Charte pour la dépénalisation des drogues : 80 % des Français rejettent ce "petit plaisir pour bobos"<!-- --> | Atlantico.fr
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80% des Français sont contre la dépénalisation des drogues.
80% des Français sont contre la dépénalisation des drogues.
©Albeiro Lopera / Reuters

Fumez, vous êtes autorisés ?

La sénatrice communiste Laurence Cohen a présenté jeudi devant le Sénat une charte visant à dépénaliser l'usage des drogues, tout en renforçant la lutte contre celles-ci. Malgré le rejet de cette idée par une majorité de Français, pourquoi s'obstiner dans une voie qui ne résoudra aucun problème ?

Serge  Lebigot

Serge Lebigot

Président de l'association Parents contre la drogue, Serge Lebigot est également l'auteur de l'ouvrage Le dossier noir du cannabis (éditions Salvator) et de Cannabis : ce que les parents doivent savoir (éditions Lethielleux).

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Atlantico : Une charte « pour une autre politique des addictions » a été présentée jeudi devant les sénateurs. Soutenu par des associations et experts, le texte est porté par la sénatrice communiste Laurence Cohen. Signant l’échec de la politique de lutte contre les drogues, quelles qu’elles soient – y compris l’alcool, le tabac, voire Internet – la charte prône la dépénalisation de l’usage des drogues, en parallèle au renforcement de la lutte contre ces dernières. Que penser de cette proposition ? Est-elle souhaitable ?

Serge Lebigot : Je suis totalement opposé à la dépénalisation, qui mènerait à une légalisation des drogues. D’ailleurs, je me demande qui sont ces experts. La plupart d’entre eux est pourtant défavorable à de telles mesures… mais on ne les entend jamais. Le consensus des journalistes est aberrant. La plupart d'entre eux saute à pieds joints dans la thèse de la dépénalisation. Mais des quantités de rapports indépendants s’y opposent.

David Vaillant publie un article en faveur de la légalisation du cannabis, évidemment il fait quatre pages dans le Parisien. Sommes-nous dans une république bananière ?

Mais qui a intérêt à ce que le cannabis soit légalisé ?

Ce n’est pas une question d’intérêt. C’est tout simplement pour faire plaisir à tous les bobos qui votent. C’est typiquement parisien. Ni les ouvriers, ni les parents ne défendent la mesure.

Il n’y a qu’en France que les associations pro-légalisation reçoivent des financements, alors qu’on est en pleine crise...

La situation que vous décrivez était-elle la même sous le gouvernement de droite ?

Bien sûr. Je ne fais pas de distinguo. Effectivement, maintenant que la gauche est au pouvoir, certaines associations se disent que ça y est, c’est gagné – je ne pense pas que ce soit le cas. Le gouvernement n’ira pas, je pense, jusqu’à la légalisation ou la dépénalisation.

Les sondages montrent que plus de 80% des Français y sont opposés.
Ce que les internautes écrivent sur les forums de la sénatrice Laurence Cohen est typique de ce que pensent les Français : « Qu’est-ce qu’elle a fumé ? ». Est-ce qu’elle compte endormir la moitié de la population pour gagner les élections ? A-t-elle oublié les écrits des grands révolutionnaires, dont aucun n’a prôné l’usage de drogues ? Est-elle prête à renier leur passé ?

De plus, la France ne peut pas légaliser ces drogues sans contrevenir à ses engagements internationaux.

La sénatrice parle également d’alcool, de tabac, d'Internet… Sont-ce également des drogues selon vous ? Elle demande qu’on s’y attaque sans distinction...

Évidemment, il serait souhaitable de lutter contre l’alcoolisme et le tabagisme. Le tabac et l’alcool, c’est 65 000 morts par an. En veut-on autant avec le cannabis ? Alors qu’on n’a pas le même recul avec les drogues que celui qu’on a avec l’alcool ou le tabac ?

Le tabac et l’alcool, ce sont deux erreurs. Doit-on y ajouter d’autres drogues ? Internet, peut-être, mais peut-on dire sérieusement que c’est une drogue ? On peut être accro au chocolat aussi... Mais cela n'altère pas nos capacités cérébrales...

Pour la sénatrice, la prévention doit passer par les salles de consommation, la livraison de seringues, mais aussi des soins aux plus précaires. Vous retrouvez-vous sur le point de la prévention ?

Ouvrir une salle d’injection signifie que, de fait, vous reconnaissez la légalité de l’héroïne. Dans ce cas-là, il faut aller jusqu’au bout du raisonnement, et agréer des dealers, nommer des « dealers de l’Etat ».

C’est aberrant. La prévention doit se faire par l’éducation, dès les classes primaires. La Suède est un exemple universellement reconnu. Mais personne ne veut entendre parler de la prévention primaire en France. Pourtant, les 3 piliers pour la lutte contre les drogues sont : la prévention, la répression, et le traitement de la toxicomanie. La Suède a tout axé sur le premier pilier. Parce qu’on sait très bien que maintenant le tabac, l’alcool et le cannabis, entrent en scène dès le collège. Un ami juge pour enfant estime que l’âge moyen du premier essai d’une de ces drogues est onze ans.

La légalisation envoie un message contradictoire aux enfants. Si les adultes y sont autorisés, comment justifier l’interdiction aux adolescents ? Si nous sommes tous égaux face aux lois, créons des quatrièmes voies sur l’autoroute pour les drogués de la vitesse ! Soyons cohérents !

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