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 L’autorité de l’Etat ne sera pas restaurée par la violence
©LUCAS BARIOULET / AFP

Perte d'autorité

La manifestation des Gilets jaunes a Paris ce samedi a donné lieu à une nouvelle flambée de violence.

Maxime  Tandonnet

Maxime Tandonnet

Maxime Tandonnet est un haut fonctionnaire français, qui a été conseiller de Nicolas Sarkozy sur les questions relatives à l'immigration, l'intégration des populations d'origine étrangère, ainsi que les sujets relatifs au ministère de l'intérieur.

Il commente l'actualité sur son blog  personnel

 

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Samedi, une nouvelle flambée de violence, à Paris, s’est traduite par le honteux saccage de la statue du maréchal Juin qui incarne le retour de l’armée Française dans la guerre au côté des alliés anglais et américains en novembre 1942. Les casseurs ont utilisé les débris comme projectiles contre les forces de l’ordre. Ce mouvement, dominé par des voyous  professionnels, n’a sans doute guère de rapport avec celui des Gilets jaunes.

Cependant, depuis plus d’un an, le désordre et la violence règnent en maîtres, chaque samedi, dans ce pays et le rongent comme une maladie qui ne guérit pas. Rien n’est pire qu’un mal insidieux, purulent. Le problème de fond est celui de l’autorité de l’Etat, qui n’est pas seulement une affaire de police. L’autorité est à l’opposé de la violence. Elle suppose une capacité des gouvernants à imposer le sentiment de cohésion nationale, une dynamique de respect et de confiance autour de la règle du jeu commune, en parallèle à la crainte de la sanction. La défaillance de l’autorité, sur le long terme, est la tragédie de la France.

Depuis fort longtemps, les dirigeants français sont discrédités, aux yeux d’une immense majorité: ivresse de soi, communication à outrance, postures mégalomanes, fuite devant les réalités, inefficacité et pire que tout, mépris des gens. Le bavardage et les gesticulations sont les signes les plus flagrants de l’impuissance. Et le chaos d’en bas n’est rien d’autre que la conséquence de l’exubérance stérile d’en haut. Quand le cauchemar du désordre prendra-t-il fin? Remplacer l’actuel occupant de l’Elysée par un (e) autre, en soi, ne changera strictement rien, dans le même système, la même logique.

C’est une transformation radicale de la mentalité politique dont la France a besoin, qui consiste à en finir avec le naufrage narcissique pour restaurer la notion d’Etat de droit, sobre, inflexible, fondé sur des règles et leur respect intransigeant. Les dirigeants politiques ne sont rien d’autre, rien de plus, que les serviteurs de l’Etat. Et tout commence par une prise de conscience: la nôtre…

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