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Laurent Wauquiez saison 2 : l'âge de la raison
©GUILLAUME SOUVANT / AFP

Sequel

Après une saison1 pour le moins agitée (marquée par le départ de Xavier Bertrand, la prise de distance de Valérie Pécresse, les propos qu'il avait tenu sur Nicolas Sarkozy face aux élèves de l'ENM-Lyon...) , Laurent Wauquiez s'est astreint à une ( petite ) cure de silence pendant l'été.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Après une saison 1 pour le moins agitée (marquée par le départ de Xavier Bertrand, la prise de distance de Valérie Pécresse qui a créé sa propre structure "Libre", puis par ses propos disruptifs mettant en cause Nicolas Sarkozy devant les élèves de l'ENM-Lyon, et enfin le limogeage fracassant de la numéro 2 du parti, Virginie Calmels), Laurent Wauquiez s'est astreint à une ( petite ) cure de silence pendant l'été. Il a assuré le service minimum pendant l'affaire Benalla, plus préoccupé d'afficher sa bonne entente retrouvée avec Nicolas Sarkozy à l'occasion d'une étape du Tour de France dans les Alpes, qu'à commenter les frasques du collaborateur d'Emmanuel Macron. Au Plateau des Glières, l'ancien Président avait rappelé les vertus du Rassemblement à son jeune et clivant successeur à la tête des Républicains. Nicolas Sarkozy n'est certainement pas le seul à avoir incité Laurent Wauquiez à la modération. Lequel a apparemment retenu la leçon. Et comme en cette rentrée 2018, le paysage politique est en train de se modifier, le moment semble venu de tenter de mettre en oeuvre ce " rassemblement" clef de la victoire...La saison 2 sera peut- être celle de l'age de raison.

Au Mont Mezenc qu'il gravit chaque année pour sa rentrée avec ses sympathisants, et hier sur BFM-TV, Laurent Wauquiez se montre moins agressif et a enrichi son propos ; la lutte contre l'immigration y tient toujours une large place mais en cette période où le pouvoir d'achat devient la préoccupation majeure des Français, il sait rappeler qu'il a toujours été un défenseur des classes moyennes et qu'il a mis en garde contre "l'illusion du macronisme" dès son avènement; il met l'accent sur l'absence de  réduction des déficits publics par le gouvernement, et gomme son discours protectionniste, quasi "illibréal" de l'extrême droite. Laurent Wauquiez veut aussi montrer qu'il réfléchit et murit des propositions, alors que l'on reproche à la droite son incapacité à offrir une alternative aux électeurs...Hier, sur BFM, il a redit son hostilité au prélèvement à la source, lui préférant la mensualisation généralisée et a  lancé l'idée d'augmenter le temps de travail des fonctionnaires à 39H hebdomadaires, afin de permettre d'en  réduire leur nombre; manière aussi de relancer le débat sur le temps de travail, et la politique économique en général...

Mais pour l'heure il s'agit de préparer les élections européennes qui sont toujours une épreuve pour les Républicains. Les plus pro-européens, "macron compatibles", ont dans leur majorité pris leurs distances avec Laurent Wauquiez pour se ranger derrière Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin. Mais ils sont échaudés dans leur  projet  de constituer une liste autonome par de mauvais sondages ( voir la contribution de Christophe Boutin sur Atlantico). On l'avait un peu oublié, les Républicains ont adopté leur projet européen au début de l'été lors d'un conseil National à Menton. Valérie Pécresse y participait et avait noté que " l'euroscepticisme recule et le discours pro-européen avance ", tandis que Laurent Wauquiez déclarait : " nous ne sommes ni eurosceptiques ni eurobéats". Alain Juppé réunit ses amis à Bordeaux ce week end . Pour eux l'heure de vérité approche . Liste autonome ou figurer sur la liste officielle de LR  ? Hypothèse plausible si la tête de liste est Jean Léonetti, ancien ministre des Affaires Européennes sous Nicolas Sarkozy et actuel numéro 2 de LR. Le président du Sénat, Gérard Larcher oeuvre dans cette perspective. Dans une conférence de presse au Sénat, il s'est déclaré "convaincu que la force d'un mouvement politique est sa capacité à rassembler, dans le respect de ses sensibilités". Gérard Larcher qui est très remonté contre Emmanuel Macron à cause de son attitude envers " les territoires", terme générique qui englobe à la fois les baisses de dotation, le " délire normatif", la réduction arbitraire du nombre de parlementaires prévues par la réforme des institutions). Si Laurent Wauquiez sait se montrer habile, il pourrait même tenter de ramener définitivement au bercail LR les déçus de droite macron-compatibles dont le Chef de l'Etat fait si peu de cas qu'il donne même l'impression de les repousser. Qui a dit un jour que la vie politique consiste à faire cohabiter des personnes qui se détestent mais qui partagent les mêmes idées  ? 

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