La guerre du triangle fait rage à l'Assemblée !<!-- --> | Atlantico.fr
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Le débat sur le mariage gay fait rage à l'Assemblée nationale.
Le débat sur le mariage gay fait rage à l'Assemblée nationale.
©Reuters

De toutes les couleurs !

Les triangles volent dans l'hémicycle. Parfois assez bas. Le débat sur le mariage gay en est la cause.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Au commencement il y eut, croit-on, le triangle, la plus ancienne figure géométrique de l’humanité, comme en témoignent les pyramides égyptiennes.

Et bien, non ! Au commencement il y eut un certain Christian Assaf, député PS de son état, qui lança aux élus de l’opposition : « Le temps du triangle rose est terminé ! ».

Hurlements du groupe UMP.

Puis, quelques jours après, c’est un député de l’opposition qui lança son triangle évoquant les dommages que causerait aux enfants l’adoption par un couple homosexuel «Pour eux, le triangle rose se transformera en triangle noir !» s’écria Elie Abou, député de Béziers. Hurlements indignés de la Garde des Sceaux, Christiane Taubira. Re-hurlements de Christian Jacob, patron du groupe UMP : « Mais c’est vous qui avez commencé ! ».

On a en effet un peu tendance à oublier que le triangle rose est une arme dangereuse. Le boomerang, qui vous revient en pleine poire, après avoir atteint sa cible, lui ressemble beaucoup avec, il est vrai, un côté en moins...

Le triangle est une espèce qui étonne par sa variété. Le rose, le plus connu grâce à nos impitoyables pugilats parlementaires, fut porté par les homosexuels allemands envoyés en camps par le pouvoir nazi. Mais son application fut curieusement limitée. Pendant l’Occupation, et donc sous le régime de Vichy, aucun atelier de couture ne travailla pour fournir ces petits triangles de tissus.

C’est ainsi qu’Abel Bonnard (surnommé « la Belle Bonnard ») put en toute tranquillité occuper le poste de ministre de l’Education du Maréchal Pétain. Jean Cocteau et Jean Marais purent vaquer à leurs activités préférées dans les plus accueillantes boîtes de nuit de Montparnasse. Giono eut tout loisir de s’entourer de jeunes, très jeunes, secrétaires de sexe masculin et Gide n’eut aucune difficulté pour continuer à faire son marché à Tanger.

Mais il y en a tellement d’autres injustement oubliés de nos jours. Le triangle isocèle, qu’on s’empresse d’effacer de sa mémoire, sitôt quittés les bancs de l’école. Le triangle des Bermudes où, selon une légende tenace, les avions s’écrasaient et les bateaux s’engloutissaient pour des raisons mystérieuses. Et surtout, le triangle maçonnique pourtant fort bien représenté sur les bancs de l’Assemblée. 

Mais aucun de ces triangles-là n’a les vertus guerrières du triangle rose, dont les dégâts sont évidents. Il en est des triangles comme de la guerre. « Moi, celle que je préfère, c’est celle de 14-18 » chantait Georges Brassens. Et moi, le triangle que je préfère, c’en est un qui fait l’objet d’une scandaleuse omerta à l’Assemblée. Celui des jeunes et jolies féministes. Elles le forment avec leurs pouces et leurs index. Et elles le placent sensiblement plus bas que leur nombril. Ce triangle a sur nombre d’homosexuels le même effet répulsif qu’un crucifix brandi devant un vampire. J’arrête là ma contribution à l’homophobie ambiante.

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