La solitude, nouveau péril jeune

L'isolement, nouveau fléau de la jeunesse ? Ils sont 19 % chez les 18-35 ans à ressentir une solitude "subie", selon une étude Mediaprim commandée par la Société de Saint-Vincent-de-Paul et révélée ce mardi par le journal La Croix.

Au total, 45 % des jeunes sondés disent ressentir de la solitude souvent ou occasionnellement et parmi eux, 42 % déclarent cet isolement "subi", soit un jeune sur cinq. Si ce phénomène frappe en priorité les jeunes en situation de précarité (les inactifs sont surreprésentés parmi les jeunes souffrant de solitude), il touche également des jeunes issus des classes moyennes et socialement insérés. 

Ce sentiment de solitude serait la contrepartie de l'autonomie croissante à laquelle les jeunes générations ont accédé ces dernières années, notamment à travers les réseaux sociaux. Selon le sociologue Jean-Claude Kaufmann : "Les jeunes ont gagné en autonomie et en liberté individuelle, ce qui est positif. Ils choisissent, beaucoup plus qu’avant, les réseaux dans lesquels ils souhaitent évoluer. Le problème, c’est qu’en cas de difficulté, les filets de sécurité fonctionnent de façon moins systématique qu’avant, à une époque où l’individu était partie prenante du groupe : la famille, l’entreprise, le voisinage, le village, etc."

Autre catégorie particulièrement touchée par cette solitude : les jeunes mères isolées en milieu urbain. Une tendance que le développement des réseaux sociaux, qui offrent le plus souvent des amitiés de façade, ne permet guère d'endiguer, mais aurait au contraire favorisé. "C’est une formidable chance de pouvoir tisser facilement des réseaux, commente Jean-Claude Kaufmann. Mais les choses se corsent lorsque les jeunes veulent aller plus loin que l’empathie à distance et sont à la recherche de soutien, d’attachement, et de présence."