Incubateur de terroristes islamistes
Attaque terroriste à Liège : la prison, école du crime pour les terroristes
L’attentat islamiste perpétré mardi 29 mai par le belge converti à l’islam Benjamin Herman et qui s’est soldé par la mort de deux policières (attaquées au cutter puis achevées avec leur propre pistolet), et d’un passant, lui aussi abattu par balles, n’est que le dernier en date d’une la longue série d’attentats perpétrés depuis les années 2000.
Alexandre del Valle
Alexandre del Valle est un géopolitologue et essayiste franco-italien. Ancien éditorialiste (France Soir, Il Liberal, etc.), il intervient dans des institutions patronales et européennes, et est chercheur associé au Cpfa (Center of Foreign and Political Affairs). Il a publié plusieurs essais en France et en Italie sur la faiblesse des démocraties, les guerres balkaniques, l'islamisme, la Turquie, la persécution des chrétiens, la Syrie et le terrorisme.
Son dernier ouvrage, coécrit avec Jacques Soppelsa, Vers un choc global ? La mondialisation dangereuse, est paru en 2023 aux Editions de l'Artilleur.
Il est notamment l'auteur des livres Comprendre le chaos syrien (avec Randa Kassis, L'Artilleur, 2016), Pourquoi on tue des chrétiens dans le monde aujourd'hui ? : La nouvelle christianophobie (éditions Maxima), Le dilemme turc : Ou les vrais enjeux de la candidature d'Ankara (éditions des Syrtes) et Le complexe occidental, petit traité de déculpabilisation (éditions du Toucan), Les vrais ennemis de l'Occident : du rejet de la Russie à l'islamisation de nos sociétés ouvertes (Editions du Toucan), La statégie de l'intimidation (Editions de l'Artilleur) ou bien encore Le Projet: La stratégie de conquête et d'infiltration des frères musulmans en France et dans le monde (Editions de L'Artilleur).
L’attentat islamiste perpétré mardi 29 mai par le belge converti à l’islam Benjamin Herman et qui s’est soldé par la mort de deux policières (attaquées au cutter puis achevées avec leur propre pistolet), et d’un passant, lui aussi abattu par balles, n’est que le dernier en date d’une longue série d’attentats perpétrés depuis les années 2000. Malgré toutes les tentatives (habituelles) visant à douter des motivations islamistes idéologiques du terroriste que nombre de bienpensants cherchent systématiquement en vain à nier, l’infraction a bien été qualifié de "terroriste" assez rapidement par le Procureur du Roi belge. Les enquêteurs qui ont trouvé un exemplaire du Coran dans sa cellule ainsi qu'un tapis de prière, ont été surpris par la religiosité extrême de Benjamin Herman, qui était bien connu des services de police, d’abord en tant que délinquant violent, puisqu’il avait braqué avec son frère, en février 2008, une supérette à Forrières (Wallonie) et qu’il a été condamné de nombreuses fois pour vols, coups et blessures et trafic de stupéfiants, puis ensuite comme salafiste ultra-radical. L'objectif du terroriste belge était, conformément aux appels des idéologues jihadistes, de s'en prendre aux forces de l’ordre et aux institutions, c’est-à-dire à « l'Etat mécréant », hier la Belgique, avant-hier la France, et demain d’autres pays européens, le prochain sur la liste risquant d’être l’Italie, le pays de la catholicité.
Comme nombre d’autres attentats-jihadistes de type « low cost », en général revendiqués par la nébuleuse Al-Qaïda ou plus depuis 2014 par Daesh en Europe, celui de Liège a été commis avec très peu de moyens logistiques (en l’occurrence des cutters, des armes volées aux policiers). Comme la plupart du temps, l’acte est le fait d’un « jeune » au lourd passé judiciaire et au profil de délinquant multirécidiviste. Passé par la case prison et parfaitement connu des services de renseignement et de sécurité pour son récent engagement dans la mouvance islamiste-radicale de type « salafiste-jihadiste, Herman, né à Rochefort, près de Namur, en 1982, a suivi scrupuleusement les consignes des cerveaux du jihadisme moderne ou de « troisième génération », tels Aboubaker Al-Baghdadi, Abou Moussab Al-Suri ou le fameux et défunt Al-Adnani, ex-cerveau de Daesh, qui appellent sur les réseaux sociaux ou leurs sites les jeunes jihadistes à tuer « n’importe où n’importe comment » afin de « répandre le plus possible l’effroi et la peur dans le cœur du maximum de mécréants ».
L’extrême idéologisation et l’innocence trompeuse de la pratique religieuse
Revenons au modus operandi, désormais « classique », de notre terroriste délinquant-jihadiste belge Benjamin Herman, qui a porté plusieurs coups de couteau aux deux policières avant de subtiliser leurs armes pour les achever avec un passant de 22 ans. L’homme, qui a été finalement abattu après avoir pris en otage une employée d'un groupe scolaire, a agi jusqu’à la fin en suivant scrupuleusement les « kits » de formation express et les appels au jihads tels que formulés dans les vidéos de propagande d’Al-Qaïda ou Daesh, dans leurs revues ou « agences de presse » en français (Dar al islam) ou en anglais (Inspire, Dabiq, Amaq, etc)… Loin d’être le fruit d’un « nihilisme » ou surgie de nulle part, la mort sacrificielle des « martyrs du jihad » est recherchée en elle-même pour accéder au paradis d’Allah et des belles Houris promises au guerrier en récompense de l’acte suprême qu’est le Jihad. Cette idée du sacrifice suprême qui consiste à mourir et à faire mourir pour le règne d’Allah est fortement enraciné dans la sourate IX, 29 du Coran (on a retrouvé un Coran là où Herman dormait à côté de son tapis de prière), puis dans toute une tradition islamique « classique » (hadith de la Sunna, Sira, Fiqh, etc. Elle est omniprésente sur le Web, « dark » ou « clean », dans les prisons et dans moult enseignements islamistes tout à fait autorisés dans nos sociétés perméables et suicidaires à la fois. Les cibles sont à chaque fois des « mécréants », des « apostats » (comme l’une des policières belges, Soraya), coupables de s’être ralliés aux « infidèles ») et des forces de l’ordre, « coupables de persécuter les musulmans ». Les leitmotivs de Herman comme de 90% de prédécesseurs jihadistes d’Europe sont la « vengeance des martyrs musulmans » tués par les « armées mécréantes » en Syrie ou ailleurs où la « punition des blasphèmes » commis par les « ennemis de l’islam ».
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