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Et le PS (6,19%) s'offrit à Yannick Jadot (13,45%)…
©STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

La sébile à la main

Un don généreux ? Non, de la mendicité !

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Les urnes étaient à peine vidées de leurs bulletins qu'Olivier Faure proposa ses 6,19% à Yannick Jadot fort de ses 13,45%. Le patron du PS lui demandait humblement d'accepter ses maigres voix pour reconstituer la gauche. Une main tendue pour une aumône.

D'autres mains se sont agitées en ces lendemains d'élections européennes. La main plutôt forte (23,31%) de Marine Le Pen tendrement tendue vers les électeurs de François-Xavier Bellamy (8,48%). Rejoignez-vous,  venez avec nous !

Les pauvres restes de l'électorat de Laurent Wauquiez sont également convoités par Emmanuel Macron (22,41%). Les supplétifs d'Agir, supposés représenter la droite du macronisme, ont été envoyés à la pêche avec pour mission de séduire autant que faire se peut les cadres et les élus des Républicains assommés par leur défaite. Avec un message limpide : ne restez pas orphelins, Emmanuel Macron sera pour vous un meilleur père que Laurent Wauquiez.

Que de mains, que de mains ! Autant que la déesse Shiva a de bras. Elles se tendent, s'agitent, quémandent. Ce qui est à l'œuvre ici c'est la stratégie du bernard-l'hermite qui entre dans la coquille du mollusque et le dévore pour prendre sa place.

Le mollusque sans défense souffre mais ne peut rien faire contre le prédateur. Il succombe en gémissant. A une exception près qui ne gémit pas : celle d'Olivier Faure qui est volontaire pour se faire bouffer par Yannick Jadot.

Ce spectacle est en tout point pathétique. Certes il n'y a aucun scandale à priori à vouloir nouer des alliances politiques : les compromis sont utiles et parfois fructueux. Mais la précipitation des deux ogres, Macron et Marine Le Pen, est pour le moins obscène.

Une telle ruée dévorante et immédiate témoigne d'une voracité inquiétante. Un délai de décence aurait été bienvenu. On dit les Français dégoutés de la politique. Ils le seront encore un peu plus demain…

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