électeurs du FN qui lui avaient permis de gagner en 2007. Ils ne sont que 30 % à saluer son retour. Dès lors, une équation difficile à résoudre se profile en vue d'une primaire ouverte. "Il risque de se faire déborder, à sa droite, par François Fillon, plus libéral et plus conservateur, et, à sa gauche, par Alain Juppé, héritier de la droite gaullienne", analyse (le politologue) Thomas Guénolé". Mais le libéralisme assumé de François Fillon est aussi son point faible... "La potion est socialement explosive, remarque l'hebdo. L'ancien Premier ministre, qui avait reculé sur la suppression de la Carte SNCF famille nombreuse en 2008, promet la fin des 35 heures, le report de l'âge de la retraite à 65 ans et la hausse de 23 % du temps de présence des professeurs de collèges et lycées. Réaliste ?" A vous de trancher.

"Mais pourquoi Manuel Valls s'est-il rendu à Pau, chez François Bayrou ?"

Quelles nouvelles, à gauche ? Au lendemain de l'intervention télévisée de François Hollande, "le sentiment domine que rien de fort, de nouveau, ne se décidera d'ici à 2017, écrit Ghislaine Ottenheimer dans "Challenges". (...) Du coup, on a envie de reprendre la formule des Guignols à propos de Jacques Chirac : "Putain, deux ans !"" Deux ans qui ne sont pas forcément perdus pour tout le monde... "Mais pourquoi Manuel Valls s'est-il rendu à Pau, chez François Bayrou, le jour même de la grande émission de télévision de François Hollande ?, s'interroge le mag éco. N'était-ce pas une provocation ? Un geste d'ouverture au centre, un signal subliminal ? En réalité, depuis septembre, le Premier ministre — qui n'a pas une formidable latitude dans les institutions de la Ve République — s'est trouvé une occupation : faire le tour des congrès d'élus locaux. (...) Un petit tour des capitales européennes complète ce dispositif qui permet à Manuel Valls de renforcer son image et sa notoriété : une stature de présidentiable se construit très en amont". Hou, bé...

L'appel de Bayrou pour une "majorité réformiste et républicaine" — avec Manuel Valls ?

Hasard ? Pure coïncidence ? A l'heure où "Le Point" appelle en couverture la droite et la gauche à "arrêter leurs guéguerres", le magazine publie une interview de François Bayrou, qu'il a choisi d'illustrer d'une photo où l'on voit le maire de Pau avec... devinez un peu... Manuel Valls ! Comme à l'appui de ce cliché, François Bayrou le dit solennellement : "On découvrira un jour qu'il n'y a qu'une majorité possible, une majorité réformiste et républicaine, constituée autour d'un arc central". Faut-il comprendre que Manuel Valls est de la partie ? 

Les critères d'entrée dans "la majorité réformiste et républicaine" prônée par Bayrou

"Quels sont les critères pour faire partie de cette majorité réformiste que vous appelez de vos voeux ?", demande Charlotte Chaffanjon du "Point". —"Il faut d'abord assumer que les problèmes de la France ne viennent pas de la globalisation, de l'Union européenne, de l'Allemagne ou de l'euro, mais bien de nous. (...) Le destin de la France est bien dans la construction politique de l'Europe. Sortir de l'Europe, comme le proposent les extrêmes, provoquerait la pire des guerres. Et puis, il faut une refondation profonde de nos institutions". C'est-à-dire ?

Bayrou pour le retour à la proportionnelle

Il faut "au minimum une refondation de la Ve République, explique Bayrou au "Point". Personne ne supprimera l'élection présidentielle au suffrage universel. Mais il faut que les majorités puissent être larges et souples, et la représentation des Français équitable. Cette nouvelle pratique fera naître une vie politique différente qui permettra à des gens d'accord sur le fond de travailler ensemble au lieu d'être obligés de s'opposer sans fin. (...) Aujourd'hui, l'UMP et le PS sont morts, même s'ils ne le savent pas. L'UMP se déchire à qui mieux mieux en guerres de personnes et de courants, et le PS est devenu un parti nomenclaturiste, où les carrières se font par des embauches à l'intérieur de l'appareil. C'est tout cela qu'il faut renverser. Et donc revoir la loi électorale". —"Donc instaurer une dose de proportionnelle pour les élections législatives...", rebondit Charlotte Chaffanjon. —"Oui, bien sûr. (...) C'est la clé pour que des coalitions puissent se former, pour que les politiques de réforme avancent".

Bayrou pour une représentation du FN et de l'extrême gauche à l'Assemblée

—"Donc, vous allez faire entrer massivement le Front national à l'Assemblée, et même l'extrême gauche", observe "Le Point". —"Si les Français votent pour le FN, ce parti doit être représenté. Idem pour l'extrême gauche. Ce n'est pas en se voilant la face qu'on résout les questions, et particulièrement pas les questions dangereuses que posent les extrêmes et les populismes. Les partis modérés seront obligés de regarder en face aussi ce qui les unit plutôt que ce qui les divise". Hé bien, c'est noté.

Balkany l'Africain

Vous n'avez pas votre comptant d'"affaires" ? Y'en a encore ! A droite, comme à gauche... Mis en examen le 21 octobre pour "corruption", Patrick Balkany pourrait bien avoir de nouveau affaire à la justice très prochainement. "Selon nos informations, révèle en effet "L'Obs", le procureur de la République de Paris a été saisi (le 12 novembre) d'une demande d'information judiciaire visant Patrick Balkany — ce serait la quatrième si elle est ouverte ! — et émanant de... la République de Centrafrique. Ses représentants en France sont en effet persuadés que le règlement du litige entre le groupe Areva et le précédent gouvernement de Bangui, suite au rachat en 2007 de la société Uramin et de ses mines d'uranium de Bakouma, a entraîné le versement de 40 millions de dollars de commissions. Patrick Balkany en aurait été l'un des bénéficiaires, avec l'ancien président François Bozizé, dont les avoirs viennent d'être gelés par l'ONU". 

Balkany "émissaire officieux" de Nicolas Sarkozy en Afrique ?

D'après "L'Obs", toujours, Patrick Balkany aurait été "l'émissaire officieux" de Nicolas Sarkozy sur le continent africain. "Pour voyager plus facilement en Afrique, détaille le journal, le nouveau Foccart demande, dès les premières semaines du quinquennat, une faveur au nouveau chef de l'Etat, la délivrance d'un passeport diplomatique, destiné, selon les spécifications officielles, "à des ressortissants qui doivent se rendre à l'étranger pour l'accomplissement d'une mission ou pour y exercer des fonctions pour le compte du gouvernement français". (...) "On a découvert qu'il avait un passeport diplomatique quand il en a réclamé le renouvellement, raconte un conseiller d'Alain Juppé, nommé ministre des Affaires étrangères en 2011. On a demandé des instructions à l'Elysée qui nous a dit de le reconduire". Au Palais, le dossier semble être suivi personnellement par Sarkozy. Même Claude Guéant, le secrétaire général par qui tout passait, affirme aujourd'hui avec force qu'il n'était au courant de rien !"

La galaxie Fabius — et l'association de "Madame"

A gauche, "L'Express" se penche ce jeudi sur "la galaxie Fabius". "Pour (Lionel Zinsou), ancienne "plume" du ministre des Affaires étrangères, aujourd'hui à la tête du fonds d'investissement PAI Partners, rapporte le mag, "Laurent Fabius est, avec Dominique Strauss-Kahn, l'homme politique de gauche qui dispose du réseau le plus puissant dans l'univers économique". Et l'hebdo de détailler, graphique et noms à l'appui, les "relais" du ministre "dans le monde de l'entreprise et de la finance". Plus gênant ? Marie-France Marchand-Baylet, compagne de Laurent Fabius, "dispose d'un bureau" au Quai d'Orsay, nous dit le mag : "elle a créé l'association Flag-France Renaissance, qui a pour objet de "valoriser le patrimoine et les arts français sur le territoire national et à l'étranger". (...) Un certain flou entoure tout de même le montage de l'opération, observe "L'Express". A l'origine, il était question de créer une fondation et non une association. (...) "Cette option a été abandonnée compte tenu des coûts de fonctionnement demandés", assure l'initiatrice du projet. Curieusement, cet organisme mort-né a eu jusqu'à l'été dernier une page Internet. (...) Lancée en juin 2013 (...), cette structure a très vite décroché la précieuse "reconnaissance d'intérêt général" qui lui permet d'offrir à ses entreprises mécènes une déduction fiscale égale à 60 % de leurs dons. (...) Les noms de ces mécènes désintéressés, uniquement motivés par "le rayonnement culturel de notre pays", comme l'assure Marie-France Marchand-Baylet ? Airbus, Areva, Arianespace, CIC, EDF, GDF Suez, Casino, Dassault, Necotrans, SNCF, Thales, Total et Vinci. Les fers de lance de la "diplomatie économique" chère au maître des lieux", conclut le mag. Sur ce, les goulus friands d'info, on vous laisse. Et, comme dirait l'autre, bonne semaine, hmmm ! 

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