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Comment les Gilets Jaunes sont nés du décès de la gauche
©LUDOVIC MARIN / AFP

Il y a une vie après la mort

Des enfants illégitimes certes. Et c'est pour ça que la gauche peine à les reconnaître.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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A mourir pour mourir, je préfère l'âge tendre/Et partir pour partir, je ne veux pas attendre je ne veux pas attendre / Je veux mieux m'en aller, du temps que je suis belle. Ainsi chantait Barbara.

Plutôt que d'accepter de mourir du temps où elle était belle, la gauche s'est laissé vieillir jusqu'à devenir laide et décrépie. Elle a pris du ventre, des rides et de l'âge. Jeune et belle, elle avait une fonction tribunicienne : parler pour les pauvres et les défendre.

Les pauvres, même s'ils ne se faisaient pas d'illusion sur les promesses annoncées se sentaient représentés. Cela les aidait à rester dignes et à exister. Car l'homme ne vit pas que de pain.

Une fois arrivé au pouvoir, la gauche, confrontée aux réalités économiques et sociales s'asseyait, un peu honteuse, sur le programme qu'elle portait quand elle était dans l'opposition. Or, elle n'était pas faite pour gouverner mais pour protester. Elle aurait dû se contenter de semer. Elle crut qu'elle serait capable de moissonner. "Mon ennemi c'est la finance" avait déclaré Hollande pour être élu. Et quand il fut devenu président, il pactisa naturellement avec la finance.

Aujourd'hui, la gauche n'est plus. Elle est morte. Et prétend quand même être vivante. De la vieillesse, elle a tous les stigmates : elle se déplace en fauteuil roulant pour aller dans les banlieues où elle espère trouver un peu de chair fraiche fut elle hallal.

Les Gilets jaunes sont dans leur grande majorité des pauvres. Nombre d'entre eux appartiennent à cette partie des Français qui ne payent pas d'impôt car leurs revenus sont trop faibles pour que le fisc s'intéresse à eux. D'une façon instinctive, ils ont pris conscience de la disparition de la gauche. Puisqu'elle n'était plus capable de parler pour eux, ils sont sortis dans les rues et sur les ronds-points pour dire, nous existons. 

Que pouvaient-ils attendre d'une gauche en soins palliatifs. Rien. Le spectacle qu'elle offre est celui du cimetière ou gisent les âmes mortes. Un parti communiste lilliputien vidé de toute substance. Un PS qui pour se donner l'illusion d'être vivant s'est résigné à choisir comme tête de liste un non socialiste. Un brin de Hamon. Un zeste de NPA. Et la grimace populiste d'un Mélenchon.

D'où la révolte brouillonne, violente, destructrice parfois des Gilets jaunes : "Je casse donc je suis". Effarés, les vieillards de gauche contemplent un spectacle dont ils ne sont pas les organisateurs. Les effacés de la Terre ont fait irruption en France. Ils ont remplacé les damnés de la Terre, morts avec la gauche.

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