Contre l'avis de la presse française Netanyahou a remporté les élections israéliennes !

Bibi, comme on l'appelle là-bas, a donc gagné. Le choc est grand, la douleur est intense dans les médias français. On espérait tant que ce soit Gantz, son rival de centre gauche, qui l'emporterait.

Que les choses soient claires : Netanyahou n'est pas quelqu'un avec qui nous aurions envie de dîner. Nous n'inviterions certainement pas à notre table un mis à l'examen pour corruption...

Pas plus que nous le ferions avec Boris Johnson ou Donald Trump.

Le premier ministre britanique est réputé pour ses foucades et ses incartades. On dit même qu'il est un peu fou. N'empêche : il a été élu !

Le président des Etats-Unis n'est pas plus recommandable. Il est grossier, vulgaire avec les femmes et souffre d'une grave addiction aux tweets.

Donald Trump ne manque pas une occasion de se moquer de Macron. Il ne résiste jamais à l'envie de dire « halte aux migrants » et de piétiner les Iraniens. N'empêche : il a été élu !

Benjamin Netanyahou est de cette famille ou – pour ceux qui ne l'aiment pas – de cet acabit. Il multiplie les implantations juives en Cisjordanie. Il rappelle sans ménagement à Mahmoud Abbas qu'il est tout à fait idiot de sa part de s'obstiner dans son refus du plan de paix de Trump. N'empêche : il a été élu !

Des cas de MM Johnson, Trump et Netanyahou, on déduira que les peuples ne votent pas pour un manuel de savoir-vivre. On en déduira aussi que sur le monde occidental (Israël en fait partie) souffle un vent – on peut le trouver brutal – qui gonfle les voiles des embarcations populistes. Plutôt que de jouer les vierges effarouchées « les progressistes » feraient bien d'y réfléchir.

Qui, sinon eux avec leurs minauderies et leur mépris hautain pour les gueux a amené les populistes au pouvoir ? Une autre leçon à retenir des élections israéliennes : les partis arabes sont la troisième force politique du pays.

Les Arabes représentent environ 20% de la population israélienne. Ils votent en toute liberté. La plupart d'entre eux n'aiment guère les gouvernements israéliens et vont certainement détester celui que formera Benjamin Netanyahou. Mais ils sont citoyens israéliens. Et pour rien au monde ils ne choisiraient une éventuelle citoyenneté palestinienne. Et pour le savoir, il faut lire la presse israélienne, pas la presse française.