Un des cerveaux économiques du PS (encore une fois) en plein déni de réalité

Le Lundi 9 décembre Karine Berger et Emmanuel Todd étaient, entre autres, les invités de l’émission « Mots croisés » sur France 2. Après un exposé d’Emmanuel Todd sur la situation monétaire des Etats Unis, du Japon et du Royaume Uni, et évoquant plus longuement le détail de la relance monétaire mise en Place au Japon, Karine Berger lui répond. « D’abord, première chose sur le Japon. Le Japon est en train de re-rentrer en récession » et sur un ton sarcastique « donc c’est sans doute un modèle intéressant mais qui à mon sens n’est pas encore tout à fait abouti ». Ce constat est l’occasion de comparer les résultats des deux pays, la France et le Japon, depuis l’arrivée au pouvoir de leurs nouveaux dirigeants respectifs, François Hollande et Shinzo Abe.

Il est ainsi possible de présenter les taux de croissance pour cette année 2013 (en données annualisées)

En réalité, la croissance Japonaise explose malgré 20 années de stagnation, pendant ce temps la France peine simplement à stagner. Alors que la politique de Shinzo Abe, arrivé au pouvoir en décembre 2012, ait offert des résultats immédiats, grâce notamment à un traitement monétaire, la politique du gouvernement Français est restée absolument inefficace au bout de 19 mois. Au regard des chiffres du troisième trimestre 2013, le pays qui est à nouveau en récession n’est pas le Japon, mais bien la France.

Il est par contre possible de constater un ralentissement de la croissance Japonaise au cours du dernier trimestre, ce qui est sans doute à l’origine de la bien curieuse déclaration de Karine Berger. Mais en réalité, le gouvernement Abe avait « prévu » cette situation, et souhaitait que sa politique économique délivre un départ en fanfare « rocket start » pour parvenir à une croissance équilibrée autour de 2.00%. L’objectif sera tenu à la fin de l’année, et même dépassé. Le « cabinet office » du premier ministre Japonais dévoilait cette prévision au printemps dernier dans le graphique suivant.

De son côté, le programme du candidat socialiste à l’élection présidentielle de 2012 indiquait une prévision de croissance de 1.7% pour 2013, que François Hollande qualifiait de « prudente et réaliste ». Le constat est que la France va afficher une croissance de 0.2% en 2013. Pour 2012, même constat, le programme faisait état d’une croissance de 0.5%, pour un résultat, dans cette pénible réalité, de 0%.

Il est ainsi toujours possible de dire n’importe quoi, de se tromper de façon aussi grotesque sur ses prévisions, de nier la réalité de la réussite Japonaise, et de se satisfaire de son absence de résultats.