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Les emplois, comme les entreprises se ramassent à la pelle. Et ce n’est pas encore l’automne
©ALAIN JOCARD / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Plans sociaux massifs. Liquidation en vrac. L’économie plonge. Les Français vont souffrir et réaliser bien malgré eux, la valeur d’un travail que nous aimons tant pourfendre, dans ce pays.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Pour tous ceux qui ont appelé au retrait, craint la reprise ou pire, l’ont parfois empêché. A tous ceux qui ont pensé que le fait d’éviter quelques morts de plus dans les hôpitaux Parisiens était le but unique de la gestion de cette crise. A tous ceux qui ont pensé qu’il fallait uniquement écouter les médecins et pas le reste de la société. A tous ceux qui ont pensé qu’opposer santé économique et santé tout court, était inhumain, déplacé, ridicule, inaudible. A tous ceux-là, je dis : « vous allez regretter de ne pas avoir voulu entendre les entrepreneurs, vous allez regretter de préférer la bonne conscience du moment, facile, à la réalité cruelle et à la perspective à long terme ». Nous sombrons. Ce n’est que le début.

Il y a quelques semaines, dès le mois de Mars, j’appelais à la raison. Oui les hôpitaux du grand Est et de Paris étaient débordés. Oui, leur état pitoyable, leur équipement, personnel et capacité d’accueil, ravagés par de années de réformes aveugles et sans stratégie, est responsable de la mort de tant de Françaises et Français. Oui, il était important de penser à ceux qui allaient perdre, la plupart du temps, leur père, parfois leur mère (voir les statistiques de mortalité par groupe d’âge et de sexe). Oui, il fallait contenir les dommages et soutenir le personnel médical, à bout. Il est facile de critiquer, quand on s’y prend après le match, mais de notre côté, nous l’avons dit avant même que la crise ne prenne son ampleur totale. Avant « le match ». Très tôt, car nous savions que l’arrêt de l’économie signait l’arrêt de mort de nos emplois, surtout en région, où ils auraient tant de mal à se régénérer. Des morts vivants, non atteints par le virus, mais dont la vie ressemblera de près à une petite mort pour des années.

Lorsque nous disions que nous devions supprimer le droit de retrait, ce n’était pas par arrogance ou mépris des salariés, ou anti-syndicalisme primaire. C’était pour leur bien. Le retrait temporaire va se transformer en retrait définitif, car les Français vont perdre leur emploi, grâce à ces syndicats irresponsables qui auront le chômage de tant de salariés sur les mains. Sans que personne ne pense à leur demander des comptes. Les attaquer en justice. Et qui seront, en tant que salariés protégés, surtout protégés de la responsabilité de leurs actes, à l’abri de toute conséquence. Après les PSE géants qui se présentent, ils seront toujours aussi peu à leur poste, et toujours aussi payé pour cela. Leurs « protégés » viendront grossir, eux, les rangs du chômage. Massivement.

Plusieurs plans de licenciement géants, sont en préparation. Nous les connaissons pour certains, vous allez les découvrir pour d’autres. Plusieurs de nos membres à la tête des plus grands Cabinets de droit social Parisiens, nous ont déjà donné les noms et les chiffres. C’est horrible. Les licenciements vont s’abattre comme un tsunami sur des hommes et des femmes déjà fragiles, dont une partie étaient en jaune il y a encore peu. Des centaines de milliers de salariés vont perdre leur emploi et se demanderont pourquoi. Pourquoi un virus qui a surtout sévi à Paris et dans l’Est, leur a pris leur emploi, dans des zones qui demeurent désormais vertes, grâce à ce code couleur infantilisant, et n’ont jamais rencontré, ni subi le virus. Ceux qui vivaient d’une TPE ou PME, ne retrouverons JAMAIS cet emploi sur les territoires de moins de 10 000 habitants, où un emploi arraché par un mauvais jardinier, ne repousse jamais. Nous l’avions dit aussi.

Nous avons perdu nos libertés fondamentales, nous ne pouvons faire plus de 100km hors de chez nous, nous ne pouvons prendre un avion, pour aller dans un autre pays lui-même contaminé, à qui nous ne porterions pourtant pas ou peu préjudice et nous allons aussi perdre nos boîtes et nos emplois. Pire, nous sommes prêts, si le virus repointe un peu du nez, à reconfiner une seconde fois, pour achever ceux qui bougeraient encore la main ou ouvrirait encore un œil. Cette gestion de crise est calamiteuse, non parceque qu’elle est pire que tel ou tel autre pays, nous sommes dans la « bonne » moyenne dans la médiocrité ambiante. Mais parceque malgré l’évidence, nous en restons à la même posture. Mieux vaut sauver les hôpitaux Parisiens et épargner quelques vies supplémentaires au mépris de ces centaines de milliers d’autres qui seront ruinées à vie.

J’aimerais dire aussi, à ceux qui à 84% de leur salaire, se disent que finalement, dans un monde confiné qui interdit toute dépense non essentielle, on s’en sort financièrement plutôt mieux et que retourner au travail n’est pas si urgent, que demain ils devront reprendre le chemin des dépenses mais n’en auront plus les moyens. J’aimerais dire à ses parents, qui malgré les statistiques concernant les enfants, ne veulent pas reprendre le chemin de l’école, qu’ils pensent dès maintenant à une reconversion définitive comme professeurs à domicile, car ils risquent de ne jamais plus retourner au travail. J’aimerais dire aux Maires, apeurés de façon compréhensible (ce sont pour moi des héros, qui subissent une responsabilité pénale insupportable), qu’ils doivent laisser les écoles reprendre pour que les salariés puissent retourner au travail. Dans le cas contraire, ils auront peut-être sauvé une vie, mais en auront sacrifié des dizaines, surtout dans les petites villes et village. Pitié, votons leur l’immunité.

J’aimerais dire tant de choses, tant cette gestion de crise, dont la gestion par le confinement et la privation de liberté, semble légitime à tant de belles âmes ou de paresseux, au prétexte que tout le monde la gère de la même façon. Pourtant cette gestion de crise est inique et quasi hystérique. Beaucoup le pense, à haut niveau. Mais ne peuvent pas le dire. Je le dis aujourd’hui, pour eux. Et pour moi. Nous devons dire STOP, avant qu’il ne soit trop tard.

Ouvrons nos livres d’histoire. Jamais une pandémie n’a demandé de fermer les portes du monde et condamner à la récession. Jamais. Et non, ce n’est pas le cas de tout le monde. L’Asie a principalement géré sans morts et sans confinement dur ? Mais ont réalisé l’intérêt des masques et des tests. La Floride a moins de 500 morts pour 22M d’habitants et ré-ouvre déjà plus vite que nous. Les USA, que l’on surnomme le plus « grand charnier » au monde, a 18 morts pour 100 000 habitants. Nous en avons 32. La grippe fait 760 000 morts dans le monde en moyenne chaque année, le Covid-19, moins de 260 000. C’est triste, nous verserons des larmes sur les êtres aimés perdus, mais ils seront morts pour rien, si leur mort ne sert pas à sauver les vivants. Mais avec ce qui arrive, les survivants n’auront plus de larmes à verser. THINK !

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