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Moi, c'est Malek que je préfère...
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Chouchou

Le Parti socialiste a présenté son programme. Avec une pléthore de candidats annoncés ou quasi. Malek Boutih n'en fait pas partie. Dommage.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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L’UMP n’a pas de programme et un seul candidat (Sarkozy, à l’heure qu’il est)… Le PS a un programme et des tonnes de candidats… A priori, il est bien, très bien parti, si l’on en croit le dicton qui stipule qu’abondance de biens ne nuit jamais.

Quelques mots sur le programme socialiste, sympathique comme toujours, généreux comme d’habitude. Il convient d’en prendre connaissance sans attendre, immédiatement, car ce genre de texte doit, à l’instar du beaujolais nouveau qui vieillit mal, se déguster dès son arrivée. Sinon, comme tous les autres programmes, il est à la merci d’un tsunami, d’une crise économique, d’un séisme financier, d’une révolution dans une région pétrolifère ou d’une catastrophe nucléaire. Les candidats, eux, vont durer un peu plus. Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry, Ségolène Royal, François Hollande, Arnaud Montebourg, Pierre Moscovici (j’en ai peut-être oublié)…

DSK ou le leader de la gauche sociale-démocrate

De tous, c’est Dominique Strauss-Kahn qui mérite une mention particulière. Il est le champion des sondages qui lui assurent (si le PS l’adoube) d’être le prochain président de la République. Normal, une partie des électeurs de droite séduite par ses compétences économiques se reporte volontiers sur lui. Dominique Strauss-Kahn, c’est du sérieux. Du pépère.

Une fois au pouvoir, il ferait en effet, la même politique austère et prudente que ses collègues socialistes grecs et espagnols (pauvre Zapatero qui a dû jeter l’éponge…). Il représente comme la plupart des candidats PS, la GST (gauche sociale-démocrate). Et des gauches, il y en a beaucoup d’autres. Une palette infinie : la GC (gauche caviar) bien connue, la GR (gauche roquefort, tendance José Bové), la GGV (gauche gueularde et vulgaire que Mélenchon incarne assez bien), la GCD (gauche canal-trotskyste, menée vers la lutte finale par le NPA)…

Malek Boutih ou l'espoir de la gauche morale

Il manque une gauche dans ce kaléidoscope très spécial (très spécial car on peut le secouer dans tous les sens sans obtenir, jamais, une image cohérente). La seule gauche qui vaille. Celle qui, parce qu’elle s’acharne à dire la vérité, ne peut parvenir au pouvoir : la gauche morale. Au PS, un homme (même s’il n’est pas le seul), l’incarne avec honnêteté : Malek Boutih. Il dit ce qu’il faut dire sur l’état de la France. Il dit ce qu’il faut dire sur la désespérance humaine, morale, sociale des banlieues mises en coupe réglée par des voyous dont la drogue s’appelle violence. Il dit ce qu’il faut dire sur l’islam et assurément (ce n’est pas difficile) mieux qu’Hortefeux ou Guéant.

Malek Boutih ne dissimule pas ses origines. Si un jour il était candidat, on ne le verrait certes pas posant, sur le modèle de Mitterrand, avec un clocher de village en fond d’image. Et c’est bien ainsi. Mais on ne le verrait certainement pas non plus, se faisant photographier avec une mosquée en arrière-plan. Et c’est très bien aussi. Mais Malek Boutih n’est pas candidat. Alors peut-être vais-je passer mon tour lors des prochaines élections présidentielles. Je peux attendre jusqu’à 2017.

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