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Euro, bientôt l’heure de vérité ? Entre l'Allemagne et l'Italie, le coeur de la France balancera-t-il ?
©JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Choix décisif

L'Allemagne est critiquée de toute part en Europe pour sa politique économique. A tel point que derrière la question de la sortie de l'Italie de la zone euro pourrait pointer celle de la possibilité d'une sortie de l'Allemagne.

Edouard Husson

Edouard Husson

Universitaire, Edouard Husson a dirigé ESCP Europe Business School de 2012 à 2014 puis a été vice-président de l’Université Paris Sciences & Lettres (PSL). Il est actuellement professeur à l’Institut Franco-Allemand d’Etudes Européennes (à l’Université de Cergy-Pontoise). Spécialiste de l’histoire de l’Allemagne et de l’Europe, il travaille en particulier sur la modernisation politique des sociétés depuis la Révolution française. Il est l’auteur d’ouvrages et de nombreux articles sur l’histoire de l’Allemagne depuis la Révolution française, l’histoire des mondialisations, l’histoire de la monnaie, l’histoire du nazisme et des autres violences de masse au XXème siècle  ou l’histoire des relations internationales et des conflits contemporains. Il écrit en ce moment une biographie de Benjamin Disraëli. 

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Jérôme Vaillant

Jérôme Vaillant

Jérôme Vaillant est professeur émérite de civilisation allemande à l'Université de Lille et directeur de la revue Allemagne d'aujourdhuiIl a récemment publié avec Hans Stark "Les relations franco-allemandes: vers un nouveau traité de l'Elysée" dans le numéro 226 de la revue Allemagne d'aujourd'hui, (Octobre-décembre 2018), pp. 3-110.
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Atlantico : Dans un article publié sur son blog, Jean-Luc Mélenchon évoque un "adieu à l'Allemagne". "Pour moi, le principal problème de l’Europe est la politique du gouvernement allemand", écrit-il. De la même façon, les tensions politiques entre l'Italie et l'Europe ont ciblé particulièrement l'Allemagne, tout comme Berlin est la cible directe de Donald Trump dans le cadre de la guerre commerciale menée contre l'Europe. De plus, le ressentiment des pays comme la Pologne, ou la Hongrie, notamment sur la question de la crise migratoire visent directement Angela Merkel. Dans un tel contexte, et au regard de ces différents événements, la question de la sortie de l'Italie de la zone euro ne masque-t-elle pas, sur un horizon de moyen terme, celle de la possibilité d'une sortie de l'Allemagne ? 

Jérôme Vaillant : Je ne suis pas sûr que ce soit aujourd’hui plus qu’hier pour l’Allemagne « l’heure de vérité ». La formulation a quelque chose de définitif et a été trop souvent utilisée dans le passé pour être adaptée à la situation présente même si cette situation a tout pour inquiéter et même si en Allemagne de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer de la chancelière qu’elle réponde enfin aux propositions d’Emmanuel Macron. C’est ce qu’a fait récemment Marcel Fratzscher, président du très renommé Institut de recherche économique de Berlin, Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung DIW, réagissant à la crise en Italie et ce que vient de faire également Joschka Fischer, le 30 mai dernier, qui juge la crise italienne autrement plus grave et plus dangereuse pour l’Europe que la crise grecque. Tous deux ont déclaré de façon semblable : « Mais qu’est-ce que nous avons encore à attendre ? » Par ailleurs, Jean-Luc Mélenchon dont le crédo éternel est de critiquer, sans grande nuance, l’Allemagne et la politique capitaliste de son gouvernement n’est pas un analyste très crédible, d’autant que dans son blog il s’en prend, non sans envie, au fait que l’Allemagne a supplanté la France dans le commerce extérieur avec la Chine – comme quoi la France aurait peut-être de quoi apprendre du capitalisme allemand orienté à l’exportation !

Enfin, il convient de distinguer les différents aspects de la crise que connaît l’Europe pour y répondre de façon adaptée. La crise migratoire est une chose, les critiques de D. Trump reprochant à l’Allemagne ses excédents commerciaux en sont une autre, un reproche repris d’ailleurs par E. Macron quand lui a été remis à Aix-la-Chapelle le Prix Charlemagne 2018 pour son engagement en faveur d’une refondation de l’Europe. A Angela Merkel il a fait remarquer que les « excédents des uns étaient les déficits des autres. » Le reproche en soi n’a rien de nouveau et il est même étonnant que ce constat ne rencontre pas davantage d’écho en Allemagne où l’on défend volontiers non sans naïveté, à l’instar de la chancelière, les excédents commerciaux comme la preuve de la qualité des produits allemands. Helmut Schmidt, économiste de formation, un temps ministre des Finances puis chancelier, rappelait pourtant dans les années 1960/70 que toute économie ne devait pas seulement poursuivre les trois objectifs définis dans le « triangle magique » : croissance économique, stabilité monétaire, plein emploi, mais également, autant que faire se peut, un quatrième objectif pour former un « carré magique » : l’équilibre de la balance commerciale – précisément parce que des excédents excessifs engendrent des tensions avec les pays qui, eux, connaissent un déficit commercial. « Autant que faire se peut » parce qu’un commerce international fondé sur le libre échange ne se laisse pas aisément réguler. Mais des économistes, dont en France Thomas Piketty, ont développé des modèles de régulation qui devraient conduire l’Allemagne à augmenter les salaires pour alimenter une consommation intérieure susceptible de bénéficier à ses partenaires commerciaux et à accroître ses investissements avec les mêmes effets potentiels sur ceux-ci. Il ne fait pas de doute qu’A. Merkel ne peut pas durablement justifier le niveau des exportations allemandes par l’excellence des produits allemands. Mais où est le Helmut Schmidt d’aujourd’hui qui pourrait la conseiller ? Et pourquoi celui-ci ne s’est-il pas davantage employé, de son vivant, à rappeler le bien fondé du « carré magique » ?

C’est par ailleurs de remèdes que l’Europe a besoin pas de visions apocalyptiques pour son avenir. Le Front national s’est déconsidéré pendant la campagne présidentielle de 2017 sur la question du maintien de la France dans l’Euro et a hérité d’un président qui défend l’Europe, l’Euro et a une vision d’avenir pour l’Union européenne ; l’opinion britannique est moins sûre que jamais d’avoir fait le bon choix en optant pour le Brexit, l’opinion italienne est à 75% favorable au maintien de l’Italie dans l’euro, une donnée que ne doivent pas faire oublier les rodomontades anti-européennes d’un nouveau gouvernement plus subtil dans sa diplomatie européenne.

Les flux migratoires et les risques d’escalade provoqués par les décisions américaines, mais plus encore leur imprévisibilité sont les réels dangers du moment que l’Union européenne maitrisera d’autant mieux qu’elle sera guidée par une proposition franco-allemande annoncée pour le sommet européen de la fin du mois de juin.

Edouard Husson : Jean-Luc Mélenchon est l’un des rares hommes politiques français qui regardent l’Allemagne avec un oeil dénué de préjugés. Le problème, c’est qu’il plaque sur elle dans un deuxième temps sa vision économique, postmarxiste, qui est elle imprégnée d’idéologie. Mais oublions ses conclusions ou sa phraséologie générale. Il observe l’Allemagne telle qu’elle est. En particulier dans le billet de son blog auquel vous faites allusion, il y a trois points intéressants: 1. L’Allemagne a établi des relations privilégiées avec la Chine sans se concerter avec le reste de l’Europe. 2. L’Allemagne est de moins en moins dépendante, pour son commerce extérieur, de la zone euro (chute de 45% à 35% de la part des exportations et des importations avec la zone euro dans la structure de son commerce extérieur). 3. A l’inverse, la France est devenue plus dépendante de l’Allemagne dans la même période; la France importe deux fois plus d’Allemagne que l’Allemagne de France; et le montant des importations françaises d’Allemagne représente, en montant, 50% de notre déficit commercial. Ce qui est dommage, c’est que Mélenchon n’élargisse pas le tableau: les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France sont les trois premiers clients de l’Allemagne, devant la Chine. Le total représente à peu près le quart des exportations allemandes. La France, si elle répondait à sa vocation historique d’alliée des deux grandes puissances anglophones, aurait intérêt, en ce moment, à occuper une position d’équidistance entre l’UE et le partenaire anglophone, aussi bien dans la négociation du Brexit que dans les négociatiuons commerciales avec les Etats-Unis.. Nous ne pouvons pas le faire parce que nous avons les mains liées par notre appartenance à la zone euro. De ce point de vue, le fait d’être en dehors de la zone euro donne une force au groupe de Visegrad: par exemple quand ils s’opposent à l’Allemagne sur la politique d’immigration. Malgré tout, vous avez raison de le souligner, la zone euro, d’avantage pour l’Allemagne, qui a tué la concurrence italienne ou française grâce à la monnaie unique, est en train de se retourner contre elle, la crise italienne vient de le montrer. L’Allemagne se révèle incapable d’exercer un leadership crédible en Europe: si nous avons le choix entre le déclin industriel accéléré et la punition monétariste, cela laisse peu de choix. Ma crainte est moins que l’Allemagne sorte de la zone euro - il ne resterait pas de raison d’être à cette dernière - que de voir la zone euro se délester de quelques pays sans que la France puisse en sortir: une zone euro rabougrie mais où la France accepterait de rester, continuant à s’éteindre à petit feu. 

A lire aussi : Cette technocratie européenne qui semble avoir oublié qu’elle était hostile à l’entrée de l’Italie dans l’euro

En quoi la position de la France pourrait-elle être est ici ambivalente ? Un sondage Odoxa France Inter l'Express publié le 22/05 dernier indiquait qu'Angela Merkel était plus populaire en France (62%) que dans les autres pays européen, Allemagne comprise (50%) alors qu'Emmanuel Macron n'avait à ce moment que 42% de popularité parmi les Français. En quoi la "rigueur" allemande peut-elle être plus populaire en France que l'opposition parfois souhaitée entre Paris et Berlin ne pourrait le laisser le penser ? Quels sont ces traits "culturels" qui peuvent rapprocher les deux pays et qui pourraient s'opposer à l'idée d'une France plus proche de l'Italie ? 

Edouard Husson : Les Français se croient souvent plus malins que les autres et ils se révèlent d’une insondable naïveté. C’est le complexe d’Astérix. Dans la vraie vie politique internationale, il n’y a pas de “potion magique” et les “petits malins” ou les “bons gros” doivent se battre à armes égales. Prenons d’abord nos milieux dirigeants: ils ne jurent que par le “modèle allemand”; sans bien savoir de quoi ils parlent. Priorité donnée à la lutte contre l’inflation; obsession de l’équilibre budgétaire au point de renoncer aux investissements publics; renonciation à un effort de défense conséquent; scepticisme sur le rôle stratège de ‘lEtat;  refus de donner la priorité à la politique familiale etc......Nous avons adopté peu à peu les composantes du système allemand parce que nous sommes persuadés que c’est toujours mieux de l’autre côté du Rhin. Evidemment, dans certains secteurs nous avons du mal: il est compliqué de revaloriser l’enseignement professionnel en France, où tant d’énergie a été mise à sélectionner les meilleurs sur la capacité à faire des maths à très haut niveau; il est difficile d’accepter la déconcentration de l’Etat et la décentralisation des décisions dans un pays qui a inventé l’ENA. Je suis en train d’établir une évidence: un pays est un système et on ne peut pas en prendre des bouts et les importer chez nous sans voir que c’est incompatible avec notre propre système, qui a sa cohérence. Nos dirigeants sont obsédés par le fait d’imposer une discipline à un peuple jugé rétif, râleur, amateur de grèves etc....Le drame, c’est qu’une grande partie des classes moyennes a intériorisé l’idée de la supériorité allemande dans tous les domaines. L’extraordinaire machine à laver les cerveaux qu’est la légende de la convergence franco-allemande a rendu impossible le débat. Et dans les classes populaires, où l’on souffre concrètement des choix politiques faits par nos dirigeants, on n’arrive pas à identifier la source de nos problèmes: le renoncement de la France à avoir la politique de sa géographie, à équidistance de tous nos voisins européens; et selon un principe d’équilibre entre l’Europe et “le grand large”. Le mépris de nos dirigeants pour l’Italie a éclaté la semaine dernière; et ils se sont couverts de ridicule puisque l’Italie sort d’une véritable “semaine des dupes”, où les eurosceptiques ont gagné de pouvoir composer un gouvernement. Mais nos dirigeants ne savent pas que l’Italie est au moins aussi remarquable que l’Allemagne en termes de créativité industrielle et d’entrepreneuriat familial. Ils ont hurlé contre Paolo Savona: c’est normal, il n’a pas fait l’ENA, seulement le MIT! 

Au regard d'un tel constat, et des nombreuses critiques formulées à l'égard de Berlin, quel serait la méthode, ou la stratégie, permettant aux Européens, et plus particulièrement aux Français de rétablir une forme d'équilibre, dans un contexte actuel qui semble aujourdhui être celui de 'l"heure de verité" ? 

Edouard Husson :L’Europe est devant des choix douloureux. Partons de l’Allemagne. Le pays est affaibli politiquement et il tend à se raidir: Angela Merkel ne pourra pas aller contre ce que Mélenchon appelle un peu sommairement “l’ordo-libéralisme”. L’Allemagne a mis au point un système dénué de tout leadership politique: elle gouverne par les normes, les règles, le droit, les mécanismes monétaires et bancaires; l’inconvénient de cette méthode, c’est que, lorsque les règles ne sont pas respectées, il n’y a pas d’autres mécanisme que la sanction. C’est ainsi qu’a été traitée la Grèce. L’Italie est trop grosse pour être écrasée comme la Grèce le fut il y a trois ans. Et puis, surtout, l’environnement a beaucoup changé. La Russie est devenue, qualitativement, la première puissance militaire du monde. La Grande-Bretagne est sortie de l’Union Européenne. Les Etats-Unis mènent une politique d’affrontement avec l’Asie qui ne laisse pas à l’Europe le choix d’être neutre. C’est dans ce cadre-là que la France doit repenser avec ses voisins la politique européenne.  Nous sommes memlbres de l’OTAN et de la zone euro. Il faudrait que la France tire la conséquence de cette double appartenance: pour peser au sein de l’OTAN, il faut augmenter le budget français de la défense; donc mettre en cause les critères de Maastricht. L’euro doit être géré autrement; et les Allemands ont intérêt à l’accepter puisque l’autre branche de l’alternative, c’est la fin de la zone euro. Puisque la France a tenu, absolument, depuis 1990, à rester dans le système euro-atlantique, il nous faut maintenant saisir l’occasion à porter de main: Trump serait-il par exemple insensible à un marchandage - pas de droits sur les importations européennes contre une augmentation de la contribution de l’UE à l’OTAN? L’Allemagne pourrait-elle le refuser? Se saisir de cet instrument, c’est commencer à avoir un levier pour faire bouger l’Allemagne. le deuxième levier, c’est le rapprochement avec la Grande-Bretagne pour arriver à un Brexit où tous soient gagnants. Le troisième lever est le retour à une politique méditerranéenne cohérente aux côtés de nos voisins espagnols et italiens; à la fois pour exiger la révision de Schengen et pour peser dans le débat monétaire. La France a donc de nombreux instruments à sa disposition. Le sait-elle seulement? 

Jérôme Vaillant : La France n’a rien à gagner d’une position ambivalente. Elle a fait l’expérience sous les présidences Sarkozy et Hollande qu’il ne servait à rien de jouer les pays du sud contre l’Allemagne et les pays du nord de l’Europe. Macron a compris que c’est en respectant les engagements européens de la France qu’il mettait  celle-ci à nouveau en position de négocier sur un pied d’égalité avec l’Allemagne. Il comptait assurément sur une réaction plus rapidement positive de l’Allemagne aux propositions qu’il a développées dans ses différents discours sur l’Europe (discours de la Sorbonne, discours de Berlin à l’Université Humboldt, discours devant le Parlement européen, discours également lors de la remise du Prix Charlemagne). Le long temps mis à la constitution d’un nouveau gouvernement en Allemagne l’a obligé à faire preuve de patience. Vu le contexte politique allemand et l’affaiblissement de la chancelière qu’a induit la formation d’une coalition de perdants d’autant plus rivaux entre eux,  le nouveau gouvernement peine encore à trouver ses marques, malgré un accord de gouvernement plutôt élaboré et un premier chapitre entièrement consacré à la relance de ’Europe.

Certes les cultures politiques entre les deux pays restent encore bien souvent différentes, mais ce n’est pas en soi une donnée nouvelle.  Les Allemands ne sont pas favorables à de nouvelles institutions pour réparer l’Union européenne et continuent de redouter sa transformation en une union de transferts qui rendrait chaque état membre solidaire des dettes des autres. Mais la conviction subsiste en Allemagne que « l’Europe a besoin d’un nouveau départ », comme la réaffirmé Angela Merkel à Aix-la-Chapelle, et qu’elle est prête à faire progresser l’union bancaire et l’union des marchés financiers pour renforcer la zone euro ainsi qu’à mettre en œuvre une politique africaine commune pour mieux gérer les flux migratoires.  Ce peut n’être que des déclarations d’intention, leur sérieux vient pourtant du fait que ces déclarations sont fondées sur un travail de préparation franco-allemand qui remonte aux contacts qu’a eus E. Manuel dans le passé avec le conseiller Europe de la chancelière, aujourd’hui ambassadeur d’Allemagne à Paris, Nikolaus Meyer-Landrut. Le livre de la correspondante de la FAZ à Paris, Michaela Wiegel, Emmanuel Macron. Ein Visionär für Europa, eine Herausforderung für Deutschland (EuropaVerlag 2018 - en français: Un visionnaire pour l’Europe, un défi pour l’Allemagne) qui n’est hélas pour l’instant accessible qu’en allemand, est très instructif sur l’intensité de ces contacts franco-allemands sur toutes ces dernières années.

Sans doute convient-il d’ajouter que lors de la présentation du budget devant le Bundestag, le nouveau ministre des Finances, Olaf Scholz, a estimé que le budget 2018 et les prévisions budgétaires à moyen terme ne relevaient pas d’une politique d’austérité puisque les abondantes recettes fiscales du pays engendrées par la croissance permettent des investissements de l’ordre de 60 milliards d’euros (sans appel au crédit, dans le respect donc des consignés données d’un budget en équilibre). Avec sans doute un coussin supplémentaire du même ordre de grandeur.

E. Macron a une vision pour l’Europe, ce n’est pas dans le tempérament de la chancelière d’en avoir une à son instar, mais elle a une ambition européenne et le souci de l’avenir de l’Europe, elle poursuit des objectifs, lentement mais sûrement C’est à cette lenteur que s’en prennent M. Fratzscher et J. Fischer et bien d’autres avec eux. Il n’y a pas en effet de raison d’attendre ; attendre, c’est subir la loi des autres, comme l’a rappelé E. Macron à Aix-la-Chapelle.  Au même endroit, alors qu’elle tenait le discours d’hommage à ce dernier, A. Merkel a rappelé, pour sa part, sa méthode de travail et fait l’éloge de la patience : « Nous avons des cultures politiques différentes, nous abordons les thèmes européens souvent à partir d’orientations différentes, mais nous parlons et écoutons l’autre et finalement nous trouvons des chemins communs. »  Acceptons-en l’augure !

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