Comment se libérer d'un pervers narcissique ? <!-- --> | Atlantico.fr
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Reine du camouflage, la personne qui fonctionne de manière pervers va s'ingénier à ne laisser aucune trace visible des ses forfaitures.
Reine du camouflage, la personne qui fonctionne de manière pervers va s'ingénier à ne laisser aucune trace visible des ses forfaitures.
©Reuters

Bonnes feuilles

L'ouvrage de Dominique-France Tayebaly permet d’identifier la perversion à l’œuvre, pour la combattre réellement. Extrait de "Pour en finir avec les pervers narcissiques" (2/2).

Dominique-France  Tayebaly

Dominique-France Tayebaly

Dominique-France Tayebaly est psychanalyste, membre de l’Association européenne Nicolas Abraham et Maria Torok et du Centre d’études et de recherches en psychanalyse.

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Il s'agit d'un repérage souvent difficile et long à réaliser. Contrairement à ce que prétendent certains ouvrages, il n'existe pas de comportement pervers types : seule l'intention peut être perverse et, le plus souvent, plus elle est cruelle et redoutable, plus elle est masquée.

Une personne qui cherche à mettre l'autre sous son emprise cachera son objectif pendant longtemps. D'autant que, sous le coup de la séduction, la relation semble commence sous les meilleurs auspices. Mais dès que la séduction et la fascination ne fonctionnent plus, une terreur sourde prend le relais.

L'habilité pervers consiste alors à pousser l'autre à se dévaloriser, puis à s'autodétruire, en retournant l’agressivité contre lui-même puisqu'il ne peut pas l'employer contre celui qui se fait passer pour ce qu'il n'est pas : une mère parfaite, un conjoint idéal, etc.

Un indice important, parmi d'autres, peut être utile pour repérer la tonalité perverse d'une relation. Quand nous nous mettons nous-même sous contrôle, c'est que nous sommes aux prises avec la critique impitoyable de la personne perverse. En effet, cette dernière, souvent grand moralisatrice, nous met sous étroite surveillance, pour dénicher le moindre faux-pas et pouvoir nous condamner ensuite avec aplomb au nom de prétendus préceptes moraux.

Reine du camouflage, la personne qui fonctionne de manière pervers va s'ingénier à ne laisser aucune trace visible des ses forfaitures : le mot d'ordre est "a l'extérieur, pas de traces" !

Comment lancer un appel au secours ou un appel à témoin, quand il n'y a ni coups ni blessures corporelles, ou si peu qu'elle peuvent être facilement banalisées. Tout ce qui est blessé, meurtri, tué chez la victime est de l'ordre de l'invisible. Ce qui va d'autant plus favoriser l'aveuglement, la démission et le refoulement de l'entourage.

"Un jour, témoigne Adrien, j'avais essayé de dire à une amie de ma mère que mon père n'était pas le monstre pointé du doigt par ma mère. Elle n'a pas voulu me croire. Dans la nuit qui a suivi, j'ai vomi plusieurs fois". Quand Adrien ose lever le voile sur les agissement de sa mère, il se heurte violemment au refoulement de ses proches. Il n'y a pas de preuve matérielle de ce qu'il énonce. Cela ne se voit pas ? Raison de plus pour ne pas entendre non plus ! Chacun préserve son petit confort...

De la même façons, Caroline n'a pas de traces visibles de tous les abus qu'elle a subis dans sa famille. Cependant, c'est bien la mise en lumière de cette part in-montrable, impossible à prouver, qui permet de rendre justice aux victimes et leur faire retrouver le dignité d'être humain. Cette bienveillance aide à prendre conscience peu à peu de la malveillance .Ce peut être la main tendue avec bonté, d'un proche, d'un collègue, d'un instituteur, etc. C'est le rôle du psychanalyste, qui se situe à la place de ce qui est humain, témoin juste et accueillant, tiers attentif, qui vient attester de l'injustice commise. Cette oreille secourable va aider la victime à penser ce qui demeurait encore impensable et à nommer ce qui lui semblait innommable. Car dans le monde factice du pervers tout semble aller bien. Sa victime vit seule avec sa souffrance et le sentiment d'être sans cesse décalée, déportée, sortie de la réalité.

Extrait de"Pour en finir avec les pervers narcissiques",  Dominique-France Tayebaly, (Editions Bréal), 2013. Pour acheter ce livre, cliquez ici

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