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Le temps des ruptures et du non
©JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Nous vivons dans l’univers du NON. Non, c’est un réflexe que l’on pourrait, à raison, penser franchouillard, mais en fait, il est mondial.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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La seule chose à laquelle tout le monde sache dire oui, c’est aux vacances ! Pour le reste, nous vivons dans l’univers du NON. Non, c’est un réflexe que l’on pourrait, à raison, penser franchouillard, mais en fait, il est mondial. Le non, ce refus provocateur associé à une période juvénile de notre existence, qui marque le démarrage de l’autonomie et de la personnalité chez l’enfant, devient le mot favori des adultes du monde entier, qui ont perdu autonomie et personnalité, depuis bien longtemps.
Les peuples ont cessé de dire oui depuis un long moment. Difficile de le dater précisément au carbone 14, ni à la vaporette au réglisse. On a dit oui aux congés payés, aux 35 heures, à l’arrivée de De Gaulle, au plan Marshal, à l’Europe (si si, il y a longtemps on y a cru !), à la fin de la guerre au Vietnam et à celle d’Algérie (en tous cas pour la majorité). Oui à la contraception, à l’avortement, à l’amour libre (je vous parle d’un temps que les moins….) et à tant de choses, utiles ou inutiles. Et puis, quelque chose s’est cassé. On est remonté dans l’alphabet, pour prendre la lettre d’avant le Oui et nous y avons substitué le N, du Non. Et en plus, je boude…
On a dit non à l’Europe en Grande Bretagne, non à Wall Street, non aux Clinton, non aux riches, non aux démocrates, non aux étrangers, non à tous les candidats « main stream », non aux impôts sur le diesel, non aux jeunes, non aux seniors, on a pas encore dit non au non, on devrait interdire d’interdire, mais cela ne saurait tarder. Non au nucléaire, non aux limitations de vitesse, mais on a pas su dire non à la montée de l’islamisme, aux radars et au racket en tous genres, de l’Etat, non aux 400 000 normes et aux 80 codes, non à l’hérésie de toujours taxer plus la réussite, non au retour de l’antisémitisme, non aux avantages indus de temps d’élus et pas non plus de non aux camemberts et refuges pour vieux chiens de la politique qui prolongent des avantages que leur fonction passée n’explique pas. Nous n’avons pas su dire non aux revendications à 15Mds des gilets jaunes, non à la politique du pouvoir d’achat, qui devrait porter le nom plus juste, de politique de création décalée de chômage et de chômeurs. 
Donc finalement, on dit non à beaucoup de choses, mais pas à l’essentiel. On a le non facile pour l’accessoire et paresseux pour l’essentiel. Plutôt que renoncer à dire non quand cela représente quelque chose d’important, nous ferions mieux, du coup, de dire oui plus souvent. 
Oui à une politique numérique Européenne, qui nous permette de reprendre le chemin du rêve collectif et de la croissance. Oui à une politique qui favorise les PME et ETI, seules capables de ressusciter les territoires. Oui à une politique qui cesse de vendre les bijoux de l’Europe en échange de Chimères et qui donne à l’Europe une ambition fédérale réelle et cesse de faire la part belle aux particularismes nationaux, qui ne sont plus d’actualité face à la Chine et aux USA et leur puissance. Oui à une limitation du pouvoir des GAFA et des BATX, afin de donner du muscle et de l’air, à nos grands groupes avant qu’ils ne soient happés par le tsunami numérique. Comme le ferait Trump pour gagner du temps pour ses entreprises. Et là, oui là, nous pourrons dire OUI aux vacances, car nous aurons à nouveau la possibilité de rêver au maintien des congés payés, car nous nous les serons offerts. Bonnes vacances quand même.

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