Le Liban sous mandat français ? Peut-être, mais est-on sûr que Macron soit de taille ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Emmanuel Macron Michel Aoun Liban France peuple libanais
Emmanuel Macron Michel Aoun Liban France peuple libanais
©Thibault Camus / POOL / AFP

Retour vers le passé

L'idée paraît folle. Mais de nombreux Libanais en rêvent.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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"Vers l'Orient compliqué, je volais avec des idées simples." Il en savait des choses, le Général... Et voilà que de cet "Orient compliqué" nous parvient une nouvelle aussi compliquée que l'endroit d'où elle émane.

Signée déjà par 60.000 personnes, une pétition réclame le retour du mandat français d'une époque que certains trouvent belle. C'est juridiquement possible mais politiquement impossible. Deux régions, deux pays, sont actuellement sous tutelle : le Kosovo et la Bosnie. Mais c'est un mandat des Nations unies.

Que cette pétition ait vu le jour en dit long sur le désespoir et la colère des Libanais. Le pays est mis en coupe réglée par le Hezbollah sous l’œil vigilant de la Syrie qui considère le Liban comme une de ses provinces. Le personnel politique – en tout cas celui qui est au pouvoir – est notoirement corrompu.

Le Liban n'a d'indépendant que le nom. A la tête du pays, un vieux général du nom de Michel Aoun. Quand il était plus jeune, il déclencha une insurrection militaire contre la tutelle syrienne. Il comprit très vite qui était le plus fort et alla faire allégeance à Damas.

La France ("notre tendre mère", disent encore des Libanais) a des liens historiques avec le pays du cèdre. Au XIXe siècle, Napoléon III y dépêcha des troupes pour sauver les chrétiens que les musulmans menaçaient de massacrer. En 1916, les accords Sykes-Picot placèrent le Liban sous mandat français. Le général Gouraud y fut nommé Haut-commissaire de la République. Protecteur des chrétiens, il mata durement des rébellions arabes et druzes. De Gaulle, alors colonel, y guerroya dans les années 20. Ca crée des liens.

C'est pourquoi nombre de Libanais chrétiens et sunnites se tournent encore vers la France. Mais ne rêvons pas. De toute façon, Macron n'est ni De Gaulle, ni Gouraud. Et même pas Napoléon III.

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