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Nicolas Sarkozy : ceci n’est pas un retour
©Thomas SAMSON / AFP

Presque pas

Croix de bois, croix de fer, Nicolas Sarkozy l'assure : "Je n'ai pas de calendrier politique... cette partie de ma vie, c'est fini... ma place n'est plus là... Si je revenais, cela mènerait à la confusion", glisse-t-il.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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A l'écouter au micro de Laurent Delahousse, l'ancien président a définitivement tiré un trait sur la politique partisane, tiré les leçons de ses échecs successifs, au suffrage universel, puis à la primaire de la droite. Et son dernier ouvrage, "Passions"(Ed. de l'Observatoire), vient en quelque sorte y apposer le point final.

Un premier point puisque le récit s'arrête à son accession à l'Elysée et qu'en toute logique, l'auteur devrait livrer la suite ! En attendant, pour prouver qu'il n'entend pas revenir en politique, il assure qu'il limitera le nombre des séances de signatures qui attirent toujours les foules.Et puis, on ne s'en va pas sans dire au revoir, sans apporter ses explications, ses justifications pour la postérité, ni sans déclarer son amour, pardon! sa passion pour la France et les Français...

Difficile pourtant de se contenter de ce plaidoyer, fut-il sincère. Nicolas Sarkozy se livre avec sincérité, mais cet homme chez qui la politique coule dans les veines, qui reste une boule d'énergie malgré ses 65 ans, n'a pas entièrement fait son deuil de ce qui a structuré sa vie depuis son adolescence, voire qu'il continue d'analyser ses échecs en se voulant de n'avoir su les éviter. C'est pourquoi chez lui raison et passion s'entrechoquent.

La raison, c'est que la majorité des Français a tourné la page : 76% ne souhaitent pas son retour, d'après le dernier sondage IFOP pour le JDD. Lui-même a franchi un pas en quittant le statut naturel d'ancien président pour se lancer dans des activités privées et devenir membre actif du Conseil d 'Administration du groupe Accor. Et puis le monde a changé. Nicolas Sarkozy n'appartient pas à celui des réseaux sociaux, il est un homme du monde d'avant...Emmanuel Macron. Pourrait-il être un temps celui de l'après? Si 75% des Français ne veulent pas de son retour, 63% pensent qu'il reviendra et les quelque 25% qui souhaitent son retour, entretiennent la flamme, le choient, l'invitent dans leur province pour des inaugurations ou des remises de décoration. Il refuse rarement. Et quand il ne voyage pas en France, il reçoit les élus à son bureau d'ancien président. C'est le volet passion. Ces incursions dans la France profonde sont autant d'occasions pour Nicolas Sarkozy de déclarer inlassablement son amour aux Français, comme hier sur France 2 : "Dans ma vie politique j'ai toujours tout donné", voire d'exprimer ses regrets comme il le fait dans son livre, à propos de son arrogance passée, de ses emportements, de son immaturité puisqu'il concède qu'il a été élu trop jeune... Dans son for intérieur, il espère : "peut-être les Français m'auraient-ils aimé davantage"...

Nicolas Sarkozy serait-il le dernier dinosaure du vieux monde ? A ce jour, il a été le dernier "à cheffer" à droite... C'est vers lui que les membres de LR se tournent quand le parti est en crise. Aujourd'hui sur le bord du chemin, impuissant face à l'hémorragie dont et victime son ex-parti, il rappelle qu'il a "toujours choisi une seule famille politique". Cela ressemble à un message pas forcément dépassionné aux siens.

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