"La bonne foi de Jean-Paul Delevoye est totale" ! Vraiment, monsieur Edouard Philippe ?

Il y a les riches. Et les nouveaux riches. Les riches sont discrets et plutôt bien élevés. Ils ont des milliards et savent qu'il ne faut pas les afficher de façon ostentatoire. Pour leur image, et aussi par goût, ils consacrent une (petite) partie de leur fortune à créer des musées, des espaces artistiques, des fondations. C'est ce que font des hommes comme Pinault, Arnault ou Leclerc.

Le nouveau riche n'a pas le même savoir vivre. Enivré qu'il est d'avoir soudainement tant d'argent, il le montre et il l'étale. Son bonheur est à ce prix. Et sa « bonne foi » est totale.

Il y a de cela quelques années, un milliardaire russe avait loué pour des millions tous les hôtels de Courchevel afin d'y loger ses invités venus célébrer son cinquantième anniversaire. Jets privés, putes amenées de Russie, rien n'y manquait. Comme on lui demandait pourquoi il avait consenti à dépenser de telles sommes, il répondit : « Comme ça, tous mes concurrents verront que j'ai les reins solides, et les actions de mes sociétés feront un bond en bourse ». Cynique mais franc.

Les nouveaux riches qui sont au pouvoir n'ont pas cette franchise. Ils ont certes la discrétion en commun avec les anciens riches. Mais nouveaux riches quand même, ils en veulent toujours plus. Jean-Paul Delevoye cumulait sa très confortable retraite avec ses non moins confortables émoluments de Haut-commissaire aux retraites. Et il ne pouvait pas s'empêcher d'occuper parallèlement de multiples postes, dont certains rémunérés.

Vous vous souvenez de François de Rugy ? Lui, il ne pouvait s'arrêter de manger du homard. En toute « bonne foi », car c'était l'argent de la République. Tout ça, et il n'y a pas que Jean-Paul Delevoye et François de Rugy, fait un bruit terrible et dévastateur dans la tête du smicard et du chômeur. C'est le moment qu'a choisi Muriel Pénicaud pour annoncer que le SMIC augmentera de 15 euros par mois en 2020 ! Indécence ou inconscience ?

P.S. : Dans la rubrique « omissions », chère à l'ancien Haut-commissaire aux retraites, il faut ajouter le nom de Nicole Belloubet. La Garde des sceaux avait « oublié » de mentionner trois biens immobiliers. Sans doute que le jour où elle devait remplir son formulaire, elle avait oublié son stylo.