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Viande : une vaste offensive pour vous priver de la liberté de choisir
©SAUL LOEB / AFP

Carnivore

Ecologistes, vegans et postmodernistes passent à l'offensive afin de dissuader les populations de manger tout produit issu du règne animal.

Guy-André Pelouze

Guy-André Pelouze

Guy-André Pelouze est chirurgien à Perpignan.

Passionné par les avancées extraordinaires de sa spécialité depuis un demi siècle, il est resté très attentif aux conditions d'exercice et à l'évolution du système qui conditionnent la qualité des soins.

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Manger des produits animaux est une constante de toute l’histoire de l’humanité. Pêcher, chasser et élever des animaux a présenté de nombreux avantages notamment au niveau du développement du cerveau humain, tout au long de l’évolution et encore aujourd’hui. Le berger, l’éleveur, le producteur de lait, d’oeufs ou le pêcheur sont des acteurs économiques essentiels qui contribuent à nourrir les humains avec des standards de production très élevés et des niveaux de qualité inégalés dans le passé. Ainsi, comme pour toute activité humaine, il y a des externalités à cette consommation.

Une guerre idéologique

Récemment, trois idéologies menaçantes sont en marche pour détruire à terme ce système de production et par ricochet supprimer la consommation de tout produit animal. Main dans la main, écologistes, végans et postmodernistes s’activent pour priver les populations de la liberté de choisir leur alimentation. Les écologistes ont fait du climat une religion millénariste qui annonce régulièrement une apocalypse toujours plus proche. La viande est particulièrement visée dans le cadre de la contestation des habitudes de vie occidentales alors même que la France représente 0,9% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les végans, à ne pas confondre avec ceux qui ont choisi une alimentation végétale, sont aujourd’hui intolérants au point d’attaquer des boucheries ou de vouloir interdire la consommation de viande. Ils sont très actifs dans les instances supranationales comme l’ONU ou l’OMS et le régime végétarien universel qu’ils prônent ressemble à leurs précédentes croisades contre le gras ou les graisses saturées. Troisième acteur, les postmodernistes sont les activistes subventionnés du militantisme anti-spéciste, anti-croissance, anti-consommation, anti-procréation, anti-science. Ces trois idéologies utilisent la violence déconstructive et la mettent en oeuvre dans un cadre mondialiste anticapitaliste. En même temps, comme ils sont issus du marxisme, ils ferment les yeux sur les catastrophes humaines et environnementales du socialisme réel qu’ils ne se cachent pas de promouvoir. Enfin ces agitateurs instillent dans la société un climat de défiance et poussent à la lutte de tous contre tous, seule assurance de leur victoire finale. Leurs relais médiatiques, acquis à toute cause “progressiste”, contribuent à la terrorisassions ou au bâillonnement de ceux et celles qui n’acceptent pas leur dogme. La liberté de mener et choisir sa vie est chaque jour un peu plus menacée par les oukases de ces minorités agissantes qui imposent leurs choix dans une démocratie bafouée. En effet le pouvoir politique s’est engagé dans une connivence à visée électorale, véritable course au mieux disant animalement correct.

Faisons appel à notre rationalité.

Ne nous laissons pas abuser par la pensée rapide qui est souvent une répétition pavlovienne des messages médiatiques. Il n’y a pas de preuves scientifiques à l’appui de ces agissements. Mieux, ce que nous apprend la science est le contraire de cette religion.

L’élevage français n’est pas le pollueur qui est décrit par ces agitateurs. L’émission de gaz à effet de serre par l’agriculture française a baissé de 83,2 à 78,9 Mt CO²e, entre 1990 et 2014. Notre production de viande et de lait qu’elle soit mixte ou à l’herbe, en zone tempérée, est le plus faible émetteur de gaz à effet de serre . Dans ce domaine, beaucoup reste à découvrir en particulier au sujet de l’élevage extensif qui n’a été que partiellement supplanté par des systèmes confinés, avec une alimentation céréalière subventionnée, que depuis une quarantaine d’années. Le cycle du carbone est favorablement influencé par le pâturage; les méthodes de séquestration du CO², par les sols ou par de nouvelles technologies, n’en sont qu’à leur début.

La viande de découpe est un aliment de grande qualité qui fait partie d’une alimentation favorable à la santé. Dans la viande tout est bon sauf les méthodes de cuisson agressives ou de transformation en produits salés, nitratés ou cuits. Cette viande de boucherie cuisinée selon nos traditions apporte satiété, plaisir et nutriments indispensables.

Les éleveurs français respectent des règles plutôt plus contraignantes qu’ailleurs. Si des éleveurs, si des abattoirs enfreignent la loi c’est bien à l’état de la faire respecter. Il est peu probable que ce soit un manque de moyens car notre dépense publique est une des trois plus élevées au monde. En revanche, dans ce domaine comme ailleurs la loi doit être la même pour tous.

Tous les indicateurs démontrent que la production d’oeufs n’a jamais été aussi sûre sur le plan sanitaire et que la qualité nutritionnelle des oeufs n’a jamais été aussi mieux assurée. Tout a été essayé depuis 60 ans pour proscrire les oeufs au motif qu’ils contiennent du cholestérol, mais le consensus actuel basé sur de très nombreuses études est clair: l’oeuf est un merveilleux aliment. L’American Heart Association a d’ailleurs levé toute limite à la consommation de cholestérol alimentaire.

Les produits laitiers non transformés (lait entier, yaourts, beurre, crème fraîche et fromages) sont très favorables à la santé à la fois par l’apport de protéines et de gras mais aussi pour les vitamines liposolubles. La consommation de fromages est associée à un risque plus faible de diabète type 2.

Les produits de la pêche sont indispensables à l’homme. Il les consomme depuis le début de l’évolution aussi pour leur richesse en acides gras oméga 3 longue chaîne que nous ne synthétisons pas ou très peu. En réalité les phospholipides qui les contiennent représentent 60% du poids sec du cerveau. La surpêche qui menace réellement nos réserves halieutiques est une question qui relève du rôle régalien de l’état. Il est vital de préserver nos richesses et leur renouvellement dans l’immense réserve de nos eaux territoriales ce qui est compatible avec une consommation intelligente des produits de la mer.

Un modèle alimentaire favorable à la santé.

La France grâce à ses systèmes pastoraux, ses agriculteurs qui élaborent des aliments de grande valeur souvent dans des entreprises familiales, sa culture culinaire ancestrale, conserve un modèle alimentaire remarquable. Un modèle où les choix de chacun jouent un rôle clé dans la santé humaine, dans la qualité de la production et de l’environnement. J’ajoute que la consommation de produits animaux par les français est en deçà des normes maximales établies par différentes études: 500g par semaine de viande rouge et 150g par semaine de viande transformée. Les français consomment en moyenne 320g/semaine de viande rouge et moins de 200g/semaine de viande transformée. Il est donc fallacieux de les culpabiliser parce qu’ils mangeraient, soit disant, trop de viande. Avec une solide espérance de vie la France doit avant tout améliorer son modèle alimentaire mais surtout pas l’abandonner. Par exemple il faut encourager la consommation de viande rouge et réduire celle de produits industriels qui s’est envolée ces dernières années notamment chez les urbains. Il en est de même de toutes les Blue Zones, à travers le monde, où l’espérance de vie est élevée.  La déconstruction de ce système millénaire menacerait la santé de la population, l’économie de régions entières et notre richesse nationale. De surcroît, comme toute construction civilisationnelle, ce modèle est fragile ce qui signifie que le ruiner pourrait être irréversible.

Déconstruire pour laisser place à des intérêts et un modèle mondialisés?

Un train peut en cacher un autre. Cette guerre contre les produits animaux est une opportunité pour certains intérêts économiques. Les céréaliers français et étrangers guettent un basculement du marché car en pratique les végans s’alimentent surtout de produits industriels de céréales ou de soja qui permettent de meilleures marges. Les laboratoires de production in vitro de muscle ou de protéines sont prêts à prendre des parts de marché aux éleveurs en produisant dans des usines lointaines. Ils prétendent que leurs produits sont équivalents, ce qui est faux, qu’il s’agisse des nutriments et des prix. De surcroît ce mode de production est une perte d’autonomie alimentaire, ces entreprises étant par définition plus vulnérables à différents risques. Enfin les chimistes proposent déjà à tous ces (futurs) carencés des suppléments nutritionnels dont certains remboursés par “l’assurance maladie”, sans aucune garantie d’efficacité et parfois des effets secondaires graves. Cette déconstruction est relayée par des groupes de scientifiques ou d’industriels comme EAT-Lancet ou d’autres qui ne sont que le levier de ces intérêts et de leur mantra: un régime alimentaire imposé à tous, essentiellement à base de céréales de soja et de végétaux.

En culpabilisant les français, en les assommant de prédictions catastrophistes cet attelage idéologique et cet opportunisme marchand voudraient nous contraindre d’abandonner notre liberté et nos traditions pour supposément supprimer la pollution, la productivité, le profit. Cette contrainte non voilée est le premier signe d’une aventure autoritaire qui conduirait à la paupérisation comme celle qui succéda aux “lendemains qui chantent”.


Viande rouge et viande transformée de quoi parlons nous?

La viande rouge désigne tous les types de viande de muscle de mammifère, tels que le bœuf, le veau, le porc, l'agneau, le mouton, le cheval et la chèvre. Mais aussi la viande rouge sauvage, sanglier, biche, daim, orignal, renne.

Les exemples de viande rouge sont la viande dite de boucherie découpée en morceaux fraîche ou congelée.

La viande transformée est une viande qui a subi un processus de saumurage, salage, nitritage, ajout d’anti-oxydant, saccharose, glucose, chlorure de potassium, épices, conservateurs, colorants, ensuite fermentation, fumage, cuisson ou d'autres procédés pour modifier la saveur ou augmenter la conservation. La plupart des viandes transformées contiennent du porc ou du boeuf, mais les viandes transformées peuvent également contenir d’autres viandes rouges, des volailles, abats ou sous-produits de viande tels que du sang.

Les exemples de viande transformée incluent les saucisses, le jambon cru et cuit, les salamis, saucissons, pâtés, le bœuf salé et la viande de boeuf séchée ainsi que les conserves de viande et préparations, farces et sauces à base de viande dans tous les produits industriels. Toutefois dans certaines classifications la charcuterie peut être comptabilisée séparément.


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